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Gucci : un époustouflant Simon Delestre

Vainqueur de la grosse épreuve de samedi avec Oslo du Chalet, Simon Delestre renoue avec le succès dans le Grand Prix Gucci de ce dimanche, double sans-faute et 3e de ce spectaculaire final. Les deux premières places sont pour les cavaliers allemands Marco Kutscher/Cash (Carthago) et Christian Ahlmann/Taloubet Z (Galoubet). Le cavalier lorrain revient au sommet et Laurent Elias "bluffé" par la succession de performances, pense déjà à lui pour l'équipe de France. Photo 1 sur 1
Entre « people » et athlètes, les Gucci Masters ont lancé le salon du cheval à Villepinte. Nicolas Canteloup, Martina Hingins, Benjamin Castaldi et combien d’autres se sont croisés sur les pistes et en coulisses sous l’onction de Jean Rochefort, médiatique parrain et Nelson Pessoa, non moins médiatique concepteur et animateur du Gucci. Luxe et sport ont fait bon ménage dans l’imagination et la performance.La performance la plus significative de ce samedi est à mettre au crédit de Simon Delestre. En ces temps un peu troublés de brutal changement de sélectionneurs, la victoire de Simon revêt une double signification : celle d'un talent qui va croissant et celle d'un coach, son père, dont le coup d'œil a été là décisif dans la conclusion finale. Comme il l'a été à maintes reprises pendant les dix années qu'il vient de passer à la tête des sélections des jeunes.
Une des deux grosses épreuves de samedi est donc tombée dans l'escarcelle de Simon avec son complice Oslo du Chalet devant toute la crème des cavaliers engagés dans le cinq étoiles des Gucci. Le cavalier lorrain est venu à bout d'une piste compliquée, composée de trois doubles hyper-sélectifs qui ont coûté le barrage aux deux tiers des partants; barrage à pièges lui aussi, « inauguré » par la Portugaise Luciana Dinitz et Lennox. L'astuce, c'est Simon qui fut le premier à la trouver, sur une suggestion de son père, descendu à la hâte de son observatoire VIP après le passage des premiers concurrents. Alors que tous les cavaliers tournaient à main gauche après le 1, Marcel détecta qu'en tournant à main droite, Simon pouvait gagner du temps et du rythme. Peu sensible aux arguments du père dans un premier temps, Simon finit par adopter la consigne ; résultat : un chrono intouchable, un sans-faute et une victoire dans cette 150 dotée à 50 000 €. Ni Pessoa, ni Withaker, ni Alvaro de Miranda ne purent faire mieux que Simon. Oslo, devant sa propriétaire Françoise Donzé, venait d'aligner son 3e succès (1er à Montpellier, 2e à Bruxelles, 1er à Paris) en moins d'un mois;
« Oslo était un peu inquiet , expliquait Simon , car je n'ai pas pu le préparer dans les autres épreuves. Il n'a fait que deux wram up mais il esr rentré tout de suite dans le tempo. C'est un cheval exceptionnel, respectueux, sûr et régulier. Il n'a que 8 ans ».
Quant à sa stratégie au barrage : « Je n'étais pas certain de gagner du temps au chrono mais ça me permettait de lancer le cheval plus vite dans le galop. J'appréhendais les trois premiers sauts mais le cheval était tellement confiant qu'il a été rapide jusqu'au bout ».
Oslo ajoute à son compteur les 12 500 € de l'épreuve.

Gucci by Gucci pour Bengtson

La der de samedi, réunissant les vingt meilleurs mondiaux (dix cavaliers et dix cavalières) dans un nouveau format en deux manches a souri au vice-champion du monde en titre Rolf-Gôran Bengtsson et Quintéro La Silla devant Pénélope Leprevost et Mylord Carthago.
A retenir au fil des podiums : Florian Angot/Made in Semilly, Timothée Anciaume/Nickel de Presle, Bruno Brouqsault/Oscar du Bassin, Eric Naver/Volare van de Bunte (2**). Eric Lamaze/ Coriana, Bosty/Jovis de Ravel.
En milieu d'après-midi, une fraîche et amusante épreuve dite « style et compétition » jugée par Nelson Pessoa, Jean Rochefort et Virginie Couperie a charmé le public par sa fantaisie.

Simon : retour en fanfare

Privé de deux de ses meilleurs chevaux depuis le début de l'année, Simon  a profité de Paris pour faire un retour retentissant au sommet de la hiérarchie mondiale. Il a joliment bien fait puisque toute la presse écrite, audiovisuelle et webzine était là. Sa performance dans le Grand Prix Gucci, 3e avec Napoli du Ry, l'impose comme le meilleur tricolore du moment. Le podium est fortement coloré germanique puisque Marco Kutscher/Cash et Christian Ahlmann/Taloubet Z sont sur les deux premières marches. Le ticket Carthago-Galoubet était le ticket choc du Gucci 2010. Avec un bonus pour Galoubet, père du 2e et grand-père du 3e. Merveilleux final que ce spectacle duquel émerge Simon Delestre. Les dieux du stade ont besoin de souffler. Philippe Le Jeune, champion du monde en titre, n'a pas trouvé les bonnes clés, Kévin Staut non plus, pas plus que Denys Lynch, Edwina Alexander et Mclain Ward.
Dans une atmosphère un peu tendue du fait de l'éviction de Marcel du staff fédéral (lire ci-dessous), Laurent Elias s'est immédiatement réjoui de la performance du jeune lorrain. " Nos routes ne s'étaient pas croisées depuis longtemps du fait des blessures de ses chevaux, dira le sélectionneur. Je suis vraiment  heureux qu'il revienne au premier plan avec un très bon piquet. Nous aurons besoin de lui pour les Coupes des Nations. C'est un peu juste en temps pour Genève, mais je ferai le maximum pour le faire engager. Ce qui est sûr, c'est qu'il fera Londres et Mechelen ".
Quant à Simon, il débordait de bonheur...et de sérénité. " Mon piquet de chevaux est reconstitué, c'est l'essentiel. Les pépins, ce sont les aléas du sport. Il faut savoir préparer l'avenir. J'ai une dizaine de bons jeunes en ce moment, il y en aura bien quelques-uns que je garderai. J'ai toujours fonctionné comme ça, mon père aussi. J'ai Oslo depuis l'âge de 4 ans. Je suis évidemment celui qui le connaît le mieux. C'est un crack cheval. Napoli a pris de la maturité, c'est une valeur sûre. Il n'est plus seulement au barrage, il est double sans-faute et il sait aller vite ".
Un dimanche à Gucci, c'est un dimanche de folie. Le hall était comble et les tribunes archi-combles. Preuve que la formule imaginée par Nelson Pessoa et Christophe Ameeu est la bonne.

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Etienne Robert


Marcel Delestre : « J'ai fait de mon mieux »

« Débarqué » de la tête de la sélection des jeunes, Marcel Delestre a rappelé de façon objective son passage et ses résultats dans le staff fédéral.
« En octobre 2001, j'ai été nommé par le président de la FFE entraîneur national pour les équipes de France poneys et juniors. En 2007 la FFE a ajouté à mes responsabilités les équipes de France children et jeunes cavaliers. Depuis 10 ans, j'ai mis tout mon cœur pour mener à bien les responsabilités qui m'étaient confiées, conscient de l'importance que cela représentait pour l'avenir de l'équitation dans mon pays. J'ai fait de mon mieux pour transmettre aux jeunes le respect de leurs chevaux et la nécessité d'une équitation juste. En 10 ans, nous avons gagné plusieurs dizaines de Coupes des nations, des GP CSIO et obtenu 17 médailles européennes. Dans la période actuelle trouble, je souhaite de tout cœur remercier publiquement les jeunes et leurs parents avec lesquels nous avons obtenu tous ces succès : Mathieu Billot, Lorraine Brown, Alice Chambaud, Juliette Boulle, Rozalie Donzé, Jérôme Navet, Raphael Goehrs, Margaux Rocuet, Margaux Bost, Laura Faye, Clémentine Bost, Jacques Helmlinger, Sophia Mariller, Loren Bocalto, Adeline Lemens, Julia Dallamano, Emeric George, Daphné Ratzel, Alexandra Paillot, Charlotte Léoni, Igor Kawiack, Kim Bost, Nils Vilain, Hugo Breul, Thibaut Pigeon, Tresy Muhr, Morgane de Chastenet.
Nous avons ensemble partagé des émotions que je n'oublierai jamais ».

05/12/2010

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