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Gérer une écurie pendant le confinement, un vrai challenge !

Face à la crise sanitaire du Covid-19, les centres équestres et écuries de propriétaires se retrouvent face à une situation sans précédent. Certains font appel à la solidarité en créant des cagnottes en ligne afin de pouvoir subvenir aux besoins de leur cavalerie tandis que d’autres doivent assurer seuls le travail quotidien des chevaux de club et de propriétaires. C’est notamment le cas de Davy Braflan, gérant des écuries de Cantino situées à Gouvieux (60).

Face à cette situation inédite, comment gérez-vous l’écurie ? Quelles difficultés rencontrez-vous ? 

 

« Nous sommes une équipe de 3 personnes : moi-même, ma compagne Améline et Gwendoline, apprentie. Nous avons 25 chevaux à charge. Nous devons assurer les sorties quotidiennes des chevaux de propriétaires en plus de mes chevaux de concours et de commerce. Nous ne rencontrons pas de difficultés particulières pour assurer leurs sorties puisque nous avons des structures adaptées avec une carrière, un manège, un rond de longe, un marcheur et des paddocks. Cependant, la partie commerce de chevaux est à l’arrêt tout comme la partie transit que nous assurons en temps normal. On fait donc face à un manque à gagner.

Par ailleurs, nous mettons un point d’honneur à garder le lien avec les propriétaires, soit par téléphone, soit par l’envoi de photos et vidéos pour leur montrer l’évolution au travail ou les sorties au paddock. Nous assurons également les soins des chevaux à savoir le pansage quotidien et l’entretien des pieds 3 fois par semaine. »

 

Quelle est l’organisation de vos journées ? 

 

« Nos journées commencent par la distribution des rations, l’entretien des boxes et des écuries pendant que les chevaux sont sortis au paddock ou au marcheur. L’après-midi, nous travaillons les chevaux qui sont en pension travail. Quant aux autres, ils sont à nouveau sortis au paddock ou au marcheur. C’est surtout les chevaux de concours qui sont plus compliqués à gérer car il est difficile de ne pas les faire travailler. »

 

Comment se déroule l’entranement des chevaux ?  

 

« Concernant mes chevaux de compétition, j’ai adapté leur travail car on sait qu’on va avoir une saison jeunes chevaux qui va être très courte. Je ne veux pas prendre le risque d’avoir des jeunes chevaux et d’aller sur une finale de Fontainebleau en 2 mois. Je préfère cette année vendre les jeunes chevaux que j’ai et avoir des jeunes chevaux l’année prochaine et faire une vraie saison.

Mes chevaux travaillent donc normalement mais le programme est tout de même allégé. Ils sautent une fois par semaine au lieu de 2 fois d’habitude pour les garder en condition physique et qu’ils continuent à se gymnastiquer sur les barres. D’ailleurs, je n’enchaîne pas de parcours avec des grosses barres. On essaie de préserver leur moral au maximum. Finalement, c’est un prolongement du travail hivernal mais plus allégé. »

 

Comment appréhendez-vous le retour à la normale ?

 

« Je vais reprendre les concours avec mes chevaux d’âge quand nous serons autorisés. Mais je pense que ce sera très compliqué au niveau évènementiel. On n’a pas encore assez d’informations sur ce virus pour savoir comment va se passer le déconfinement. Les gens ne vont-ils pas avoir peur de sortir ? Ils ne s’inscriront peut-être pas tout de suite aux compétitions. Je pense que c’est un gros point d’interrogation pour tout le monde. Je ne mets pas de pression, je sais que l’année est perdue, ce n’est pas grave, c’est pour mieux rebondir l’année prochaine ! »

 

Témoignage recueilli par Diane-Laure Brémard

 

16/04/2020

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