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Fausse querelle autour des « Grands maîtres »

Sport de haut niveau National 17 avril Nous avons demandé à Michel Robert et Eric Navet leur position au sujet de la polémique qui entoure le haut niveau depuis la conférence de presse de la FFE du 6 avril.Depuis cette conférence de presse, les mécontentements des uns et
des autres ne cessent de faire des remous. La FFE reste, elle, sur ses positions. Rien n’est à changer dans les chemins tracés jusqu’en 2012, comme l’explique le DTN Pascal Dubois : « Nous n’avons fait qu’officialiser certaines choses qui existaient depuis des années. Dont le fait que les cavaliers les plus expérimentés transmettent depuis des années leur savoir aux cavaliers qui le désirent pour travailler avec eux. Nous avons mis noir sur blanc ce fait et avons simplement institué une participation financière de la part de la FFE pour ce travail qu’il opèrent de façon volontaire ».

La vision de Michel Robert :

Pour Michel Robert, le ténor de nos cavaliers français ( 7e cavalier mondial ), il ne faudrait pas que la politique fasse de l’ombre au sport. Car si on y regarde de plus près, les six meilleurs français, dans la ranking liste mondiale, font preuve de beaucoup de constance dans leur travail et les résultats sont plutôt bons. « Cela fait plusieurs années que je dis aux responsables fédéraux que le poste d’entraîneur est en fait un poste de chef d’équipe sélectionneur. La dénomination « entraîneur de l’équipe de France » m’a toujours un peu choqué car il s’agissait en fait plus d’un chef d’équipe », commente Michel Robert. Chose entendue par la FFE étant donné que l’équipe de France ne sera encadrée que par un DTN, Pascal Dubois, et un sélectionneur, Laurent Elias. « Le deuxième élément que j’exprimais à la FFE, c’est de donner la liberté et la possibilité aux cavaliers qui le souhaitaient de pouvoir s’entraîner avec des cavaliers reconnus de par leur expérience. Chose que personnellement je fais avec les cavaliers qui sont venus me trouver comme Pénélope ( Leprevost ), Kevin ( Staut ) ou encore Timothée ( Anciaume ) ». Et c’est justement ce même système de parrainage pour le haut niveau que la FFE tente de mettre en place avec ses grands maîtres. A noter, par ailleurs, que les noms énoncés lors de la conférence de presse ( Eric Navet, Nelson Pessoa, Michel Robert, Henk Nooren ) étaient tous cautionnés à un accord administratif en cours. « Personnellement, que les grands maîtres continuent d’exister ou non je continuerai à prodiguer des conseils aux cavaliers qui me le demandent. L’idée des grands maîtres est très bonne, mais après, et ce qui semble faire polémique, les personnes concernées n’ont pas forcément étés informées. Et encore aujourd’hui, on ne sait pas exactement ce qu’il va en être de ces « grands maîtres », raconte le numéro 7 mondial. « C’est une bonne ouverture qu’il va falloir peaufiner au fil du temps ».
Michel Robert est donc loin de toute polémique, ce qui l’intéresse c’est le sport. Par contre, il s’investit concrètement d’une mission de transmission de son savoir et de son expérience vis-à-vis des cavaliers qui sont en passe de former la nouvelle équipe de France. Et ce, sans que personne ne le lui demande.

La position d’Eric Navet :

Ce n’est pas par manque de volonté qu’Eric Navet a décliné l’offre ( avant l’annonce faite du 6 avril ) de la FFE de devenir l’un des parrains de l’équipe de France. Mais bien par manque de temps. « Ce qui s’est passé », raconte Eric Navet, « c’est que Laurent Elias, que je connais depuis très longtemps, est venu chez moi et m’a demandé si j’étais d’accord pour aider les membres de l’équipe de France qui le souhaiteraient et de les accompagner sur les gros CSIO, et sur l’événement majeur de l’année, les championnats d’Europe. Je lui ai répondu que cela n’était pas possible car mon emploi du temps ne me permet pas de me libérer des engagements que j’ai vis-à-vis des propriétaires de mes chevaux. Et que je ne pourrais pas me libérer un certain nombre de week-ends dans l’année et laisser mes chevaux au box pour aller à pied en CSIO. Car je n’ai pas encore de chevaux prêts pour ces échéances ». Quelques jours après, Laurent Elias appelle le cavalier pour lui dire qu’il comprenait parfaitement sa position et qu’il était ravi qu’Eric Navet donne la priorité à être cavalier qu’entraîneur. « L’annonce qu’a faite la FFE est maladroite. Car si j’ai dit « oui » ce n’est que pour aider ponctuellement des cavaliers de l’équipe qui me le demanderaient, dans la mesure de mes disponibilités. Chose que je fais déjà depuis longtemps ».

Les cavaliers expérimentés ont toujours donné un coup de main aux cavaliers plus jeunes. Il n’y a rien de nouveau dans ces grands maîtres. Les parrains de compétition ont toujours existé en fonction des envies et des affinités entre cavaliers. Il n’y avait pas forcément besoin d’institutionnaliser ce système pour se décomplexer de l’abandon du terme d’ « entraîneur » dans la fonction du sélectionneur.
Alix Thomas

09/04/2009

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