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Entre la selle et l'uniforme

Ils sont des milliers à fouler les pistes chaque week-end avec plus ou moins de bonheur. Ils viennent d'horizons divers mais ont tous en commun la même passion qui les pousse à se remettre en selle quels que soient les résultats passés ou les ambitions futures. Photo 1 sur 2

« Ils », ce sont les amateurs ! Mais nous devrions plutôt dire les « amatrices » puisque, à en croire les statistiques, la gente féminine représente plus de 80 % des pratiquants d'un sport en croissance constante depuis plus de 25 ans. Parmi eux (les règles d'usage de la langue Française voulant que l'on parle au masculin dès lors que l'un de ces messieurs est présent), certains ont l'opportunité de représenter leur corporation et bénéficient d'aménagements destinés à faciliter leur engagement sportif. Il en est ainsi des sportifs de la police nationale.
Rencontre avec une « amatrice » pas tout à fait comme les autres.
A 38 ans, Géraldine Blanc est une cavalière épanouie et heureuse. Elle a réussi à concilier travail et passion équestre dans un emploi du temps que bon nombre d'amateurs qualifieraient de banal s'il n'avait pas la particularité d'être en permanence adapté aux contraintes parfois importantes de son métier. Géraldine est policière !
Après avoir exercé le métier de monitrice au Club Hippique Clermontois pendant un an, elle a brillamment passé le concours de gardien de la paix et choisi une affectation à Saint Etienne (42) avant de rejoindre l'Auvergne en 2004 au commissariat de Gerzat (63). Son quotidien se partage entre la brigade de roulement-police secours et l'entraînement de son piquet de chevaux, sans pour autant oublier son rôle de maman.

Pour le sport...
20 ans ont passé depuis l'obtention du BEES1 et la passion est toujours intacte. Cette passion qui nous anime tous semble bien être un atout dans sa vie professionnelle. Ainsi qu'elle le dit elle-même : « Nous exerçons un métier difficile. Il est important d'avoir une activité en dehors pour oublier certaines missions parfois traumatisantes. Il faut avoir une bonne hygiène de vie et être bien équilibré dans sa tête pour encaisser les contraintes du travail. Il est difficile de se sentir mal-aimé alors que le port de l'uniforme n'est pas forcement synonyme de répression. Même l'attitude de certains collègues est parfois décevante car il y a peu d'encouragement face à un sport qui manque de médiatisation malgré sa première place au niveau national en termes de nombre de licenciées féminines ». Elle se dit malgré tout très fière de monter en uniforme et répond aimablement aux questions que provoque souvent sa présence sur les terrains de concours.
Côté planning, la rigueur est de mise dans une organisation qui, sans être draconienne, nécessite toute de même la mise en place de priorités en fonction des aléas du quotidien. Géraldine travaille en cycle avec des horaires parfois difficiles (4 h/13 h) mais qui lui laissent toujours du temps à consacrer au travail de ses élèves. Dans ses écuries, rien n'est figé et les chevaux, animaux connus pour leur instinct grégaire et leur goût des habitudes, semblent parfaitement à l'aise dans un univers aux repères temporels souvent malmenés. Ici, pas d'horaires fixes pour travailler les chevaux mais une place importante est laissée au travail en extérieur pour la mise en souffle et l'entraînement musculaire.
Géraldine sait attendre ses élèves et considère qu'il est impératif de s'adapter aux défauts de ses montures avant d'exploiter leurs qualités. Depuis 1993, elle participe chaque année à la grande semaine de Fontainebleau sur les circuits cycle libre et hunter.
En 2000, elle monte sur la plus haute marche du podium à la finale du championnat de France police à l'ENE de Saumur ce qui lui vaut d'intégrer l'équipe de France de la police nationale. En 2008, elle est 2e au championnat de France Hunter Style Elite à Jardy avec Mao des Ors (Narcos II). En 2009, elle remporte le championnat d'Auvergne CSO Amateur 1 avec Mao des Ors. En 2010, elle est championne d'Auvergne Amateur 1/Elite CSO avec Orphée des Ors (Duc du Mûrier), 5e au championnat de France des enseignants à Lamotte-Beuvron en hunter style avec Mao des Ors et championne de France dans la même discipline au meeting des propriétaires avec la même monture. Ses résultats successifs lui ont valu de recevoir récemment la médaille d'argent jeunesse et sport des mains du ministre Brice Hortefeux.

...et au-delà
Comme tant d'autres, Géraldine et son mari se sont lancés, il y a quelques années, dans l'aventure de l'élevage. « Faire naître un poulain d'une jument qui vous a apporté du plaisir en compétition est un grand moment d'émotion » dit-elle, « le côté affectif l'emporte souvent sur l'aspect financier, mais nous pensons cesser cette expérience trop coûteuse où le hasard entre trop en ligne de compte. Elodie de Jaulnay, PS (par Tin Soldier, PS) que j'ai achetée à sa sortie de courses steeple à 3 ans, m'a emmenée jusqu'au championnat de France avec un ISO de 130, et m'a donné un poulain de Mylord Carthago et l'un des derniers fils de Narcos II ». Celui-ci a aujourd'hui 2 ans et montre d'excellentes dispositions pour le saut d'obstacles.  «  Elle a rejoint depuis une saison l'élevage des Celtilles où elle poursuit une carrière de poulinière. Quand à Galzane AA (Alban A), mère de Mao et d'Orphée, elle donnera naissance à un poulain de Randel Z ».
Le rêve de Géraldine est de participer à une finale de championnat de France avec un poulain né à la maison en espérant que ses filles partageront sa passion, ce qui ne saurait tarder puisque Laurine, 6 ans, a déjà contracté le virus.
Membre du comité directeur du CRE Auvergne et de la commission Hunter, Géraldine participe activement aux activités de ce groupe de travail et ne manque pas d'apporter une vision très pragmatique du terrain. D'ailleurs, dans la famille Blanc, l'implication dans les structures organisatrices est chose courante puisque Thierry, son époux, policier lui aussi, est, entre autre, Directeur technique national pour l'équitation au sein de la fédération sportive de la police nationale.

Sarah Marteau


La fédération sportive de la police nationale


La FSPN est une association ouverte à tous les policiers. Elle regroupe tous les sports ayant une relation avec l'activité du Policier ( judo, natation, cyclisme, ski,? et équitation ). Le siège est à Paris et la France est découpée en Ligue. La présidente coordonne avec ses collaborateurs les différentes ligues qui organisent en France mais également en Europe différents championnats. Dans chaque disciplines , un Directeur Technique National est nommé avec un entraîneur. L'équitation compte une équipe de France composée de 6 policiers qui ont un niveau Amateur 2/1/Elite et se retrouvent tous les ans sur un, voir plusieurs Championnats de France  ( FFE ou SHF ). Cette année sera renouvelé un rassemblement à Yssingeaux pour les policiers du Grand Sud/Sud-Est avec une rencontre inter-administrations. Un regroupement est également prévu pour le travail sur le plat et à l'obstacle à Fontainebleau sur le 2e semestre.   
L'équipe de France est composée de Valérie Lami (CSP Sens), Thierry Gasc (CSP Castres), Géraldine Blanc (CSP Gerzat), Tristan Pouteil Noble (état major DDSP 78), Pauline Perilhon (brigade équestre DDSP 92), et Eva Mandra (CSP Epinal) entraîneur national. Tous sont propriétaires de leurs chevaux, contrairement aux cavaliers d'autres institutions, comme notamment la Garde républicaine, dont les montures appartiennent à l'état et tous ont effectué le travail de base et d'éducation du jeune cheval car il est rare, voir impossible d'acquérir un bon cheval prêt pour participer à des épreuves Amateur 1/Elite et figurer au classement.
Une association affiliée à la FSPN a vu le jour récemment dans l'Allier, EquiPolice qui a pour but de regrouper tous les policiers, propriétaires ou non, passionnés par les équidés au travers d'activités sportives multiples et variées.
03/06/2011

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