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Ensemble à Tryon !

  • Thalasso pour Trésor Mail sous la selle de Sidney Dufresne
    Thalasso pour Trésor Mail sous la selle de Sidney Dufresne
  • Derniers préparatifs avant de s'envoler pour les Etats-Unis
    Derniers préparatifs avant de s'envoler pour les Etats-Unis
  • Un couple olympique sous l'oeil vigilant de leur groom
    Un couple olympique sous l'oeil vigilant de leur groom
Quelle sélection pour les JEM de Tryon pour l’équipe de France de Complet !L’humilité des vrais hommes de chevaux, le talent, le travail et un groupe très soudé, de la complicité, de l’amitié, du soutien, des liens authentiques. Le dernier stage de cohésion vient de se terminer à Bréhal (50), ils sont prêts à en découdre.

Directrice technique nationale, Sophie Dubourg revient sur le Projet de Performance Fédérale en place sur 2017-2020. « Nous avons choisi d’adopter un positionnement et un accompagnement individualisés et personnalisés de chaque athlète. Cela ne coûte pas plus cher, et ce saupoudrage aide bien davantage chacun à améliorer et à travailler des points spécifiques qu’un schéma qui serait identique à tous ». Sur le groupe : « Nous nous connaissons tous très bien, chacun prend ses responsabilités. L’échange est essentiel et rien n’est laissé de côté ». Un collectif intelligemment orchestré avec une expérience certaine tant au niveau du staff que des athlètes.

« Chacun a la même importance, chacun apporte quelque chose au groupe, chacun a la confiance pour le rôle qu’il a ». Michel Asseray, DTN adjoint, est confiant constatant la force « d’une grande famille qui vit bien ensemble ». «  Si un cheval retient l’attention de son groom sur un point précis, il n’hésitera pas à venir me parler directement pour ne pas inquiéter son cavalier. Nous sommes ainsi en mesure de procéder aux ajustements sans ajouter de pressions aux athlètes, ce faisant nous les protégeons ». Pour ce dernier stage, le choix a été pris de vivre en groupe et de louer deux maisons plutôt que de disséminer les équipiers dans des chambres d’hôtels. Ils vivent en communauté, partagent trois repas par jour … ils sont ensemble. Au-delà des relations professionnelles, « cela nous permet de nous connaître vraiment, et de ce fait d’anticiper et d’accompagner avec justesse en tenant compte du fonctionnement de chacun. Des interfaces se créent ainsi en fonction des affinités. Quand on forme un groupe, tout se gomme très vite. Je crois beaucoup en la cohésion, et j’aime profondément l’humain ». Sur la politique fédérale de performance, « nous avons beaucoup de chance. Nous sommes vraiment bien connectés avec les différents niveaux intervenants. Les entraîneurs privés participent à nos stages, ils ont un vrai rôle, tout comme les grooms qui sont juste incroyables dans tout ce qu’ils apportent à l’équipe ».

« Avec Thierry (Touzaint ndlr), nous partageons une grande amitié. Nous nous connaissons par cœur, nous échangeons énormément. J’ai été son stagiaire, son cavalier, il m’a poussé à juger, tout le monde booste tout le monde, et force est de constater que le complet français va bien. Nous avons gagné 4 des étapes de la Coupe des Nations cette année sur les 4 qui se sont disputées. »

Il garde la même fougue, la même envie qu’au début de sa carrière, la même soif de médailles également, le sélectionneur national Thierry Touzaint revient sur le bon état d’esprit du collectif. « Nous sommes tous à la même enseigne. L’entraide et le soutien sont des fondamentaux. Nous avons perdu quelques piliers mais cela fait partie du sport. Je suis assez confiant, nous sommes prêts à en découdre ! ».Bien gérer la stratégie, c’est « réagir vite et avant les autres »

Un groupe soudé donc, « une Grande Famille », la ligne directrice est là ; et Michel Asseray de conclure « Je veux marquer l’histoire dans le collectif, si on gagne, on la marquera » !

Le stage de cohésion à Bréhal (50) fini, il est temps d’embarquer les chevaux en direction des Etats-Unis. Prochaine étape : 50 heures en quarantaine pour les chevaux, et départ imminent pour les équipiers…

« Un cheval bien dressé, c’est la sécurité »

La silhouette est reconnaissable entre toutes, la mine sereine, l’homme vraiment disponible. Il revient sur son domaine d’expertise, le dressage, en le présentant finalement comme une clef dans le monde exigeant du complet.

« Les coefficients du dressage ont été revu à la baisse ces dernières années, parce que l’âme du dressage, c’est le cross. Mais il faut quand même être bon parce que le dressage devient de plus en plus technique. Sur le 4*, il faut être droit, en l’air, avec de vrais changements de pieds. Un cheval bien dressé, c’est la sécurité, c’est le contrôle. Quand il y a de la maîtrise, il n’y a pas de danger. Et puis pour être médaillé, il faut être dans le top 10. »

Concernant ce dernier stage avant l’échéance des JEM de Tryon « ça roule vraiment bien, l’ambiance est top. La mentalité est bonne, il y a de la solidarité, du collectif. Ce n’est pas tout à fait les chevaux prévus, mais ce sont les aléas du complet. Nous avons de superbes pilotes, des chevaux bien éduqués, bien dressés, des gars motivés, je suis confiant. »

Sur le stage, il explique « Je suis là tout le temps, c’est un vrai accompagnement pour préparer chaque épreuve. Ils sont tous perfectionnistes, et la base pour nous, c’est l’échange. Le laps de temps qu’il nous reste est assez court pour remettre en place, en équilibre, et il va falloir beaucoup de conditions aux chevaux pour être prêts pour le cross. On leur fait faire de la gymnastique, des étirements, je les mets dans la verticalité, alors que le reste du staff est davantage dans l’horizonalité. »

Sur le groupe « Des anciens avec de la bouteille, des très jeunes. J’observe énormément, et nous avons beaucoup d’échanges avec les cavaliers. Je sais ce qu’il faut amener, ce que je dois faire ou pas. Avec certains il faut tenir la bride, avec d’autres les booster. On assoie le cheval, on le plie ». Sophie Dubourg évoquait l’individualisation de l’entraînement, c’est avec toute l’expertise du dressage, de la connaissance de la discipline, et de la relation humaine que Serge Cornut aura accompagné chacun, athlètes humains comme équins, dans cette dernière ligne droite.

Dans l’ombre, des postes clefs

Cinquante heures de quarantaine sous la responsabilité de deux hommes. Des postes clefs avec de grosses responsabilités. Groom et vétérinaire vont donc travailler de concert pour veiller sur nos athlètes équins. Qui sont ces hommes qui veillent dans l’ombre, retour avec Xavier Goupil, vétérinaire de l’équipe de France, et Yann Devann, groom du Lt Colonel Thibaut Vallette.

« Chacun apporte sa pierre à l’édifice, nous connaissons nos chevaux par cœur. Je reconnais ses humeurs, je sais quand il est serein ou énervé. En fonction de cela, j’adapte mes soins. Avant les grosses échéances, je passe plus de temps avec le cheval. Mon rôle c’est aussi des temps de tendresse, de réconfort. Parce que nous les aimons, les chevaux nous le rendent bien. Mon métier c’est 10 heures par jour pendant la préparation. »

C’est à l’unique groom pour le piquet que reviendra la charge de faire marcher les chevaux en main durant la quarantaine. A ses côtés, celui qui suit les chevaux de l’Equipe de France et qui les connaît lui aussi sur le bout des doigts. Xavier Goupil est le vétérinaire de l’équipe. « Je suis 7/8 chevaux toute l’année sans pour autant être le vétérinaire traitant. »

Pendant le dernier stage, il veille avec une batterie d’outils médicaux à la pointe de la technologie sur la préparation des chevaux. « Nous effectuons des contrôles pendant le travail. Nous disposons d’un kit qui nous permet en moins d’une minute de connaître de taux de lactate, qui est représentatif des efforts fournis, la production d’énergie aérobie et anaérobie. Nous enregistrons également le cardio-fréquence mètre. L’instrument équipé d’un gps prend en compte la distance parcourue mais également la profondeur du terrain. » Pour leur dernier galop, on note les fréquents regards des cavaliers sur leur montre, les variations des allures, les variations de terrains, puis le passage « thalasso naturelle ». L’attention de chacun est maximale. «  Ensuite, les données sont retransmises sous forme de graphiques, ce qui nous permet d’analyser l’ensemble, et mesurer ainsi l’équilibre et donc le niveau de préparation des chevaux. »

Quant au voyage en avion « La plupart des chevaux vont découvrir l’avion. A tout dire, ce n’est pas très différent des voyages en camion. De plus, ils vont voyager en groupe, ils se rassureront entre eux. Evidemment il y a des phases plus stressantes, l’embarquement, et le débarquement, décollage et atterrissage. » Reste qu’ils seront sous bonne et haute surveillance, et cela ça peut faire toute la différence !

Mélanie Guillamot

11/09/2018

Actualités régionales