- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Cocaïne et Haschich, les « drogues dures » d’Alexis Bouillot

  • Alexis et Sophie Bouillot
    Alexis et Sophie Bouillot
C’est au coeur du petit village de Montret en Saône-et-Loire que s’est installé, il y a maintenant 16 ans, Alexis Bouillot, cavalier professionnel et éleveur passionné. Avec sa compagne Sophie, et leurs 2 enfants Charlély et Melina, Alexis nous fait découvrir son monde et nous ouvre les portes d’un domaine de 55 hectares, celui de l’élevage d’Albain.

Originaire de Mâcon, Alexis débute sa carrière équestre à l’âge de 10 ans. Orienté CSO, il participe à de nombreuses compétitions, et monte jusqu’au niveau Grand Prix à poney. À cheval ensuite, il affirme sa passion et se challenge d’en faire sa profession. Un BPREA en poche, il se forme aux côtés de Jean-Serge Bertoncini à l’élevage de Blany, et c’est en 2004 qu’il fait l’acquisition d’un ancien centre équestre, dans lequel il démarre son activité. Avec l’aide de son épouse Sophie, ex-cavalière de CCE et vétérinaire spécialisée dans la reproduction équine, ils donnent naissance à leurs premiers produits : des chevaux de selle et des chevaux de course. Quelques années plus tard, l’élevage s’oriente et se spécialise dans la production de Selle Français pour le CSO.

Aujourd’hui, avec plus de 65 chevaux sur le domaine et 16 poulains attendus pour 2021, la famille Bouillot, qui n’a cessé de gravir les échelons, s’est véritablement fait une place dans l’élevage de chevaux de sport Français. 

« Faire naître mes chevaux pour atteindre le haut niveau », en famille !

« A défaut d’avoir de gros moyens, ou sans être issu d’une famille déjà bien inscrite dans le monde équestre, il n’est pas toujours évident de performer quand on atteint un certain niveau en compétition. Faire naître mes propres chevaux était pour moi le bon compromis. Allier passion et profession, et produire des chevaux de qualité, avec en plus le luxe de pouvoir mettre en avant certaines caractéristiques grâce à la génétique ». 

Un pari gagnant pour le cavalier de 41 ans, qui en plus de mener de front le débourrage, le travail ainsi que la valorisation de ses chevaux en compétition, gère tout l’aspect agricole de son domaine. « Ici tout se manage en famille : Sophie veille au bon déroulement des saillies, des gestations et des poulinages, et les enfants participent à la vie de l’élevage. Ils me grooment même en concours ! ».  

À 11 et 14 ans, les cavaliers en herbe sont tous deux déjà bien décidés à suivre les traces de leurs parents, pour leur plus grand bonheur.

Une affaire qui roule

Remarquablement bien équipés, Alexis et Sophie disposent de tout le matériel et de l’expertise nécessaire, et réalisent des inséminations en semence congelée, en frais, ainsi que des transferts d’embryons grâce à leur quinzaine de mères porteuses. Ils offrent également des pensions spéciales poulinages. Dès leur naissance, les poulains sont manipulés, et les débourrages ne sont alors plus qu’une simple formalité. Travail sur le plat, gymnastique et mécanisation sont ensuite les lignes directrices suivies par le cavalier, dans l’apprentissage de ses chevaux. Viennent s’ajouter au programme les cycles jeunes chevaux et les CSI3* aux six coins de l’hexagone. Bref, pas le temps de chômer ! Avec en moyenne une demande de 70 saillies par an, le couple qui n’a de cesse de toujours mieux faire, prévoit déjà l’installation de nouveaux bâtiments.  

Flambusard, Haschich, et Canabis : les étalons d’Albain

Avec une génétique exceptionnelle, Flambusard d’Albain, 5 ans (Baloubet du Rouet et Bandidas d’Albain x Cornet Obolensky, Kannan) étalon approuvé SF, brille sur le circuit des cycles classiques à 4 ans, totalisant 17 sans-faute sur 18 parcours. Son ISO 125 et ses notes remarquables à l’issue de son testage font de lui un reproducteur très sollicité. 

Canabis d’Albain, 8 ans (Baloubet du Rouet), labellisé « très prometteur » remporte deux épreuves aux Championnats du Monde de Lanaken en 2018. 

Haschich d’Albain, 3 ans (Canabis d’Albain et Virgule des Prés x Quartz du Chanu), subtil mélange de force et de respect, se classe deuxième lors de l’épreuve qualificative des étalons de 2 ans, à Chazey-sur-Ain. Sa mère, Virgule des Prés, née Chez Arnaud Bazire, est triple championne de l’épreuve des 6 barres à Megève, Bourg et Vichy, et se classe en CSI 3* 1m55 sous la selle d’ Alexis.  

« Nous avons fait le choix de ne sélectionner que des poulinières intéressantes, avec un potentiel de minimum 130/140 sur les barres. Les étalons eux, ont été choisis en premier lieu selon leur lignée, afin d’améliorer la qualité de la génétique. L’arrivée pratiquement successive de nos trois étalons était inespérée, et nous sommes très heureux de pouvoir à notre tour, proposer des saillies de nos propres produits. Respect, moyens et bon mental sont les qualités que nous privilégions dans notre recherche continuelle de performances ».

Objectif atteint avec des juments qui performent et font souche comme Tentation d’Albain (Kannan) mère de Canabis et Baladine, Bandidas d’Albain (Baloubet) CSI avec Jérôme Ringot, mère de Flambusard, Ubiana d’Albain (Baloubet) CSI avec Maëlle Martin, mère de Bandidas. 

Eleveur, un métier

« S’installer à son compte et réussir à percer dans le milieu nécessite d’être véritablement passionné, car il s’agit d’un réel investissement, qui souvent requiert des sacrifices. En fait, on y dédie sa vie. Je pense qu’il est important de tenir compte de tous les aspects du métier, et notamment ceux qui se rapportent au domaine agricole. Il faut également avoir une vision sur le long terme, en ayant l’envie de toujours s’améliorer, afin de pouvoir sortir du lot. Depuis le début de l’aventure, nous avons beaucoup expérimenté, parfois nous nous sommes trompés, mais la persévérance finit toujours par payer ».

Victoire Beauverd

16/12/2020

Actualités régionales