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Christian Delâge, une voix et une plume

Le speaker bien connu des terrains de CSO, auteur de deux romans, homme de cheval passionné, s'est éteint le 14 mars dernier après une longue et terrible maladie. Photo 1 sur 1
Pour certains, il n'était qu'une voix, entendue au micro lors d'un concours à La Baule ou ailleurs; une voix pleine de chaleur et de nuances, qui savait à merveille mêler infos, envolées lyriques et plaisanteries. Pour d'autres, il restera l'animateur « calme » face au délirant Calixte de Nigremont lors des Crinières d'Or à Avignon.
Pour les internautes, il était Speak (pour speaker, un de ses métiers), sacré baroudeur au sac à dos plein d'arguments spécieux, de jeux de mot improbables, d'arguments cohérents.
Et pour ses proches, il demeurera l'homme de cheval-poète, celui qui connaissait bien et aimait encore davantage les chevaux, tous les chevaux, l'écrivain à la tendresse au bout de la plume, le père passionné par ses enfants, l'interlocuteur toujours prêt à refaire le monde du cheval devant une bière ou un coup de rouge.
Regard bleu azur, raie sur le côté d'enfant sage et sourire généreux.
Dur de parler de Christian Delâge au passé. Il s'est éteint le lundi 14 mars, à l'âge de 64 ans, terrassé par la maladie contre laquelle il luttait depuis plusieurs années. Une maladie terrible pour lui, puisqu'elle le priva de l'écriture, puis de la lecture. Il y a fait face avec courage, espoir, lucidité.
Avant son inhumation au cimetière de Recloses, près de Fontainebleau dont il connaissait tous les recoins, une cérémonie laïque a eu lieu le matin de ce triste jeudi 17 mars au funerarium de Saint-Désir (près de Lisieux). Plus de cent personnes sont venues le saluer une dernière fois, ont lu des messages et se sont unis dans la douleur de la famille Delâge, sa femme et ses quatre enfants. Parmi eux, une fille qui entraîne des galopeurs et un fils, jockey très prometteur qui a gagné une course à Enghien le lendemain de la mort de son père.
La vie de Christian Delâge fut tout entière consacrée aux chevaux, même s'il cultivait d'autres jardins secrets.
Il avait commencé comme apprenti chez Marcel Rozier, fut un temps cavalier de concours hippiques avant de se tourner, comme entraîneur, vers les pur-sang à Maisons-Laffitte puis en Anjou. Il fut ensuite, pendant une dizaine d'années, de tous les CSO qui lui demandaient d'animer et de commenter les épreuves.
Delâge était passionné par les arts martiaux. Il adorait aussi ses amis - pratiquait avec talent l'art de la conversation et celui de la fête. Il chantait. Il écrivait aussi. Des chansons, des articles dans les journaux spécialisés.
Un de ses derniers projets, qu'il ne put mener jusqu'au bout, était un quotidien d'informations équestres sur Internet, avec l'aide de la SHF. Ce journal ne verra jamais le jour. Mais Delâge nous laisse ses romans. Des livres à son image : pleins d'humour, de tendresse, de force, de pudeur. En 2005, Jean-Louis Gouraud publie dans sa collection « Cheval Chevaux » aux Editions du Rocher « Fou du Roi », et, en 2007, « La Dernière Ligne droite ». Le premier a pour décor le monde du CSO; le second, celui des courses. Il en terminait un troisième quand la maladie le priva de ses capacités à écrire. Une de ses filles s'est juré de peaufiner le manuscrit : nous aurons peut-être bientôt des nouvelles de Christian Delâge...

Sara Matthieu
24/03/2011

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