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Bordeaux : le virage gagnant de Philipp Weishaupt

Deuxième l'an dernier derrière Marcus Ehning, l'Allemand Philipp Weishaupt (toujours avec l'étalon Catoki) a pris une sacrée revanche samedi soir (5 février) à Bordeaux, en remportant la 33ème édition de l'étape française de la Coupe du monde FEI Rolex.
L’an dernier, ils étaient deux au barrage, lui et Ehning. Cette année ils étaient douze ! Quel scénario Philipp Weishaupt préfère-t-il ? « Celui où je termine premier » s’amuse-t-il. Sauf que pour y arriver, il lui aura fallu se débarrasser de onze adversaires. Et pour cela, il avait une botte secrète : tourner, en prenant un maximum de risques, devant un obstacle qu’il fallait normalement contourner : « J’avais le temps de cogiter mon affaire pendant l’épreuve car j’étais passé au début. J’ai vu que c’était possible, mais il y avait un massif de fleurs qui rendait ce raccourci encore plus improbable. Et puis j’ai vu le barrage de René Lopez (Noblesse des Tess) et j’ai su qu’il m’était impossible de galoper plus vite et que je devais tenter ce truc…»… Ce que le bel étalon Catoki fit sans le moindre accroc.

Personne d’autre (sauf Beerbaum, le « boss » de Weishaupt), n’a tenté de s’aventurer dans cet étroit goulet. C’était la clé de la victoire : « J’ai bien pensé à cette option, comme tout le monde, expliquait Simon Delestre, heureux second, mais Napoli du Ry est un peu anxieux quand quelque chose d’anormal se passe et je risquais une dérobade. J’ai préféré galoper sans prendre de risques et cela s’est conclu par cette seconde place et une qualification quasi certaine pour la finale de cette Coupe du monde». Car c’est la bonne nouvelle de la journée dans ce barrage où l’on retrouvait quatre des cinq Allemands engagés, Simon Delestre était le seul rescapé de l’Armada française. Kevin Staut et Silvana avaient été parfaits, mais se sont laissés surprendre par un obstacle qui ne constituait en rien l’une des difficultés majeures du parcours. Un droit à l’erreur qui n’a pas grande conséquence pour le n°1 mondial, puisqu’il reste en tête du classement provisoire de la Coupe du monde FEI Rolex, talonné, il est vrai, par le Suédois Rolf-Göran Bengtsson, troisième ce soir avec son complice de la médaille d’argent olympique Ninja La Silla : « parce que je savais que je ne pouvais pas prendre cette option car il ne tourne pas si bien que ça et j’avoue que dans la dernière ligne droite, je me suis un peu dégonflé en le ralentissant de peur de faire une faute comme cela m’est arrivé à Londres». Le Suédois n’a donc pas pris cette option de folie que seul le grand Beerbaum tenta et réussit avec bonheur, histoire de montrer qu’il était bien le chef, mais sans chercher à aller chatouiller le chronomètre de son élève une fois cette prouesse réalisée. Il faut dire que Chaman, son étalon, n’est pas (encore) un grand galopeur.

On l’aura deviné, ce 33ème barrage de Coupe du monde bordelaise n’aura pas failli à la tradition : É-POUS-TOU-FLANT. Uliano Vezzani, le chef de piste n’est pas étranger à ce succès : douze barragistes, c’est un chiffre parfait pour un grand spectacle. L’Italien, lui, s’est montré impressionné par le public bordelais : « j’ai construit également les parcours de Stuttgart, une salle qui contient 8 000 spectateurs. J’ai eu l’impression ce soir qu’il y avait deux fois plus de monde ! » Pourtant, même agrandis, les gradins du hall 3 ne contiennent « que » 5 800 places ...

René Lopez : le coup de Lyon

Bien coaché par Jean-Marc Nicolas, René Lopez/Noblesse des Tess a presque refait à Bordeaux le coup de Lyon. Deuxième à s'élancer après le parcours peu inspiré de Juan Carlos Garcia, René a été le premier à boucler un tour parfait. C'est donc à lui que revenait le redoutable d'honneur d'ouvrir le barrage, ce qu'il fit sans trembler et sans-faute en 36.28, avec la même fougue et la même assurance qu'à Lyon. Il termine ici à la 8ème place et prend 9 points précieux ( 28 au total) pour la finale de Leipzig.

Une belle soirée qui s’est terminée par le show de l’attelage offert par un trio qui a mené un barrage à un train d’enfer : victoire du Néerlandais multi-champion du monde Ijsbrand Chardon devant le Suédois Tomas Eriksson dont la deuxième place lui permet de décrocher le dernier ticket disponible pour la finale de Leipzig qui aura lieu dans sept semaines.

Simon & Simon !

Un parcours délicat, de nombreuses fautes tout au long du tracé, le prix Equidia a donné du fil à retordre aux 29 couples engagés. Après le passage de Simon Delestre, sans faute avec la volontaire et rapide Orphée de l’Illon, le public a bien cru que l’affaire était pliée, d’autant que le couple avait déjà brillamment remporté une épreuve d'ouverture la veille. Mais c’était sans compter sur un diable d’anglais : Michael Whitaker.  Associé à Simon II, le Britannique a serré les courbes d’un parcours fluide qui s’est soldé par un chrono amélioré de ¾ de secondes. « Simon est un cheval remarquable de par sa polyvalence. Il s’est déjà bien classé il y a deux semaines à Amsterdam. Il peut aussi bien gagner des parcours de vitesse que faire des grands prix à 1m55. Il a d’ailleurs couru l’épreuve Coupe du monde de Toronto récemment et ça ne lui pose aucun problème », confiait le cavalier très satisfait de la performance de son petit alezan.

Tous les résultats sur www.jumping-bordeaux.com

 

 

 

 

06/02/2011

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