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Alain Fortin aux manettes : Nouvelle vie pour Vassincourt

  • Alain Fortin Ici avec Raino du Jardin (© ER)
    Alain Fortin Ici avec Raino du Jardin (© ER)
Longtemps elle fut la station de monte phare de la Meuse, une des plus importantes de Lorraine après Rosières. Une station que les éleveurs ont défendue « bec et ongles » pour tenter de sauvegarder ce patrimoine. Après différents épisodes, le Conseil départemental de la Meuse, propriétaire, a décidé de la fermer. Mais cela c’était avant. Aujourd’hui, la structure acquise par Alain Fortin vit une nouvelle vie.


La station de monte est devenue une écurie de compétition. Alain a gardé les noms des cours attribués par les agents des HN, ici cour Hopal Fleury, là, cour Royalmé. Une partie de l’histoire de l’élevage lorrain s’est écrite ici. Bonne idée que d’avoir gardé ces noms des étalons comme un devoir de mémoire. Hopal Fleury, riche d’un grand courant de pur-sang, (Ultimate, Furioso) fut un grand cheval de dressage bien utilisé par André Daloz (élevage de Condé) entre autres et par l’éleveuse luxembourgeoise Mme Manternach-Schaeffer qui fit naître son seul fils étalon, Don Juan des Amours, très typé dressage évidemment. Quant à Royalmé, fils d’Almé, on retiendra de lui qu’il fut le père d’Expo du Moulin, le crack de Complet que montait Arnaud Boiteau. Très improbable accouplement, contre la volonté du chef de station qui prévoyait pour la jument de M. Thomas, le naisseur d’Expo, un tout autre reproducteur. Mais M. Thomas jeta son dévolu sur Royalmé. Et Expo, que personne ne voulait, fit la carrière que l’on connaît. Bien belle histoire comme on en voit de moins en moins. Mais ça aussi, c’était avant.


Arrivé à Madine en avril 1989 après deux années passées chez feu Jean-Bernard Palmer dans l’Orne, Alain a fait carrière en Meuse et principalement avec les chevaux des éleveurs meusiens qu’il sut (et sait toujours) valoriser. Rien ne prédestinait ce parisien à cette carrière d’homme de cheval, sinon un fort attrait pour la nature. Un BTS hippique à Rambouillet après le BAC l’a convaincu que sa vie serait dans les chevaux. De Madine, il est parti se former à Saumur où il a passé l’instructorat. Pendant ces 25 années passées au bord du lac, il a construit son équitation et gagné la confiance des éleveurs et des cavaliers.


A Vassincourt, il a trouvé une structure à la dimension de ses ambitions. Gros investissement certes, 500 000 €, pour un outil parfaitement adapté à la situation. Aux 35 boxes existant, un manège de 25 x 50 et une carrière en sable de Fontainebleau se sont ajoutés. La disposition du lieu a pris une autre tournure mieux adaptée aux besoins du moment. C’est fonctionnel, pratique et efficace. « Je suis chez moi, dit-il, c’est plus confortable que d’être installé chez les autres ».


Cavalier, préparateur de jeunes chevaux et marchand, Alain Fortin s’est aussi investi dans des actions collectives notamment au sein de l’adeclor et au sein de la SHF dont il fait partie du comité excécutif. « La SHF a un bon circuit de valorisation, estime-t-il, il faut savoir correctement s’en servir. Les finales de Fontainebleau sont une bonne vitrine, les bons chevaux y sont vite repérés ».


Parfaitement en phase avec son temps, il a su s’adapter aux nouvelles pratiques et conditions d’élevage et de commerce.


Pour l’heure, une douzaine de chevaux de 4-5 et 6 ans lui sont confiés. Il prépare dix chevaux de 3 ans dont trois entiers, aux différents concours et un entier de 2 ans, Félio Zimmequest (Nabab de Rêve x Quick Star). Une apprentie meusienne, Axelle Rednai et deux cavaliers sont à ses côtés, en formation, Mathis Leguay originaire de Picardie et Alexandre Massard de l’Yonne.


Au nombre des jeunes sur le circuit classique, Come Back de Villers (Trésor de Virton x Apache d’adriers), Calypso de Pareid (Mylord Carthago x Torence aa), Cassius de M (Scareface de M x Papillon Rouge), Calysta de Mandres (Radieux x Fango in Blue), Carat de Sainval (Diamant x Papillon), Brazil de Mezel (Haloubet de Gorze x Apache d’Adriers), Dune des Népliers (L’Arc x Flipper), Dominum Champloue (Quaprice BM x Laudanum), un Casall et un Corrado.


Scarlette de Bussy est sa jument de concours. C’est une fille de Crown Z et Rosée du Soir (propre sœur de Discrète, championne de France avec Nicolas Delmotte) x In Challa).


Si la Meuse a perdu quelques-uns de ses élevages faute de renouvellement, comme partout ailleurs, ses éleveurs ont su améliorer leur potentiel génétique et fait naître de bons chevaux pour le sport. Alain Fortin est décidément bien entouré. Son savoir-faire et son talent trouvent là une terreau de premier choix.


08/06/2017

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