Chazey-sur-Ain : le show de BLH

Frédéric Neyrat est de ceux qui donnent le coup de fouet propice à relancer l’intérêt. Il l’avait fait à Poitiers, chambrière en main, au milieu de la piste, à la manière de Lucien Gruss. Lando, Poor Boy, Tinka’s Boy sont des seigneurs qui font la fierté de Béligneux le Haras (BLH), structure installée dans l’Ain et depuis cette année également à La Genète, près de Cuisery en Saône-et-Loire (gestion : Maxime Cottin), ainsi qu’à Pamfou, à 15 km de Fontainebleau (gestion : Elisabeth Edel).

Frédéric Neyrat présente ces étalons avec foi et conviction. Il met du cœur à l’ouvrage, croit à ce qu’il fait... et fait ce qu’il croit. Avec fougue et une verve qui le caractérisent. Qui pourrait le lui reprocher ? En général, le public apprécie et sort momentanément de sa réserve. Frédéric Neyrat a franchi un pas de plus dans le démonstratif à Chazey en présentant lui-même, en selle, Jeff d’Or, l’étalon que lui a confié son confrère Michel Guiot. De la parole au geste, il n’y a qu’une foulée de galop : « Vous cherchez un cheval d’amateur, chic et bien dans sa tête, présenté par un amateur ? Le voici ! ». Histoire de réchauffer l’atmosphère en ce début d’après-midi un peu glacial.

Les éleveurs de Rhône-Alpes (Philippe Prévost, président de l’ASECRA, et les bureaux des associations départementales) ont donc choisi le Parc du cheval de Chazey pour ce Top Sire 2008. Superbe outil que ce pôle hippique flambant neuf avec son manège de 70 x 30 m, bien éclairé, deux carrières en sable, un rond d’Avraincourt, 32 boxes en dur, une surface stabilisée pour les boxes démontables et de vastes parkings. Le site est toujours en travaux pour ce qui concerne l’aménagement du centre d’entraînement des chevaux de courses, un vaste domaine de plusieurs hectares comportant 500 boxes en dur, une piste droite de 1,7 km, deux pistes circulaires de 1,5 km. Tout simplement remarquable et porteur d’avenir pour toutes les disciplines équestres régionales.

Une cinquantaine d’étalons, chevaux et poneys, ont été présentés à un bon millier d’éleveurs (850 entrées payantes). Les tribunes étaient combles dès le début de l’après-midi. Majorité de privés avec toutes les grandes écuries :, GFE, Haras des M, Brullemail, Levallois, Bois Margot, Pléville, Gravelotte, dix-sept HN dont sept en location, un partenariat que Bernard Dumont St Priest développe avec le slogan « le bon tarif ».

Les étalonniers de la région n’ont pas manqué ce rendez-vous : BLH bien sûr, l’écurie de Jean Martinot avec Drop des Varennes et le franco-holsteiner Nighthawk, très chic gris fils de Cumano acheté sur un « coup de cœur » à 3 ans par Jean Martinot et Guy Perry, Luigi d’Amaury, le Quidam de Guy Martin, loué aux HN, Aurélien Laguide avec Toulon, Centino du Ry et Koro d’or, le Haras de Fleurey de Fleury-sur-Ouche (21) avec sa nouvelle recrue Cap de B’Néville, Carolyn Strickland avec le poney labellisé dressage Dacapo 154, les Trakehner de Suzanne Barthod qui, sous la selle de Sylvie Poulain, ont fait des démonstrations de dressage à la mi-journée, le Haras du Murger avec Lucifer Platière (Quidam), Yvon Chauvin avec Jazz Band Courcelle, Charlène Gauthier et son arabe gris Eclipse Montdragon.

Négus de Talma*HN (Quick Star - Nidor Platière) arrive en Rhône-Alpes sous la selle de Bruno Garez. « Un cheval très sport, qui va bien » dit le cavalier qui fonde sur lui beaucoup d’espoir pour retrouver le haut niveau. Négus pend place aux côtés de Made in Vert (Royal Feu - Jalisco) et Riva (Kannan - Jus de Pomme). Fidélio du Thot*HN (Double Espoir - Count Ivor) passe de la selle de Timothée Anciaume à celle de Justine Seuillerot qui le présentait à Chazey. La cavalière de Besançon va défendre les couleurs de la France sur le circuit jeunes cavaliers cette année. Elle fait partie des toutes premières cravaches des sports équestres de Franche-Comté. Fidélio a réalisé de belles choses avec Timothée pour totaliser aujourd’hui 100 000 € de gains. Sa nouvelle cavalière est en contact avec le cavalier normand qui la fait travailler.

Audrey Revel et Far West de Baugy*HN forment déjà un « vieux » couple, habitué des terrains de concours de toute la région, installé en tête des palmarès. Les Haras nationaux ont confié le fils de Laudanum à Audrey après son accident en 2003. L’étalon, qui saillit une quarantaine de juments par an, est au mieux de sa forme et a amené l’an dernier sa cavalière en finale du championnat de France des cavalières.

L’élevage ne manque pas de vigueur en Centre Est. Il trouve de plus un prolongement naturel et exceptionnel chaque année avec Equita, le salon de Lyon qui non seulement rassemble le must des cavaliers mondiaux mais aussi ce qui se fait de mieux dans l’élevage et les activités économiques liées au cheval.