Au Grand Porteron (02) : une affaire de famille

Ce sont les poneys de sport qui portent haut les couleurs de l'élevage Porteron idéalement situé dans l'Aisne entre Reims et Paris. En plein vignoble champenois, sur les bords de Marne, à Charly-sur-Marne, Sylvie et Patrick Secchiutti ont jeté les bases, il y a une trentaine d'années, d'un centre équestre et d'un élevage de poneys de sport. Jimmy et Gladys, les deux enfants du couple ont marché dans les traces de leurs parents. Photo 1 sur 4

Fort connue sur le circuit poneys, (lire ci-contre) Gladys a fait son métier de la valorisation et de la commercialisation des poneys qui lui sont confiés. Certains ont pour père l'étalon maison Movie Star Tilia, un des rares fils étalon poney du crack Quick Star que fit naître Mme Guérillon à l'élevage de Tilia. Acquis à 6 ans par Sylvie et Patrick, Movie Star a très rapidement répondu aux solicitations de Gladys, sa cavalière. Victoires et classements se sont succédés au fil des C élite et D1 ponam. Mis à la reproduction, Movie s'est révélé un excellent père à la tête aujourd'hui d'une descendance douée à l'obstacle, à l'image de Tovie Star Troidés, vice-championne de France des 5 ans C l'an dernier à Lamotte Beuvron. Sa taille, 1,39 m, qu'il transmet est un atout, gage d'obtenir des produits qui ne dépasseront pas les tailles autorisées en poneys, même avec de grandes juments. Cette faculté, alliée à sa génétique de premier ordre en fait un père très sollicité. Il sera encore cette année au catalogue BLH en Rhône-Alpes où il a servi l'an dernier 61 poulinières (chevaux et ponettes). Titulaire d'un IPO de 139 (2007), il est le père entre autres de Unjoy Star Porteron (mère Ulak du Chateau) IPO 125, de Rody Star d'Av'nir (mère Panama du Cassou) IPO 125 et IPD 118, de Rudy Star d'Av'nir (mère par Eole Bellevue) IPO 121.

Une histoire de passion

La passion est une constante dans le monde du cheval. Sylvie et Patrick n'y ont pas échappé. Elle, son métier c'était l'imprimerie; lui, la cuisine. Le CSO les a fait se rencontrer et basculer définitivement dans l'élevage, le sport et l'enseignement. Le Black Beauty est l'établissement qu'ils ont créé à Charly. Carrières, manège couvert, boxes, stabuls, barns, selleries, club-house, sont sortis de terre pour satisfaire le plaisir de 300 licenciés aujourd'hui et abrité la centaine de chevaux et poneys de la propriété. « Nous faisons naître quasiment tous nos chevaux et poneys d'école » fait remarquer Sylvie en expliquant un projet d'agrandissement du manège et de construction de nouveaux boxes. Entre vignes et Marne, la structure s'étire sur une longue surface qui autorise l'organisation de concours et d'étapes de la tournée des As. Belle réalisation confiée à la garde d'un trio d'oies qui, comme au Capitole, alertent à la moindre intrusion.
La cavalerie de concours vient en grande partie des chevaux nés de leurs juments de concours. Leur point commun à toutes, l'élevage de Savary à St Come du Mont en Normandie. Patrick a trouvé ses meilleures juments chez M. Herdt, au haras de la Chenée (77). Elles venaient de l'élevage normand. Le cuisinier-cavalier se souvient particulièrement de Querelle d'Amour (Q du tour d'avant soit 1982), une alezane par Chant d'Amour-Vin d'Honneur, finaliste à 5 et 6 ans avec Jacques Martin. La jument qu'il acquit plus tard donna naissance à Gosdamour Porteron (Rivage du Poncel), Horse de Porteron (Ulak du Chateau), Joly Comète Porteron (Nut des Garandons), Kel Amour Porteron (Thoas du Theillet). Les filles et petites-filles de Querelle sont maintenant à l'élevage.
Un élevage et une valorisation que Gladys a pris en mains et compte développer d'une façon très professionnelle. Ses débuts en compétition sur le circuit SHF jeunes poneys font d'elle une des valeurs sûres du métier. Ceux qui lui ont confié leurs poneys à éduquer et valoriser ne se sont pas trompés.

Etienne Robert

Gladys mise sur la valorisation

Côté poney, celle qui commence à laisser son empreinte dans le milieu est sans conteste la jeune Gladys, 21 ans, récemment auréolée du titre de championne de France SHF en 6 ans C. Après avoir composé entre ses études et l'équitation, la jeune fille a finalement arrêté le lycée en Première et a passé le bac via le CNED, afin de se consacrer à ce qui allait devenir son métier. Aujourd'hui elle reste spécialisée dans les poneys, même si le changement d'orientation de son grand-frère - reconverti dans l'immobilier - lui laisse l'opportunité de gérer en plus l'écurie des chevaux. Ses plus belles réussites selon elle sont pour le moment la finale des 7 ans 2011 où elle classait 5e le petit étalon Quel Amour des Ifs (Aron N SL) mais également les belles saisons de Tovie Star Troidés (Movie Star Tilia), possédant jusqu'ici 100% de sans-faute et respectivement 2e et 3e de ses championnats à 4 et 5 ans. Le charismatique Quel Amour des Ifs, récupéré durant l'hiver de ses 6 ans manquait clairement de dressage mais « il a connu une évolution incroyable en peu de temps... aujourd'hui tout le monde est d'accord pour dire qu'il a des moyens, même ceux qui le critiquaient à l'époque, et il devrait attaquer les Grands Prix avec Valentin Fuzeau sous peu ». Quant au petit (taille C comme son père) Tovie Star, c'est donc un fils de l'ancien poney de concours de Gladys, que Patrick a acheté à son naisseur, souhaitant un des premiers produits de son étalon à la maison : pari réussi, le jeune bai se révèle « super pratique, un vrai poney d'enfants, toujours de bonne composition ! ». En fin de saison 2012, Gladys gérait 5 poneys de 4 à 6 ans mais également 3 jeunes de moins de 4 ans. Cette année, début février, elle en a déjà 13 au travail et « je n'en voudrais pas plus, 13 je trouve ça déjà beaucoup ! S'ils ne sont pas vendus le but est vraiment que ceux qui iront à Lamotte reviennent avec une mention, et dans l'idéal Elite bien sûr... ». Privilégier la qualité à la quantité, voilà un raisonnement sage qui a jusqu'ici porté ses fruits, puisque pour 2012 et avec 9 poneys, Gladys terminait 4e du Top 100 SHF des cavaliers de CSO.

C. K.