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Zoom sur les installations équestres

Journée REFErenceLa 7e journée REFErence, organisée par l’IFCE, l’Institut de l’élevage et la Fédération des conseils des chevaux, avait pour thème les installations équestres. Coup de projecteur sur les coûts de production des élevages, les tendances en matière de bâtiment, le chiffrage et la réalisation de projets de structures.  Stéphane Mille de l’Institut de l’élevage a développé le thème du conseil en installations agricoles. Une approche généraliste qui permet tout de même de se rendre compte des nombreuses démarches à effectuer avant de s’installer dans ses écuries. Un tel projet n’est envisageable qu’avec une trésorerie qui tienne la route. Or, aujourd’hui de nombreux cavaliers, même Pro, préfèrent louer des boxes dans une grande structure que construire les bâtiments à leurs frais. « Il faut se renseigner sur la garantie décennale du bâti, souligne Stéphane Mille. On sait alors vers qui se retourner en cas de problème. La norme ERP (Établissement Recevant du Public, ndlr) varie d’une région à l’autre. En Normandie, elle est appliquée à tous les bâtiments. En Picardie cela ne concerne que le manège et les écuries ».  Barn ou stabule ? Le chiffrage d’un projet équestre est également déterminant, selon Sylvain Guérin conseiller bâtiment à la Chambre d’agriculture du Calvados. Afin de mieux comprendre la démarche, Sylvain Guérin a détaillé deux fiches « bâtiments » : les boxes individuels dans un barn et une stabulation libre paillée pour 24 chevaux d’élevage. « Le barn est un type de construction souvent rencontré. Se posent les problèmes de main d’œuvre et de curage. Quant à la stabulation, les éleveurs disent que ça fait trop bovin ». Les coûts s’élèvent d’un côté pour le barn de 17 places (plus graineterie, sellerie, douche) à 135 684 € soit 321 € le mètre carré. De l’autre côté, pour une stabulation de 4 travées de 6 mètres par 10, on atteint les 55 845 € soit 175 € le mètre carré. Le conseil en bâtiment équestre est un sujet plutôt récent selon Stéphane Mille de l’Institut de l’Elevage. Avant, lors de la biennale des conseillers d’élevage, on ne parlait pas des chevaux. Depuis deux ans, le sujet commence à être abordé. Mais aucun organisme n’est capable de fédérer le monde équin, d’après Sylvain Guérin. Un air de déjà vu pour d’autres sujets... Premier exemple d’écuries : le projet de Pierre MasdupuyDeux exemples de projets équestres, bien différents, sont ensuite présentés : la construction d’infrastructures de Pierre et Pauline Masdupuy. Emmanuel Renard de la Chambre d’agriculture de Picardie résume le projet : « Les objectifs étaient de disposer d’une structure fonctionnelle et accueillante pour accueillir chevaux et propriétaires, organiser des concours amateurs et pro tout en respectant un budget de 450 000 € ». Pierre Masdupuy dispose d’un gros apport personnel et, souhaitant avant tout disposer d’un sol de qualité, a fait appel à la société Concept Sol. Les coûts ont été réduits en se fournissant directement chez les fabricants (carriériste pour la réalisation du fond de forme de la carrière, scierie pour le bois de bardage). L’exposé suscite des interrogations parmi les participants. Hélène Roche, éthologue, s’interroge sur l’existence de bâtiments innovants à l’étranger. « Il n’y a pas de moyens pour travailler la question de l’innovation des bâtiments», selon Emmanuel Renard. Dommage...Autre question posée par Yann Pierre du Haras National de Saintes - les questions des participants de province étaient sélectionnées, le colloque étant retransmis en direct dans des Haras - qui évoque le cas des Anglais qui mettent les chevaux dehors tout le temps. Et d’ajouter que les cavaliers de complet ont une longueur d’avance sur les autres, en matière d’épanouissement et de bien-être du cheval.  Le concept d’écurie activeNée en 2009 la structure de Brigitte Benoist dans les Landes a pour modèle le concept allemand inventé par Thorsten Hinrichs Hit Aktivstall®. « Je m’occupe de 22 chevaux à problème ou à la retraite sur 4 hectares. Au bout d’un à 2 mois, les problèmes des équidés disparaissent. Une période d’adaptation est nécessaire pour les pensionnaires peu habitués à vivre en troupeau. Ils évoluent pieds nus en liberté 24 heures sur 24. Le plus important est la qualité du sol. Il y a différentes zones où vont les chevaux : un sol drainant, antidérapant, une partie en sable confortable, le sol pavé réservé à l’alimentation. Les chevaux vont se nourrir eux-mêmes. Ils sont équipés d’un transpondeur, placé au niveau du cou. Les rations correspondantes sont distribuées automatiquement à raison de 12 repas par jour. Ils attendent leur tour dans la zone sans bagarre. Les installations se résument à une station de distribution de fourrage, des abris, des boxes d’adaptation, une prairie. Au total : 100 000 € d’investissement. Brigitte Benoist n’a que 3 h de travail par jour dans l’écurie, ce qui lui laisse du temps pour observer les chevaux et veiller à leur bien-être. Un concept aux antipodes des pratiques françaises qui n’a que peu d’adeptes chez nous.  Une autre écurie active a ouvert ses portes dans l’Aveyron en 2012.    Michel Aubertin a conclu le colloque en insistant sur la thématique du bâtiment équestre. « Les données remontant des réseaux sont significatives mais sont-elles suffisamment valorisées ? s’interroge le président de la Fédération du conseil des chevaux. Chaque région doit mettre en musique un système d’étude indispensable à la filière ».        Florence Robillard

Journée REFErence

La 7e journée REFErence, organisée par l’IFCE, l’Institut de l’élevage et la Fédération des conseils des chevaux, avait pour thème les installations équestres. Coup de projecteur sur les coûts de production des élevages, les tendances en matière de bâtiment, le chiffrage et la réalisation de projets de structures. 

Stéphane Mille de l’Institut de l’élevage a développé le thème du conseil en installations agricoles. Une approche généraliste qui permet tout de même de se rendre compte des nombreuses démarches à effectuer avant de s’installer dans ses écuries. Un tel projet n’est envisageable qu’avec une trésorerie qui tienne la route. Or, aujourd’hui de nombreux cavaliers, même Pro, préfèrent louer des boxes dans une grande structure que construire les bâtiments à leurs frais. « Il faut se renseigner sur la garantie décennale du bâti, souligne Stéphane Mille. On sait alors vers qui se retourner en cas de problème. La norme ERP (Établissement Recevant du Public, ndlr) varie d’une région à l’autre. En Normandie, elle est appliquée à tous les bâtiments. En Picardie cela ne concerne que le manège et les écuries ». 

Barn ou stabule ?

Le chiffrage d’un projet équestre est également déterminant, selon Sylvain Guérin conseiller bâtiment à la Chambre d’agriculture du Calvados. 
Afin de mieux comprendre la démarche, Sylvain Guérin a détaillé deux fiches « bâtiments » : les boxes individuels dans un barn et une stabulation libre paillée pour 24 chevaux d’élevage. « Le barn est un type de construction souvent rencontré. Se posent les problèmes de main d’œuvre et de curage. Quant à la stabulation, les éleveurs disent que ça fait trop bovin ». Les coûts s’élèvent d’un côté pour le barn de 17 places (plus graineterie, sellerie, douche) à 135 684 € soit 321 € le mètre carré. De l’autre côté, pour une stabulation de 4 travées de 6 mètres par 10, on atteint les 55 845 € soit 175 € le mètre carré. Le conseil en bâtiment équestre est un sujet plutôt récent selon Stéphane Mille de l’Institut de l’Elevage. Avant, lors de la biennale des conseillers d’élevage, on ne parlait pas des chevaux. Depuis deux ans, le sujet commence à être abordé. Mais aucun organisme n’est capable de fédérer le monde équin, d’après Sylvain Guérin. Un air de déjà vu pour d’autres sujets...

Premier exemple d’écuries : le projet de Pierre Masdupuy
Deux exemples de projets équestres, bien différents, sont ensuite présentés : la construction d’infrastructures de Pierre et Pauline Masdupuy. Emmanuel Renard de la Chambre d’agriculture de Picardie résume le projet : « Les objectifs étaient de disposer d’une structure fonctionnelle et accueillante pour accueillir chevaux et propriétaires, organiser des concours amateurs et pro tout en respectant un budget de 450 000 € ». Pierre Masdupuy dispose d’un gros apport personnel et, souhaitant avant tout disposer d’un sol de qualité, a fait appel à la société Concept Sol. Les coûts ont été réduits en se fournissant directement chez les fabricants (carriériste pour la réalisation du fond de forme de la carrière, scierie pour le bois de bardage). L’exposé suscite des interrogations parmi les participants. Hélène Roche, éthologue, s’interroge sur l’existence de bâtiments innovants à l’étranger. « Il n’y a pas de moyens pour travailler la question de l’innovation des bâtiments», selon Emmanuel Renard. Dommage...Autre question posée par Yann Pierre du Haras National de Saintes - les questions des participants de province étaient sélectionnées, le colloque étant retransmis en direct dans des Haras - qui évoque le cas des Anglais qui mettent les chevaux dehors tout le temps. Et d’ajouter que les cavaliers de complet ont une longueur d’avance sur les autres, en matière d’épanouissement et de bien-être du cheval. 

Le concept d’écurie active
Née en 2009 la structure de Brigitte Benoist dans les Landes a pour modèle le concept allemand inventé par Thorsten Hinrichs Hit Aktivstall®. « Je m’occupe de 22 chevaux à problème ou à la retraite sur 4 hectares. Au bout d’un à 2 mois, les problèmes des équidés disparaissent. Une période d’adaptation est nécessaire pour les pensionnaires peu habitués à vivre en troupeau. Ils évoluent pieds nus en liberté 24 heures sur 24. Le plus important est la qualité du sol. Il y a différentes zones où vont les chevaux : un sol drainant, antidérapant, une partie en sable confortable, le sol pavé réservé à l’alimentation. Les chevaux vont se nourrir eux-mêmes. Ils sont équipés d’un transpondeur, placé au niveau du cou. Les rations correspondantes sont distribuées automatiquement à raison de 12 repas par jour. Ils attendent leur tour dans la zone sans bagarre. Les installations se résument à une station de distribution de fourrage, des abris, des boxes d’adaptation, une prairie. Au total : 100 000 € d’investissement. Brigitte Benoist n’a que 3 h de travail par jour dans l’écurie, ce qui lui laisse du temps pour observer les chevaux et veiller à leur bien-être. Un concept aux antipodes des pratiques françaises qui n’a que peu d’adeptes chez nous. 

Une autre écurie active a ouvert ses portes dans l’Aveyron en 2012.   

Michel Aubertin a conclu le colloque en insistant sur la thématique du bâtiment équestre. « Les données remontant des réseaux sont significatives mais sont-elles suffisamment valorisées ? s’interroge le président de la Fédération du conseil des chevaux. Chaque région doit mettre en musique un système d’étude indispensable à la filière ».        

Florence Robillard

27/02/2014

Actualités régionales