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Yves Chauvin « Nous sommes dans un monde de combat »

Assemblée génarale ANSF - Paris (75) - 4 mai Il fallut attendre la fin de l'Assemblée générale de l'ANSF (le 4 mai à Paris) et les interventions de Charles de Certaines notamment pour que quelques voix se fassent entendre. Ont été abordés le bilan de l'année écoulée les projets de 2011 et les inquiétudes quant à l'avenir de la race SF. Revue de détails. Photo 1 sur 2
 

Bilan 2010 : focus sur les juges et les délégués régionaux

Concernant la formation des juges, « un programme international est mis en place pour ces derniers, permettant une amélioration des pratiques, précise Daniel Blanc secrétaire général adjoint. Un premier travail a eu lieu à Lyon. Michel Gaspard (qui a passé la main à Jean-Louis Lenoury à la tête du corps des juges) et Marc Roguet apportent leur expérience aux juges lors des présentations étalons. Trente sessions de formation ont été organisées en 2010 en région rassemblant 800 éleveurs ». L'action en région se poursuit progressivement. « Les délégués régionaux facilitent le dialogue entre les éleveurs et le Sire, note Philippe Lemaistre. C'est l'occasion de voir les éleveurs des régions peu visitées. La remontée des demandes des éleveurs est indispensable. Nous voulons aller vers la professionnalisation des équipes ». Qui dit professionnalisation, dit financement. «Sans l'accompagnement du fonds Eperon et M. Dassonville, rien ne serait possible ». Mais à l'avenir, rigueur budgétaire oblige (le déficit cette année est de près de 200 000 €), ce sont les régions qui devront financer ces postes de délégués.

Projets 2011 : quelques nouveautés

L'ANSF souhaite établir un rapprochement avec les centres équestres. Annoncés également la réforme du stud-book SF, la création d'un pôle espoir Selle Français et la réorganisation des concours d'élevage. Deux épreuves (printemps et automne) seraient désormais au programme servant de préparation respectivement aux ventes de septembre et aux France de Lyon.
Selon le président Chauvin il faudra «mettre l'accent sur le nouveau testage des étalons, les ventes de St Lo et Equita Lyon, la décentralisation via les délégués, l'organisation d'un événement national femelles dans l'objectif des JEM 2014 et la recherche de financement ».

Les éleveurs inquiets de la restructuration de la filière

Invité à s'exprimer lors de cet AG, Marc Damians président de la SHF est revenu sur la création de la nouvelle société mère du cheval de sport rassemblant les associations de races et d'éleveurs. Calme plat dans la salle. L'intervention de Philippe de Guénin va quelque peu réveiller l'assistance. Le directeur de l'IFCE se montre intransigeant. « tous les centres techniques seront transférés. Certains seront fermés. En 2015  il restera 25 centres techniques sur les 75 encore en activité ». « Êtes vous inquiet de la fermeture des centres techniques ? » demande un éleveur. Le président Chauvin se jette à l'eau. « Nous sommes au début du passage public privé. Nous n'avons pas ressenti de grands changements pour le moment. Des centres peuvent être repris. Les éleveurs demandent le service et le côté pratique. Ce qui nous inquiète, c'est la couverture territoriale qui peut ne plus être complète».
Patrick Dehaumont président du GIP France Haras s'est voulu rassurant. « Les objectifs d'ici 3 à 5 ans sont : le passage d'une génétique publique à une génétique collective et la création d'un référentiel pour les centres d'étalons. Au niveau financier la remise de l'ensemble des étalons HN offre une capacité d'autofinancement ». Jean Baptiste Thiebot vice président de l'ANSF déplore le manque de réactivité de France Haras. « Les délais sont plus longs que les Haras ». Cela promet...
Dernier à prendre la parole, Charles de Certaines du ministère de l'agriculture a abordé les questions du financement de la filière avec entre autres le dossier de la TVA réduite. « un groupe de travail sous la direction de Bruno le Maire va suivre le dossier à la commission européenne ». Dans un contexte européen libéral « il faut une amélioration génétique. Nous passons d'une logique de race à une logique de stud-book et donc de marque ». Philippe Lemaistre intervient réagissant au problème du financement de la filière. « L'argent des courses n'est pas de l'argent public. On valorise bien des chevaux étrangers en France. On pourrait être inventif dans la valorisation des chevaux français en France. Pour le SF il est impératif d'augmenter le nombre des naissances. Le Hannovre compte 18 000 naissances par an, le KWPN 14 000 et le SF 9 000. Le risque est de ne plus être reconnu sur le marché international ». Ce à quoi Charles de Certaines répond. « Il faut que les produits nés en France soient mieux valorisés ». Le mot de la fin revient au président Chauvin. « Nous sommes dans un monde de combat. C'est la guerre économique, on ne peut plus continuer comme cela. L'Allemagne et le Benelux sont protectionnistes. Il faut préserver l'économie de la filière cheval en France »

Florence Robillard

09/05/2011

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