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Véto : Fourbure : appel à la vigilance

De nombreux cas de fourbure sont rapportés ces derniers jours avec la pousse d’une herbe particulièrement riche ce printemps. La fourbure est une maladie grave et extrêmement douloureuse qui nécessite l’intervention urgente du vétérinaire. Elle serait la seconde cause de mortalité chez le cheval, derrière les coliques...





Cette pathologie du système vasculaire du pied entraîne souvent des dégâts irréversibles. Les chairs (podophylle) situées entre la boite cornée ou sabot (kéraphylle) et la 3e phalange ne sont plus correctement irriguées et nécrosent. Ceci provoque une perte de cohésion entre le sabot et la 3e phalange, qui bascule sous la traction permanente des tendons fléchisseurs.





Les cas les plus graves peuvent aboutir à la perte du sabot, ou sa perforation par la 3e phalange, souvent synonyme d’euthanasie... Bien que les pieds antérieurs soient le plus souvent atteints, la fourbure peut toucher un seul membre ou les 4.





L’origine et les mécanismes de la fourbure ne sont pas entièrement élucidés, néanmoins on distingue :


- les causes métaboliques, qui sont les plus fréquentes. Parmi elles, l’ingestion d’une grande quantité d’aliments trop riches (granulés, orges,...) entraîne des fourbures brutales qui dégénèrent vite. L’embonpoint chronique et l’ingestion d’herbe trop riche lors de la mise au pré au printemps explique « l’épidémie » actuelle ! Citons également les maladies endocriniennes (syndrôme métabolique équin, maladie de Cushing) ou l’administration prolongée de corticoïdes qui prédisposent à l’apparition de la maladie.





- les causes mécaniques : travail répété sur un sol trop dur (chevaux d’endurance par ex.), excès de charge prolongé suite à une blessure avec suppression d’appui sur le membre opposé, sont également fréquemment décrites. Elles provoquent une inflammation du podophylle et sa mauvaise vascularisation.


- Enfin les causes infectieuses avec libération massive de toxines dans le système vasculaire peuvent être à l’origine de la fourbure. C’est par exemple la complication majeure de l’infection utérine chez la poulinière qui n’a pas délivré dans les premières heures qui suivent le poulinage.





Les symptômes de la fourbure aiguë sont sans équivoque : le cheval tente de soulager ses antérieurs en reportant tout son poids vers l’arrière. Ses postérieurs sont « sous lui » et ses antérieurs campés vers l’avant. Il répugne à se déplacer et lorsqu’il le fait, il semble marcher sur des œufs. Lors d’atteinte des 4 membres, il reste couché et refuse de se lever. Les pieds atteints sont chauds, le pouls digité est augmenté et une sensibilité de la pince est observée lors d’un test de pression à l’aide d’une pince exploratrice.


Le cheval transpire généralement et ses fréquences cardiaques et respiratoires sont augmentées.





Le traitement de la fourbure comporte plusieurs volets. Le traitement médical d’urgence vise à soulager le cheval de sa douleur par l’administration d’anti-inflammatoires, à améliorer la perfusion dans le pied (vasodilatateurs) et à éliminer la cause : diète si l’origine est alimentaire, antibiotique et lavage utérin dans le cas d’une infection post-partum, etc... Ensuite un suivi radiographique est nécessaire pour surveiller la bascule de la 3e phalange. Une bonne collaboration avec le maréchal ferrant est indispensable. Ce dernier réalisera tout d’abord un parage visant à soulager le sabot en pince et rétablir un aplomb correct. La pose d’une ferrure soulageant l’avant du pied et permettant un bon support du poids sur les talons avec un appui de la fourchette permettra ensuite d’empêcher que la phalange continue sa bascule. Enfin la mise en place d’un régime alimentaire doit être envisagé lors d’une surcharge pondérale. Le propriétaire laissera son cheval soit au box sur une litière épaisse et confortable ou dans un petit paddock sans herbe et au sol souple. Le but étant de répartir la charge uniformément sur toute la sole et de permettre au cheval de se coucher sans se blesser.





26/05/2016

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