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Une Maison Mère pour Tous, Tous pour une Maison Mère

" Une fois encore, la Société Hippique Française, notre récente Société-Mère du jeune cheval et poney de Sport, se trouve à un tournant : souhaitons que celui-ci ne solde pas par une mauvaise sortie de route...En effet, de nombreux bruits circulent sur l'éventualité d'un changement de Président fixée au 26 juin 2012, sans qu'on en connaisse aujourd'hui ni les raisons ni les modalités ! "Philippe Martin, président de la Fenecso remet le doigt sur la difficile évolution de l'élevage à la veille d'un changement possible de présidence de la SHF-Maison Mère. Photo 1 sur 1

Quoiqu'il en soit, et au delà des questions de personnes, souhaitons surtout que la condition des éleveurs soit prise en compte, car c'est bien cela qui importe alors que nous traversons une zone de forte turbulence.

Si l'enjeu est de donner aux éleveurs accès à un marché digne de leur production, force est de constater que planent de nombreuses incertitudes : la structuration de la filière et la juste place de chacun, le rôle de l'Etat, de l'IFCE son établissement public, du GIP FRANCE HARAS à l'avenir incompréhensible ; l'avis motivé concernant l'identification ; et la capacité des éleveurs à assumer leurs responsabilités.

Quels enjeux ?

Déjà au pied du mur en 2006, lors de la création de la FENECSO voulue par une majorité de présidents de régions et, « avant qu'il ne soit trop tard », il était réclamé notamment :
La restructuration profonde des HN, plutôt que leur disparition voulue par un grand nombre.
La constitution d'une Maison Mère au sein de la SHF, alors qu'à cette époque personne encore n'y songeait.
La restauration de la Prime au Naisseur, alors qu'elle venait d'être supprimée.
L'autonomie des régions au service de tous, alors qu'un leader les voulait sous son autorité.
L'égalité des droits pour tous les éleveurs français quand, de l'adhésion à une marque, dépendait l'attribution et le montant des primes.
La liberté du choix de Stud-book pour l'éleveur, quand un monopole garanti par l'Etat s'imposait.
La simplification des procédures administratives, quand elles se multipliaient.

L'abrogation de l'ordonnance de 2005 sur la garantie de deux ans inadaptée à des êtres vivants. Six ans plus tard, faute d'une mobilisation massive des éleveurs, le mur au pied duquel nous étions prostrés, s'est renforcé et rehaussé.

Quelle place pour l'Etat ?

Souvenons-nous de la menace qui pesait sur l'élevage au lendemain de la deuxième guerre mondiale lorsque le Ministre de l'Agriculture somma les Haras de ne plus produire de chevaux de Selle, faute de débouchés...Y-a-t-il aujourd'hui un Paul de Laurens de Saint Martin qui, lorsqu'il était directeur, en 1945, du Haras de Saint Lô, sut, au péril de sa carrière et contre l'avis de sa hiérarchie, convaincre les éleveurs normands de réorienter leur élevage de chevaux de bât ou de traction vers le sport ?

Nous aurions, aujourd'hui, besoin au sein de nos instances ministérielles ou de l'Institution d'un homme déterminé : homme de cheval, visionnaire et courageux, habitué à se remettre en question plutôt que sa monture, comprenant la gravité de la situation et qui, ayant analysé ses multiples causes et mesuré la responsabilité de chacun, saurait faire admettre, aux gestionnaires des deniers publics que, sauf à perfuser indéfiniment des structures qui n'ont plus d'autres ambitions que de se survivre à elles- mêmes, une autre politique doit être envisagée et conduite ! A moins que cet homme existe et que « les hauts dignitaires » qui prétendent nous diriger aient préféré l'écarter.

Alors même que l'Etat, n'a plus les moyens de subvenir à nos besoins et vient enfin d'en prendre conscience, et puisque nombre de ses représentants, à vie ou de passage, « ... pour notre bien, puisque, disent-ils, nous en sommes incapables ... » persistent à vouloir mettre en place, les nouvelles structures, calquées sur les anciennes, que demain nous devrons cautionner ... financièrement, ne pensez-vous pas qu'il serait enfin temps de rédiger nous-mêmes le projet dont nous avons besoin pour l'élevage français du cheval de sport ? Ensuite, et seulement alors, nous pourrons graver dans le marbre l'organigramme de l'édifice qui lui sera nécessaire, fixant les attributions de chacun et leurs limites.

Quelle structuration pour la filière ?

La multiplicité de nos structures et les coûts qu'elles engendrent, cela amplifié par les guerres de pouvoir, bloquent toute perspective d'évolution.

L'empilage des structures « matriochkas », publiques et associatives, nationales et locales qui s'entre déchirent pour un pouvoir qu'elles ne détiennent que par l'argent qu'elles mendient n'a plus de sens dès lors que l'unique pourvoyeur de fonds, l'Etat, est exsangue et vient d'annoncer son retrait.

En brandissant un « avis motivé » Bruxelles, sous pressions étrangères, vient de donner les premiers coups de pioche contre le protectionnisme français.

De multiples évidences s'imposent aujourd'hui à nous :
Le brusque désengagement financier de l'Etat vient de s'abattre sur une filière qui vivait pour une bonne part des expédients que leur reversaient les HN en contrepartie du poids de leur autorité qui s'exerçait à tous niveaux.

Le transfert de pouvoir et l'autonomie vers les ANR et les associations d'éleveurs qui devait en découler ne s'est pas opéré.

L'abandon par l'Etat de l'étalonnage est loin d'être achevé. On se demande quelles sont les réelles intentions de FH à ce sujet, qui d'études en séminaires, bute invariablement sur la même conclusion : la non-rentabilité d'une structure nationale. Néanmoins, les dirigeants de France- Haras s'obstinent à vouloir imposer une nouvelle « usine à gaz » que ni l'Etat ni personne ne voudra financer.

En dehors de l'ENE et du Cadre Noir quelles pourront être demain les missions de l'IFCE ? sans qu'elles soient concurrentielles ou redondantes du secteur privé ?

Quel avenir peut-on garantir à SIRE qui vient de perdre son monopole de gestionnaire des livrets et qui persiste, toutefois, à se croire incontournable ? alors qu'il a toute sa raison d'être s'il consent à perdre son pouvoir décisionnaire pour devenir prestataire au service de l'élevage comme peuvent l'être l'INSEE pour les études socio-économiques, SECODIP ou NIELSEN pour l'industrie et la distribution ou comme pourrait l'être tout aussi bien la FFE pour le sport si besoin.

L'assistanat et le monopole qui ont, tout à la fois mais artificiellement entretenu et protégé l'élevage français bénéficiaient à tous lorsque l'Etat garantissait un millier d'emplois HN, achetait et entretenait chaque année les plus ou moins meilleurs étalons, distribuait forces primes à des plus ou moins meilleurs éleveurs et, sous prétexte de « service public », comblait les déficits récurrents.

Hier, chacun, y trouvait son compte : de l'oxygène pour l'élevage, l'aura pour les HN.

Quel projet pour la filière ?

Malheureusement (ou heureusement car nous allons devoir enfin nous prendre par la main) les éleveurs sont en phase de sevrage. L'Etat, à court de moyens, vient de fermer les vannes ! Quant aux Haras, même si d'aucuns les regretteront, à force d'erreurs, de maladresse et d'abus de pouvoir sur une population d'éleveurs qui n'était plus celle des années 50, n'ayant pas su se rendre indispensables et pas d'avantage anticiper et accompagner l'évolution des besoins, ont brisé, eux-mêmes, l'auréole sous laquelle ils se croyaient invulnérables. Alors que leur base ne pouvait qu'enregistrer le mécontentement croissant des éleveurs, les dirigeants successifs des HN des dix dernières années n'ont sans doute pas imaginé que, si les assistés d'hier pouvaient être captifs, les néo clients des Haras à qui toute prestation devait dorénavant être facturée, eux, ne l'étaient plus.

D'où les récurrentes pertes de parts de marché amplifiées par le poids de plus en plus grand de l'étalonnage de sport privé et l'aggravation des déficits qui s'en suivirent à la charge de l'Etat.

Le processus infernal enclenché, il ne restait plus qu'à fermer, dans l'urgence les centres techniques, ce qui fut fait en 2011 pour que la situation empire et l'hallali soit proche.

Le regroupement de notre élevage équin en 1958 derrière une seule marque nationale au détriment des races régionales fut unique en Europe.

Le pouvoir fédéral allemand, tenté par l'aventure française dut cependant y renoncer, tant l'opposition des éleveurs fut farouche d'où la diversité de l'offre germanique et la concurrence entre régions qui en découle avec la réussite économique qui fait pâlir les éleveurs français. N'oublions jamais que le Holstein avec seulement 3000 naissances/an n'en est pas moins régulièrement classé en tête des stud- books mondiaux.

Dans le même temps et à l'inverse du protectionnisme français, belges et hollandais contraints à l'exportation par l'étroitesse de leur marché, ouvraient de nouveaux Stud-books dans leur propre pays.

Bruxelles aidant, le monopole français vient de tomber et comme dans tous les autre pays européens producteurs, une concurrence entre stud-books est désormais inévitable sur notre territoire.

L'ouverture de la France aux Stud-books étrangers avec la liberté de choix donnée à l'éleveur d'inscrire ses produits dans le stud-book de son choix va engendrer, en France, une compétition interne à laquelle le monopole qui était concédé à l'ANSF ne l'a pas préparée. L'élevage français sera t'il mieux armé en opposant à cette nouvelle concurrence une marque unique ou acceptera t'on d'élargir l'offre franco française en la diversifiant, convaincu qu'à plusieurs on est toujours plus fort ?

Les Primes à l'Elevage PACE affectées sur le budget du Ministère de l'Agriculture et gérées par les HN/IFCE se réduisent d'années en années (-50% en 3 ans) et ce n'est pas fini.

Dans ce nouveau contexte, les associations régionales vont devoir s'ouvrir d'avantage à tous les éleveurs d'équidés de toutes disciplines et de tous niveaux afin d'offrir à ceux-ci, en sus de leur évident rôle syndical, un panel de services visant à réduire les coûts de production et faciliter la commercialisation notamment par l'organisation de concours d'élevage qui contribuent à une première caractérisation en vue du choix du circuit de valorisation le mieux adapté et, in fine, d'une commercialisation optimale, coût/profit de leur production.

Le circuit de formation et de sélection de la SHF doit être revalorisé ! Afin que les gains des meilleurs produits fassent vivre l'Ecurie !

Le saupoudrage qui n'a plus d'autre intérêt que de préserver le pouvoir des structures qui définissent les règles d'attribution doit être aboli une fois pour toutes.

Alors ?

Voilà parmi tant d'autres les problèmes de fond auxquels le prochain Président de la SHF devra s'attaquer s'il veut faire de celle-ci le France-Galop du Sport.

La SHF, Maison Mère du Cheval de Sport au service de l'Elevage et donc avant tout des Eleveurs, doit nous rassembler tous, sans discrimination aucune. Ses statuts rédigés en catimini et « entre soi » devront être corrigés afin de permettre à tous et chacun d'y avoir sa place et de redonner aux éleveurs le pouvoir qu'ils n'ont plus. On ne peut en effet vouloir, l'ouverture que prône son actuel Président et avoir attribué les 9 sièges du Collège ad hoc à seulement 5 ANR ; a contrario, comment vouloir réserver le circuit SHF aux seuls chevaux français et avoir intégré les Lusitaniens, avec droit de vote, dans le dit Collège ?

Quant au futur Président de la Société Mère, s'il devait être Yves Chauvin, il nous importe de savoir s'il brigue la fonction en sa qualité de Président de l'ANSF afin d'offrir à celle-ci et à elle seule l'outil de sélection et de valorisation dont elle aimerait se doter ou si, après avoir démissionné de ses actuelles fonctions pour gage de son indépendance, il entend mettre au service de toute notre filière, sans discrimination ou privilège, les innombrables et incontestables compétences qu'il vient de démontrer, abandonnant à ses actuels lieutenants : «... rouleau compresseur ...» et sectarisme.

La confusion des genres et l'ambigüité des rôles dévolus à chacune des structures nous imposent aujourd'hui de remettre, une fois pour toutes, chacun à sa place après avoir trouvé une place pour chacun :

Aux éleveurs le droit et le soin d'élever dans le registre de leur choix avec à la clé un pourcentage à vie sur les gains de leur produit par la Prime au Naisseur restaurée sur l'ensemble des épreuves françaises et internationales.

Aux associations d'éleveurs le soin de les regrouper, les représenter et les défendre tous, en préservant les identités régionales et les spécificités de chacune.

Aux stud-books le droit et le soin de rédiger les règles d'adhésion à leurs registres, et le pouvoir de collecter auprès de leurs membres les ressources nécessaires à la promotion de leur marque.

A la Société Mère de fédérer, à l'intérieur des 4 Collèges : cooptés, éleveurs, races, prestataires, toutes les composantes, sans discrimination ni préférence, et abandonnant à chacune d'elle leur liberté de gestion et d'administration.

Au Ministère, et comme dans toutes les autres productions industrielles et agricoles, de garantir : l'égalité de droits pour tous, le libre accès à la concurrence, la lutte contre les monopoles, la fiabilité des données et la sécurité sanitaire.

Au SIRE de se faire rémunérer pour les services que les utilisateurs réclament.

Tout le reste devant être abandonné au secteur privé et concurrentiel, l'Etat ne s'en porterait que mieux.

L'envie d'entreprendre, l'envie d'investir, la prise de risque, ne sont ni dans les chevaux, ni dans les structures, ni dans les règles ... contraignantes.

Les éleveurs, depuis longtemps déjà, assument toutes leurs responsabilités et en paient le prix fort, c'est aujourd'hui à notre administration de prendre les siennes en rendant aux éleveurs les clés de leur destin !

Puissent les choix qui s'annoncent au sein de la SHF respecter les éleveurs et leurs justes ambitions !
07/06/2012

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