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TOKYO EN LIGNE DE MIRE

  • Grimaud : Steve Guerdat et Venard de Cerisy (© Hubside)
    Grimaud : Steve Guerdat et Venard de Cerisy (© Hubside)
Le 29 mars, cinq cavaliers en liste jop pour Tokyo 2021 ont passé la journée à l’INSEP en chambre thermique  pour se préparer aux conditions climatiques extrêmes prévues au Japon cet été. Sophie Dubourg, DTN et Thierry Pomel, le sélectionneur, les accompagnaient. Récit par Sophie (photos Thierry).

Conditions

A Tokyo, pendant les JO, on prévoit des températures de l’ordre de 40° avec un ressenti de 46° et un taux d’humidité d’environ 90 %. L’INSEP a donc mis en place un protocole pour la préparation des athlètes en s’appuyant notamment sur les leçons de l’expérience des championnats du monde d’athlétisme disputés à Doha et de la Fédération française de voile pour les équipements refroidissants.

Tester

Mathieu Billot, Roger-Yves Bost, Simon Delestre, Nicolas Delmotte et Pénélope Leprevost se sont donc retrouvés dans une chambre thermique à 40° avec un taux d’humidité de 70 % pendant 1h30. Ils étaient en tenue de concours avec bottes, chemise, veste et casque et les efforts chronométrés se faisaient sur un vélo avec des temps plus intenses.

Ils avaient à leur disposition des bouteilles d’eau et l’on a mesuré leur hydratation, leur réhydratation, leur température ainsi que leur capacité cardiaque et respiratoire. Les cavaliers ont plutôt bien vécu cet entraînement spécial, sans rapport avec leur préparation habituelle. 

Personnaliser

La surprise a été que l’indice de masse corporelle ne fait rien à l’affaire. Certains cavaliers plus « en chair » supportent mieux la chaleur que d’autres plus « secs ». C’est d’ailleurs la même chose pour les chevaux. Chacun a ses régulations propres. Le régime alimentaire est important. Il faut arriver fit, mais pas fatigué, donc pas question de perdre du poids à tout prix, sans tenir compte du facteur potentiel de fatigue par exemple. Ces tests qui vont être renouvelés et effectués sur d’autres journées pour les autres cavaliers dans toutes les disciplines permettront des préconisations personnalisées avant le départ et sur place.

Refroidir

L’idée générale est de refroidir le corps avant et après les efforts et aussi avant de se coucher pour pouvoir bien dormir. Pour cela, les équipements prévus sont des « gilets de froid », c’est-à-dire des gilets prévus pour y placer des poches interchangeables à 14°, des protège-nuque sur le même principe, des blousons, larges et légers avec ventilation intégrée, et des jacuzzis à froid avec des glaçons, etc. En fait il faut, si on peut dire, toujours garder la tête froide.

De plus, il va falloir s’habituer à passer des grandes chaleurs extérieures aux espaces intérieurs tous climatisés et très froids au Japon.

Pour les chevaux, on imagine également des « bonnets de froid » et des couvre-encolure avec des poches à froid. De plus, les écuries seront climatisées, ventilées et offriront un espace de refroidissement.

Bon Timing

Il faut se préparer avant l’événement sans entamer ses capacités. La répartition des « bulles chaudes » et des « bains de froid » est très importante pour les chevaux comme pour les cavaliers. L’objectif est double : s’acclimater à la chaleur en vivant dans une bulle chaude, au minimum 3 semaines avant les épreuves pour s’habituer aux conditions climatiques et apprendre à se refroidir avant et après l’effort. 

« L’INSEP et le CNOSF prennent le sujet de l’adaptation physique des athlètes très au sérieux et ont produit des indices qui donnent des repères techniques utiles pour une préparation bien adaptée. C’est essentiel pour jouer à égalité de chances avec les autres nations » conclut Sophie Dubourg.

(Source : ref 226)


Jeux Olympiques de Tokyo - 63 : on approche

CSO : Guerdat à Grimaud

Après une semaine de remise en jambes et le CSI 4* du week-end précédent, les meilleurs cavaliers se sont affrontés dès le jeudi 6 mai, pour le premier CSI 5* outdoor de l’Hubside Jumping, organisé cette année en Europe, sur  les parcours de Gégory Bodo, « assistant » de Santiago Varela, chef de piste de Tokyo 2021

Le Grand Prix 5* s’est conclu par la belle victoire du champion olympique suisse Steve Guerdat (papa depuis un peu plus d’un mois d’une petite fille), et le hongre né chez Laurent Vincent, Venard de Cerisy, dont c’était le 1er concours de reprise : « Il était dans une forme comme il a rarement été », dira Steve. 

Grand Prix sous haute tension, bataille de titans pour cette finale à 1,60 m, au barrage ils ne seront que 9 pour 46, tous couples d’expérience, avec les JO pas seulement du coin de l’œil. 

Pas de chance pour le couple redoutable Fuchs et Clooney 51, Bruynseels et Delux Van T&L, Eric Lamaze et Fine Lady 5, Deusser et Killer Queen Vdm, parmi les plus « olympiables »... 

Côté français, les déçus de la Longue Liste : Bosty/Sangria du Coty, Simon Delestre/Berlux Z, Mathieu Billot/Quel Filou 13, Nicolas Delmotte/Urvoso du Roch.  

Eduardo Alvarez Aznar les talonne, 2e avec Legend, Bwp de 10 ans, le fils d’Ogano Sitte et d’une mère par Nabab de Reve, qui gagnait le Grand Prix 8 jours plus tôt. Pénélope Leprévost prend la 3e place avec l’étalon pressenti pour Tokyo, Vancouver de Lanlore, le fils de Toulon. Julien Epaillard et le hongre Bwp Kosmo van hof Ter Boone, gagnants vendredi, sont 4e. 

Samedi c’est Simon Delestre qui avait remporté le Grand Prix avec le 16 ans et toujours étincelant Chesall Zimequest. Le couple était déjà vainqueur jeudi de la vitesse 1,50 m. Ils devancent les Belges Pieter Devos sur Kannabis van de Bucxtale, et Jérôme Guery sur Grupo Prom Milton, tous deux également double sans-faute. A noter le très beau parcours de Pénélope Leprevost qui, aux commandes de Vérité Une Prince, a pulvérisé tous les chronomètres (dont celui de Simon Delestre de plus d’une seconde) mais renverse malheureusement le dernier obstacle. 

Julien Epaillard et le hongre Bwp Kosmo van hof Ter Boone (Arko 3) s’imposent de 7 dixièmes de seconde dans le GP 1,55 m sur l’Allemand Daniel Deusser, pourtant en selle sur la puissante Killer Queen (Eldorado Vd Zeshoek). Deux Suisses, et non des moindres, les talonnent : Steve Guerdat, 3e sur l’étalon Albfuehren’s Maddox et Martin Fuchs avec le Holsteiner Conner 70, 4e. 

Deux autres doubles sans-faute  tricolores dans ce barrage qui se jouait à 12 : Titouan Schumacher/Atome Z, 5e, Nicolas Delmotte et Urvoso du Roch 6e.

Prochaines échéances de préparation aux Olympiades : le CSI4* de Bourg en Bresse dans l’Ain le week-end de Pentecôte, le CSIO5* de Rome pour la fête des mères, le CSIO5*de la Baule du 10 au 13 juin, le Longines Global Champions Tour –Paris Eiffel Jumping du 25 au 27 juin 2021, pour finir par le Masters de Chantilly du 8 au 11 juillet 2021. A vos agendas, on rentre dans la dernière ligne droite. 

Dressage : D’Ornago à Compiègne

Deux grosses échéances en dressage international devaient se dérouler en mai, et permettre à certains sélectionneurs d’affiner leur choix avant d’annoncer leur sélection.

- Le week-end du 8 mai, qui devait rassembler des dresseurs français au CSI4* d’Ornago, en Italie, sera écourté. Alors que Morgan Barbançon annonçait sa décision de ne pas prendre part à la compétition après la découverte d’un cas de rhinopneumonie au sein de son écurie, c’est finalement l’ensemble des cavaliers français qui a décidé de lever le camps. Aucun risque ne sera pris avec une échéance olympique. Quant à Morgan, le coup est dur : « Je suis dévastée ».

- Pour leur 10e édition, les Internationaux de Dressage de Compiègne, incluant le CDIO5*, étape du circuit mondial de la Coupe des nations FEI accueilleront, du 27 au 30 mai, quelques-uns des couples les plus performants de la discipline, Ils seront plus de 175 cavaliers et chevaux venus de 19 pays.

Pour représenter la France, le sélectionneur Jan Bemelmans a retenu une équipe 100% féminine avec Maxime Collard (Cupido PB), 3e du Grand Prix Spécial à Grote-Brogel (BEL) le 16 mai , Isabelle Pinto (Hot Chocolate VD Kwaplas* de la Gesse) et Anne-Sophie Serre (Actuelle de Massa). 

Et les para-dresseurs ?

Pour sa première sortie internationale de l’année, l’équipe de France de para-dressage a montré de réels progrès au CPEDI 3* de Waregem (BEL) du 23 au 25 avril 2021 avec de nombreuses notes au-dessus des 70 %. 

En Grade I, Anne-Frédérique Royon s’adjuge trois 3e places avec 71,964 % (Team Test), 70,774% (Individual Test) et 73,689 % (Freestyle).

En Grade II, Céline Gerny termine 4e avec 70,758 % (Team Test), 3e avec 70,784 % (Individual Test) et 4e avec 71,167 % (Freestyle).

En Grade III, Chiara Zenati finit 4e avec 70,088 % (Team Test), 3e ex-aequo avec 70,912 % (Individual Test) et 4e avec 73,654 % (Freestyle)

En Grade IV, Vladimir Vinchon est 5e avec 70,171 % (Individual Test) et 7e avec 71,010 % (Freestyle).

L’équipe de France de para-dressage devait poursuivre sa préparation pour les JOP de Tokyo fin mai à Deauville. Mais Eric Estrier Président de l’association Handi Equi’ Compet a annoncé le jeudi 6 mai l’annulation du CPEDI***... 

Philippe Célerier, sélectionneur et entraîneur national de para-dressage, est optimiste car « C’est la première fois que l’équipe atteint ce niveau de points. Les chevaux ont eu un excellent comportement. Tout le travail effectué lors des Master Class payent. »

2 défections de taille

L’Allemagne sans Simone Blum

Le couple champion du monde en titre composé de l’Allemande Simone Blum et sa jument DSP Alice ne participera pas aux Jeux Olympiques. Titrées aux Mondiaux 2018, elles visaient l’or olympique l’été prochain à Tokyo. Ce ne sera pas le cas. L’Allemande et sa jument DSP Alice ne seront pas du voyage, à la suite d’une blessure de l’alezane.

Le Canada sans Lamaze

Dans un communiqué du 17 juin, le champion olympique Eric Lamaze annonce se retirer de la liste des candidats aux prochains JO : Éric Lamaze donne sa santé personnelle comme principale raison (il suit un traitement pour une tumeur au cerveau). Sa 2e raison est le manque de motivation de participer en individuel (Le Canada d’aura pas d’équipe à Tokyo) : « Je ne peux pas être un vrai compétiteur sans mon équipe », conclut-il. Enfin, il ne voit pas le sens de ces jeux dans le contexte de pandémie actuel : « Les Jeux olympiques sont une célébration des athlètes et je ne pense pas que nous aurons une véritable célébration à Tokyo. Ce n’est pas le moment de faire la fête ».

C. Robert

21/05/2021

Actualités régionales