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Rhinopneumonie : gestion de crise en Espagne, et en France

L’Herpèsvirose de type 1 (rhinopneumonie) a frappé durement le concours d’Oliva en Espagne, qui a dû fermer ses portes. Le concours de Valence, tout proche, a annulé ses deux dernières semaines par précaution. Comment Vejer de la Frontera passe-t-il entre les gouttes ? Comment les organisateurs et la FEI gèrent-ils cette nouvelle épizootie ?

 

 

En Espagne, plusieurs chevaux ont présenté de l’hyperthermie sur le site d’Oliva. Ils ont été immédiatement isolés et testés et ont présenté un résultat de test PCR HVE1 positif. - Le concours a été arrêté et des mesures sanitaires ont été prise rapidement par l’organisateur en accord avec les autorités sanitaires locales et la FEI.

- 82 équidés hébergés dans les mêmes tentes que les chevaux malades ont été bloqués sur site, dont 16 chevaux français.

- Les autres chevaux présents ont été autorisés à rentrer dans leurs pays d’origine. Au total, 8 chevaux ont été hospitalisés, dont 7 avec des signes nerveux, et sont maintenant stabilisés. Aucun mort n’a été signalé à ce jour.

- La FEI a mis en place un suivi strict des chevaux participants aux différentes compétitions s’étant tenues du 7 au 22 février sur le site d’Oliva avec interdiction d’engagement pendant 21 jours, surveillance pendant cette même période et retour à la compétition uniquement après avoir fourni un résultat de test PCR négatif.

- Un protocole accéléré de 14 jours est également possible sous réserve de fournir 2 tests négatifs à 7 jours d’intervalle, soit J7 et J14.

- Les sites d’accueil habituels des chevaux au retour d’Espagne ont été prévenus de la situation et toutes les mesures de biosécurité ont été prises.

- Deux autres concours ont lieu à cette même période en Espagne. Aucun cas n’y a été recensé.

- Cependant les organisateurs du concours de Valence ont préféré annuler leurs 2 dernières semaines.

- Celui de Vejer de la Frontera se poursuit, mais les participants doivent présenter un résultat de test PCR HVE1 négatif datant de moins de 48H.

En France, plusieurs foyers ont été déclarés, dont certains dans des effectifs importants. Les chevaux ont présenté des formes respiratoires et/ou des avortements. Pour le moment, aucune forme nerveuse n’est observée.

Surveillance de rigueur pour l’ensemble des activités équestres :
En cette période de reprise générale des activités de la filière équine, les mouvements vont s’intensifier et constituent un risque majeur (rassemblement, brassage de populations différentes, stress, …). Les rassemblements de chevaux (courses, concours, ventes, foires, etc.) sont aussi des lieux propices à la circulation des maladies contagieuses, quelle que soit la situation épidémiologique en cours.
Dans ce contexte de circulation parallèle de deux maladies virales hautement contagieuses, des mesures de précaution sont donc vivement recommandées et doivent être appliquées rigoureusement pour toutes les activités équestres (haras, centres de reproduction, salons, meetings sportifs, courses, ventes, foires, …), et plus particulièrement : 
 

• Mise en œuvre autant que possible de la quarantaine à l’introduction pour :
1. Les nouveaux chevaux entrants et vérification stricte du statut vaccinal avant arrivée sur site (et descente du camion)
2. Les chevaux revenant de concours ou de tout rassemblement
 
• Séparation stricte entre les différentes catégories de chevaux, plus particulièrement pour les structures ayant une activité d’élevage

• En cas de doute sur l’état de santé d’un animal ou sur son origine (issu d’un site confirmé grippe ou herpèsvirose de type 1) : isolement, prise de température et suivi journalier pendant a minima une semaine ; réalisation d’un écouvillon nasopharyngé et d’un test PCR avec recherche du virus de la grippe / HVE1
 
• En cas d’équidé symptomatique, y compris si uniquement hyperthermie dans un effectif, annulation de tout déplacement ou rassemblement, appel du vétérinaire pour la réalisation d’un écouvillon nasopharyngé pour mise en œuvre d’un test PCR pour rechercher le virus de la grippe / HVE1

Les transports (camions, vans, matériel, personnes…) sont un élément avéré de risque d’aggravation de la diffusion du virus et de l’apparition de nouveaux foyers. Il convient donc d’être particulièrement attentif aux conditions dans lesquelles vont s’effectuer ces mouvements, comme cela devrait être le cas pour tout déplacement d’équidé.

En complémentarité de ces mesures de biosécurité, la cellule de crise rappelle unanimement l’importance de la vaccination selon les protocoles en vigueur. Si cette dernière n’est pas une garantie individuelle absolue, elle permet à l’échelle collective de réduire l’intensité de la circulation virale et des symptômes.

* La cellule de crise du RESPE
Déclenchée le 08 février 2023, elle regroupait l’Association Vétérinaire Équine Française, la Fédération Française d’Équitation, la Fédération Nationale du Cheval, France Galop, l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation, LABEO Frank Duncombe, la Société Française des Equidés de Travail, la Société Hippique Française, le Trot, la Direction générale de l’Alimentation et le RESPE.

 

 

LC

 

 

03/03/2023

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