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Reprise d’activité après un traumatisme

Chronique vétérinaire Dès lors que le traumatisme a été sérieux ou que le cheval a subi une opération, un conseil est souvent donné : repos jusqu’à la guérison complète. Puis on reprend l’activité initiale avec plus ou moins de précautions.Si cette stratégie peut être pleine de bon sens dans certains cas, elle n’en demeure pas moins dangereuse si on ne la maîtrise pas.Un traumatisme ou une opération va léser des tissus sains (tendon, muscle, épiderme, tissu conjonctif, os...), désorganisant, mélangeant et rendant inopérants tous les tissus de la zone.Et plus particulièrement, les vaisseaux sanguins ne forment plus une paroi étanche. Ils n’emprisonnent plus le sang qui s’échappe même si visuellement, cela ne saigne pas toujours.La couleur rouge du sang est due aux hématies (petites cellules contenues dans le sang). Or si les cellules des vaisseaux sanguins sont seulement disjointes, le liquide passe mais pas les cellules... le liquide est alors transparent et le traumatisme ne saigne pas.C’est ce qu’on appelle l’œdème (gonflement de la zone) ou la lymphe (écoulement de liquide clair) observée si la zone est ouverte.Cette désorganisation générale des vaisseaux sanguins va constituer un signal d’alerte pour l’organisme. Les vaisseaux sanguins atteints vont se colmater.Ces vaisseaux colmatés vont isoler la zone atteinte et provoquer la mort des cellules par manque d’oxygène et de nutriments. C’est ce qu’on appelle l’anoxie (absence d’oxygène) qui aboutit à la nécrose (mort) des tissus concernés. Les autres vaisseaux sanguins vont se gonfler pour apporter un maximum d’éléments et de cellules.C’est la fin de la mise en place de l’inflammation, la zone est rouge et chaude (avant elle était seulement grosse et douloureuse).Les premières cellules à arriver sur site sont des cellules de destruction et de défense (immunitaires).Les cellules de destruction vont déblayer le terrain : molécules issues du sang, restes des cellules mortes, débris issus de l’extérieur, liquides... le ménage commence.Les cellules vivantes qui ont été dérangées par le traumatisme, s’espacent et se retirent pour laisser la place aux nouvelles arrivantes. Une fois ceci fait, elles vont alors aider à la cicatrisation en appelant d’autres cellules à la rescousse.Les cellules chargées de la reconstitution du tissu atteint arrivent alors sur site. Parmi ces cellules, des fibroblastes qui ont pour fonction de produire de longues molécules souples en forme de fils.Ces molécules, appelées « fibres de stress » se tendent en tout sens, se rigidifient et « tirent » sur les bords pour réduire la zone traumatisée. On dit pour une plaie qu’elle se « contracte Â».Ces molécules se déposent en si grand nombre qu’un maillage se forme bientôt, un maillage qui va servir de support aux nouvelles cellules du tissu et aux cellules de destruction qui continuent ainsi plus loin leur ménage.Dans ce maillage de fibres placées au hasard, certaines sont inutiles, d’autres se brisent suite aux mouvements de l’animal (ou à la mise en place de soins trop agressifs) et enfin quelques unes gênent la formation du nouveau tissu. Ce sont ces fibres gênantes qu’il convient d’éliminer avant qu’elles ne se rigidifient.En cas de repos complet, on attend souvent que la zone cicatricielle est acquis de la résistance. Bref, que les fibres soient figées et comme on a fait en sorte qu’elles ne reçoivent pas de tension, on les garde toutes mêmes celles qui sont gênantes. Le tissu ainsi obtenu n’aura aucune élasticité.Ces fibres mal placées portent le nom d’adhérences et peuvent relier des tissus normalement séparés ou détériorer les fonctions du tissu cicatrisé.D’où l’utilité d’un travail raisonnable et régulier de la zone affectée. Les massages sont également utiles si on prend garde à ne pas effectuer trop de mouvements susceptibles d’échauffer la zone.Une rééducation bien menée est celle qui amène une tension sur le tissu cicatriciel sans jamais causer de douleur ou de dégât mais qui est suffisamment présente pour amener le tissu à s’organiser.Un cheval qui boîte au pas devra être mis au repos. Mais dès lors qu’il ne boitera plus nettement au pas, il devra marcher et quand la boiterie se fera discrète au trot, on lui demandera quelques foulées. Le but sera alors de s’arrêter juste avant la foulée où le cheval se mettrait à boiter. Il peut 3 foulées de galop, on lui en demande deux... c’est ainsi qu’on arrivera à une rééducation sûre et appropriée.Au moment de la remise au travail, on pourrait croire que tout est fini... et pourtant, ce nouveau tissu et les fibres associées vont continuer à évoluer, à se créer et à s’organiser. Et c’est ainsi que le nouveau tissu gagnera jusqu’à 65 à 70 % de résistance, mais il restera toujours 15 à 20 % plus faible que le tissu qui n’a jamais été lésé.Vous pouvez donc influencer la zone cicatrisée pendant tout ce temps, en bien ou en mal. Mais pour la souplesse, c’est dans les premiers instants de la cicatrisation que tout se joue.  Anne Kaeffer http://anneetcat.wix.com/techniques-elevage http://techniques-elevage.over-blog.com  

Chronique vétérinaire

Dès lors que le traumatisme a été sérieux ou que le cheval a subi une opération, un conseil est souvent donné : repos jusqu’à la guérison complète. Puis on reprend l’activité initiale avec plus ou moins de précautions.
Si cette stratégie peut être pleine de bon sens dans certains cas, elle n’en demeure pas moins dangereuse si on ne la maîtrise pas.
Un traumatisme ou une opération va léser des tissus sains (tendon, muscle, épiderme, tissu conjonctif, os...), désorganisant, mélangeant et rendant inopérants tous les tissus de la zone.
Et plus particulièrement, les vaisseaux sanguins ne forment plus une paroi étanche. Ils n’emprisonnent plus le sang qui s’échappe même si visuellement, cela ne saigne pas toujours.
La couleur rouge du sang est due aux hématies (petites cellules contenues dans le sang). Or si les cellules des vaisseaux sanguins sont seulement disjointes, le liquide passe mais pas les cellules... le liquide est alors transparent et le traumatisme ne saigne pas.
C’est ce qu’on appelle l’œdème (gonflement de la zone) ou la lymphe (écoulement de liquide clair) observée si la zone est ouverte.
Cette désorganisation générale des vaisseaux sanguins va constituer un signal d’alerte pour l’organisme. Les vaisseaux sanguins atteints vont se colmater.
Ces vaisseaux colmatés vont isoler la zone atteinte et provoquer la mort des cellules par manque d’oxygène et de nutriments. C’est ce qu’on appelle l’anoxie (absence d’oxygène) qui aboutit à la nécrose (mort) des tissus concernés. Les autres vaisseaux sanguins vont se gonfler pour apporter un maximum d’éléments et de cellules.
C’est la fin de la mise en place de l’inflammation, la zone est rouge et chaude (avant elle était seulem
ent grosse et douloureuse).
Les premières cellules à arriver sur site sont des cellules de destruction et de défense (immunitaires).Les cellules de destruction vont déblayer le terrain : molécules issues du sang, restes des cellules mortes, débris issus de l’extérieur, liquides... le ménage commence.
Les cellules vivantes qui ont été dérangées par le traumatisme, s’espacent et se retirent pour laisser la place aux nouvelles arrivantes. Une fois ceci fait, elles vont alors aider à la cicatrisation en appelant d’autres cellules à la rescousse.
Les cellules chargées de la reconstitution du tissu atteint arrivent alors sur site. Parmi ces cellules, des fibroblastes qui ont pour fonction de produire de longues molécules souples en forme de fils.
Ces molécules, appelées « fibres de stress » se tendent en tout sens, se rigidifient et « tirent » sur les bords pour réduire la zone traumatisée. On dit pour une plaie qu’elle se « contracte Â».
Ces molécules se déposent en si grand nombre qu’un maillage se forme bientôt, un maillage qui va servir de support aux nouvelles cellules du tissu et aux cellules de destruction qui continuent ainsi plus loin leur ménage.
Dans ce maillage de fibres placées au hasard, certaines sont inutiles, d’autres se brisent suite aux mouvements de l’animal (ou à la mise en place de soins trop agressifs) et enfin quelques unes gênent la formation du nouveau tissu. Ce sont ces fibres gênantes qu’il convient d’éliminer avant qu’elles ne se rigidifient.
En cas de repos complet, on attend souvent que la zone cicatricielle est acquis de la résistance. Bref, que les fibres soient figées et comme on a fait en sorte qu’elles ne reçoivent pas de tension, on les garde toutes mêmes celles qui sont gênantes. Le tissu ainsi obtenu n’aura aucune élasticité.
Ces fibres mal placées portent le nom d’adhérences et peuvent relier des tissus normalement séparés ou détériorer les fonctions du tissu cicatrisé.
D’où l’utilité d’un travail raisonnable et régulier de la zone affectée. Les massages sont également utiles si on prend garde à ne pas effectuer trop de mouvements susceptibles d’échauffer la zone.
Une rééducation bien menée est celle qui amène une tension sur le tissu cicatriciel sans jamais causer de douleur ou de dégât mais qui est suffisamment présente pour amener le tissu à s’organiser.
Un cheval qui boîte au pas devra être mis au repos. Mais dès lors qu’il ne boitera plus nettement au pas, il devra marcher et quand la boiterie se fera discrète au trot, on lui demandera quelques foulées. Le but sera alors de s’arrêter juste avant la foulée où le cheval se mettrait à boiter. Il peut 3 foulées de galop, on lui en demande deux... c’est ainsi qu’on arrivera à une rééducation sûre et appropriée.
Au moment de la remise au travail, on pourrait croire que tout est fini... et pourtant, ce nouveau tissu et les fibres associées vont continuer à évoluer, à se créer et à s’organiser. Et c’est ainsi que le nouveau tissu gagnera jusqu’à 65 à 70 % de résistance, mais il restera toujours 15 à 20 % plus faible que le tissu qui n’a jamais été lésé.
Vous pouvez donc influencer la zone cicatrisée pendant tout ce temps, en bien ou en mal. Mais pour la souplesse, c’est dans les premiers instants de la cicatrisation que tout se joue. 

Anne Kaeffer http://anneetcat.wix.com/techniques-elevage

http://techniques-elevage.over-blog.com

 

10/10/2013

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