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Pour ou contre un circuit SHF réservé aux chevaux SF et AA ?

La tendance est plutôt à l'ouverture.Le circuit classique SHF (CSO et CCE uniquement) peut-il être réservé aux seuls chevaux SF ou AA ? C'est la réflexion qui est actuellement en cours suite à la motion adoptée à 32 voix contre 4 lors du conseil d'administration de la SHF du 22 décembre dernier. Il s'agit donc d'exclure de ces deux circuits de formation, les chevaux nés à l'étranger. L'ANSF estime avoir de bonnes raisons d'agir ainsi pour préserver les intérêts de ses éleveurs et de ne pas faire la promotion commerciale de ses concurrents étrangers.D'autres voix s'élèvent pour mettre en garde contre les conséquences économiques et sociales qu'aurait ce détournement de services de la maison-mère au seul profit d'une catégorie d'éleveurs.Nous avons lancé, un sondage sur la question. Les avis, très nombreux, qui nous sont parvenus sont assez nettement contre cette idée d'exclusion : 60 % défendent l'ouverture, 40 % la fermeture. Voici un échantillon des avis les plus motivés.

Contre la fermeture

Valentine Gernay  « Quand on regarde les studbooks étrangers: belges, hollandais, même allemands, tous « s'internationalisent », sauf le SF, qui a une politique très rigide et « vieux-jeu » de préservation de la race, alors que les autres studbooks se modernisent en faisant appel à d'autres races pour améliorer leurs chevaux. Cor de la Bryère en est un excellent exemple chez les Allemands, tout comme Quattro B. En France certains ont su utiliser quelques étalons étrangers, et avec succès (Mylord Carthago est un exemple). Ce serait dommage de pénaliser les chevaux étrangers ».

Virginie Alliot « Totalement contre déjà que les gains sont réduits . Comment fait-on nous, cavaliers de jeunes chevaux, quand on se fait confier des chevaux qui viennent de l'étranger ? ».

Cécile Sparfel «Même sans être étranger, j'ai une petite dizaine de naissances par an issues de mes 4 étalons dont 3 agréés.... mais aucune en SF depuis les
« T » et en PFS depuis les « O »! ».

Marion de Luca « Certains chevaux dits étrangers ont bien plus de sang français que beaucoup de chevaux dits Selle Français! C'est tout juste absurde. Il faut ouvrir le circuit à tous les chevaux NÉS en FRANCE. Les primes et surprimes devraient aider tous les éleveurs du territoire français qui font fonctionner toute l'économie de l'élevage en France. Que le poulain à naître soit français ou «mélangé»... ça ne veut plus rien dire ».

Sabine Mottet « Il est tout à fait légitime pour un pays de réserver ses championnats nationaux pour « ses » chevaux, il s'agit bien des épreuves finales pour déterminer les meilleurs jeunes chevaux de l'année de chaque génération sur un plan national dans les trois disciplines ou quatre, si l'on compte aussi l'attelage. Seuls les chevaux de selle allemands peuvent se qualifier pour les Bundeschampionate à Warendorf en Allemagne et y participer par exemple.
Pour mieux cerner une éventuelle restriction au circuit de la SHF, il faudrait, à mon avis, mieux définir ce qu'est en France un «cheval étranger». Un poulain né en France de deux parents SF devient un SF. Un poulain né en France ayant des origines d'un stud-book étranger qui a signé une convention avec les Haras Nationaux/SIRE (père et mère bien-sûr agréés par le stud-book en question) reçoit un passeport français. Un poulain né en France d'un étalon approuvé par un stud-book européen qui n'a pas signé cette convention (sauf si père et mère avaient été labellisés avant) n'obtient que des papiers «origines constatées» peu valorisants et qui l'excluent des concours officiels. Ces chevaux-là, bien qu'ils soient nés en France, sont déjà exclus d'office du circuit SHF.
Si l'on détaille les races des chevaux qui ont participé à la Grande Semaine de Fontainebleau en 2011, le SF domine nettement, ce qui est normal et logique. Mais si l'on regarde plus précisément les classements, on s'aperçoit qu'un bon nombre de ces SF ont comme père et père de mère des Holsteiner, KWPN, Z, BWP, OLD, DWB ... Et si l'on cherche encore un peu plus, on découvre que de bons SF même classés Elite sont nés chez des éleveurs à l'étranger. (...)
A tout cela s'ajoute l'apparition de plus en plus d'hommes d'affaires extrêmement fortunés capables d'entretenir toute une équipe de cavaliers et leur fournir des chevaux de grande qualité pour aller au plus haut niveau - surtout dans le CSO. Des cavaliers français talentueux sont appréciés pour leur savoir-faire qui à leur tour iront à l'étranger s'ils n'ont pas la possibilité de valoriser ces jeunes chevaux souvent avec origines des plus grands étalons du Selle Français, mais peut-être nés en Argentine ou au Quatar.
Il n'est jamais recommandé de faire marche arrière. Il n'est jamais judicieux de se refermer sur soi, surtout à notre époque actuelle de mondialisation.
La réponse que la France donnera à la demande de la Commission Européenne de laisser aux éleveurs français la liberté d'inscrire leurs poulains au stud-book de leur choix aura, je pense, certainement un impact sur la question de savoir quel cheval en France a le droit de participer au circuit de la SHF et de se qualifier pour une des Grandes Semaines de l'Elevage. Qu'est-ce qui va primer: le droit au sol? Le droit des origines? Une convention signée? Les moyens financiers investis? Les éleveurs en France joueront un rôle significatif. Il existe de grands haras et aussi des élevages avec une, deux ou trois poulinières tenus par des double-actifs motivés par la conviction et la passion. Ce sont eux qui font progresser la qualité des chevaux nés en France. Ils doivent avoir tous les moyens pour réussir et aussi pouvoir valoriser leurs jeunes chevaux en France.
La situation est complexe. L'enjeu est important. Les décisions prises par les responsables d'aujourd'hui montreront la direction de demain ».

Perry Colgate « A cause de la crise économique, les chevaux étrangers sont très importants pour la SHF et toutes les activités équestres. Je suis Anglais, j'ai des chevaux Français et des chevaux venant de toute l'Europe pour mon commerce en France et en Angleterre. Pour moi le Selle Français est le meilleur mais pour rester le meilleur il a besoin de sangs mélangés ! »

Fabienne Devinat « Je crois que les chevaux étrangers aussi mettent en valeur le savoir-faire des éleveurs français. Je suis donc contre la fermeture du circuit SHF aux chevaux étrangers ».

J-S Bertoncini « Je suis POUR laisser ouvert avec demande de réciprocité »

Jean-Pierre Euriat « Sans épiloguer sur le sujet et au regard du peu de gain encaissé par les chevaux étrangers, il devient inutile d'être contre la présence de ces chevaux dans ce circuit.
Les gains peuvent être totalement supprimés, ils sont tellement ridicules que ça ne vaut pas la peine d'en parler ! Enfin, être contre la participation des chevaux étrangers dans le circuit SHF est tellement stupide que ceux qui envisagent cette finalité doivent se préparer à faire des concours dans leurs jardins ou à bricoler sérieusement et rapidement l'accessibilité ou l'inaccessibilité au Stud Book SF et AA... Je ne m'étendrai pas sur ce trop vaste sujet, des commissions savantes s'en occupent presque à plein temps... et permettent d'améliorer notre gauloise génétique... merci à eux.
Conclusion, merci M. Damians d'avoir fait évoluer le circuit SHF dans le même esprit que votre prédécesseur. »

Julien Bouvet, Catherine Palmer, Antoine Sinniger « Contre la fermeture aux chevaux étrangers; il y a de très bons chevaux et ceux-ci permettent de faire évoluer la génétique de nos chevaux français. »

Jean Chavagne « CONTRE : ils devraient aussi avoir les mêmes primes s' ils sont élevés en France et par des éleveurs qui font vivre les circuits (nourriture, cavaliers, vétos, etc) comme les autres. Les éleveurs ne doivent pas payer la mauvaise gestion des précédentes années où le Selle Français et leurs directions étatisées ont fait du protectionnisme à outrance sans sélection et ont amené le marasme actuel que seuls les éleveurs payent ».

Luc Tavernier « Je suis favorable à l'ouverture du cycle classique aux chevaux étrangers, éventuellement avec des dotations différentes comme maintenant. Le problème du Selle Français vient d'un plan de sélection inexistant. Le circuit classique est, selon moi,un outil au service de l'ensemble de la filière et non un outil réservé aux races. Si le Selle Français ne résiste pas à la concurrence, cela doit conduire les responsables de la race à remettre en cause leur pratique et non à éviter d'être confrontés à la dure réalité. Le fait de casser le thermomètre n'a jamais fait baisser la fièvre. »

Hélène Favre-Martinet « Certains de nos éleveurs français choisissent des étalons étrangers pour leurs juments et peuvent lors des concours SHF être intéressés par de jeunes chevaux étrangers. Ces concours permettent non seulement à ces chevaux d'évoluer sur notre circuit, mais également d'être vus par l'ensemble de la filière ».

Jean-Loup Capelain « La fermeture du circuit SHF aux jeunes chevaux étrangers est ridicule. Il faut se mobiliser pour éviter cette stupidité. Si beaucoup de chevaux étrangers ont des ascendances françaises, beaucoup de chevaux français ont des ascendances étrangères.
Et puis nous sommes dans l'Europe, non ? Que pourrait penser la Commission européenne d'une telle mesure ?

Aliette Forien « Je suis pour autoriser les chevaux étrangers pendant l'année mais je pense qu'il faut les exclure de la finale ».

Patrick Blanckaert « Contre. Le protectionnisme n'a jamais fait évoluer (et on est dans l'Europe) »

Alain Fortin « Je suis pour le maintien du règlement actuel. Il en va de la survie de la majorité des écuries de mise en valeur ».

Véronique de la Brélie « Je suis contre la fermeture des épreuves SHF aux chevaux étrangers. En effet, l'élevage s'est enrichi de sangs européens et il serait préjudiciable pour l'avenir de l'élevage du cheval de dressage de s'enfermer dans nos sangs franco-français ! »

José Baud «  Je suis évidemment pour l'ouverture aux chevaux étrangers du circuit SHF qui doit être un circuit « de l'excellence « et non un circuit « raciste »ou » racial». L'important c'est la confrontation des aptitudes à la discipline choisie, et non la couleur du passeport. »

Marie-Claude Samour « Je suis totalement opposée à la fermeture du circuit SHF aux chevaux étrangers. Absolument contre la fermeture du circuit SHF aux chevaux étrangers !!! Ce n'est pas en tournant en rond entre chevaux
« français » que l'on progressera. Et si la solution est de faire labelliser SF nos poulinières étrangères de façon à ce que croisées avec un étalon étranger facteur de SF le produit soit déclaré SF... autant annoncer clairement la couleur et dire qu'il faut obligatoirement verser sa dîme à l'ANSF pour avoir le droit de sortir en épreuves SHF.
A l'heure où le ministère de l'Agriculture vient d'autoriser à compter de 2013 la possibilité d'enregistrer un poulain né en France dans le stud-book européen de son choix (dans la mesure bien entendu où le produit répond aux critères d'inscription à ce stud-book), cette proposition de fermeture me semble aller totalement à contre courant de l'évolution. Au cas où les dirigeants de certaines associations l'auraient oublié, la France fait partie d'un «truc» nommé l'Europe et les directives de la commission européenne interdisent toute discrimination entre les chevaux issus de stud-books appartenant à l'UE.....
Et puis.... qu'est ce qu'un cheval «français» ? Un cheval né en France ayant un livret SIRE avec un numéro UELN français ? Ou parmi les chevaux répondant au critère que je viens d'évoquer uniquement ceux appartenant à certaines races ? (d'où discrimination manifeste entre les éleveurs français selon la race qu'ils choisissent d'élever...) »

Hephzibah Simonini « Absolument contre la fermeture du circuit SHF aux chevaux étrangers. Ce serait une grosse erreur qui aurait des conséquences désastreuses en tout point. »

Dr Gérard Bassot « Il me semble utile d'avoir un circuit de sélection propre à chaque race ou bien il ne faut plus avoir de race mais il est stimulant pour les éleveurs d'appartenir à un groupe et cela produit une saine émulation.  Une race se définit par des critères de sélection.
En France ces critères s'orientent désormais autour des compétitions de jeunes chevaux ».

Anik Trufer « Bien entendu, je suis contre la fermeture du circuit SHF aux chevaux étrangers, la concurrence favorise la performance !
S'il n'y a plus émulation, pourquoi progresser ? Le Français a déjà tendance à dormir sur ses lauriers, veillons à ne pas en rajouter si nous ne voulons pas disparaître des circuits commerciaux ».

Marie-Noëlle Charrayre « Déjà qu'il y a de moins en moins de monde en dressage  notamment à haut niveau vous allez plomber tous les concours qui résistent encore à l'adversité!
Beaucoup de cavaliers ont des chevaux d'origine européenne et je trouve que cet élevage évolue dans le bon sens. J'essaye de produire des chevaux de dressage  et c'est déjà assez difficile sans que des règlements redondants nous apportent des difficultés supplémentaires.
Il serait souhaitable d'organiser des ventes type vente de Verden qui permettraient de rassembler les éleveurs, amateurs  et professionnels, avec des démonstrations de dressage en musique ouvertes aux médias et au public qui pourraient découvrir ce sport  assez confidentiel dans notre pays.
Il faut laisser les concours SHF  ouverts aux chevaux nés à l'étranger ou pas  et travaillés en France » .

Jacky Dufourcq «  On nous chante aujourd'hui qu'il faudrait réserver les épreuves de la Société Hippique Française aux chevaux Selle Français et Anglo-arabes.
Ceux dont le pédigrée est estampillé SF ou AA, ceux au sang pur, nés français de souche.
Haro sur le sang impur, il ne peut qu'abreuver nos sillons.
Le vil sujet né en France mais de parents étrangers hanovriens, belges ou oldenbourgeois, n'aurait pas le droit aux épreuves sportives de la SHF et aux subventions payées par les deniers des bons français. Pardonnez-moi, mais ces propos et les pensées qui sont sous-jacentes ne sont pas les miennes et heurtent mes convictions profondes.
Non, définitivement je suis de ceux qui affirment, qu'il en est des chevaux comme des hommes, le talent n'est pas consubstantiel à la race.
Je crois en la qualité de nos éleveurs et dans leurs compétences pour croiser, améliorer leurs souches pour obtenir des animaux plus adaptés à la demande de leurs clients.
Je crois en leur sagesse pour choisir avec leurs étalonniers les apports de meilleures semences.
Je crois en leur passion pour garder à l'élevage les femelles d'avenir.
Comme le disent nos voisins anglais, élever c'est choisir : « the best for the best to te best »
«  le meilleur avec la meilleure pour donner le meilleur ».
Je crois qu'un cheval français est un cheval né en France, chez un éleveur établi dans notre pays.
Ce cheval qui permet au long de sa jeune existence de faire vivre un paysan, payer un ou des salariés et leurs cotisations sociales, et sert de support à la collecte de diverses taxes.
Il contribue à notre économie nationale. Peu m'importe qu'il soit SF, AA ou autre, il a été produit en France !
Il y a tant de diversité dans notre pays et tant d'enthousiasme chez les éleveurs.
Des rassemblements vont naitre entre eux, ils se feront sur la base d'une adhésion à un standard choisi, discuté, évolutif et marchand permettant des labellisations ou des appellations.
Promouvoir et défendre une race française globale, exclusive et à la volonté hégémonique ne correspond ni à la diversité de nos éleveurs ni au besoin du marché.
C'est un combat à l'encontre de l'évolution vers la régionalisation de l'économie agricole, c'est un combat jacobin d'arrière garde. Tournons-nous vers l'avenir, les temps difficiles qui approchent nous y contraignent ».

Pour la fermeture

Jean-Luc Dufour « Vous trouvez normal que ce soit au ministère de l'agriculture français de subventionner la formation des chevaux étrangers venus concurrencer les éleveurs français? Les croisements n'ont rien a voir là dedans. A partir du moment où le cheval est né chez un éleveur français, l'état finance sa formation et permet à son éleveur de le valoriser. Si un acheteur, qui a le choix entre un cheval né en France et un cheval importé auquel on dira : « Le cheval importé ne pourra jamais participer aux finales de Fontainebleau, je vous garantis que ça peut jouer en faveur de l'éleveur français. »
Je parle pour le CSO et le CCE, le dressage est à part car l'élevage français est très en retard par rapport à certains stud-books donc je n'appliquerai pas cette mesure au dressage. J'irai encore plus loin pour le CSO et le CCE : les chevaux importés seraient taxés lors de l'inscription sur la liste des chevaux de sport (1 000 euros), vous multipliez ça par le nombre de chevaux importés chaque année et vous faites d'une pierre deux coup : vous financez une prime aux naisseurs et vous ralentissez l'invasion de chevaux nés à l'étranger venus concurrencer les éleveurs français ».

I.Rossignol, Marianne Marut, Matthieu Defrance, Régis Priouzeau, Elise Tournaille, Yves Reverchon, Myriam Victor-Thomas, Marianne Marut, J.L. Guillot « pour la fermeture du circuit SHF aux chevaux étrangers ».

Jacqueline Tardieu de Maleissye « Je suis contre la présence des chevaux étrangers dans les épreuves SHF. Nous ne sommes pas autorisés à participer à leurs classes d'élevage et en plus ce sont des classes normalement pour promouvoir la race Selle Français. C'est un non sens qu'il soit ouvert aux autres chevaux que ceux produits en France ».

Emmanuel Guinard « Il est urgent de venir au secours de la filière francaise du cheval de sport en grave crise de rentabilité. La fermeture du circuit SHF aux chevaux nés a l'étranger me semble bonne pour aider les éleveurs francais à mieux vendre leurs produits ».

Sylvie Tourtoulou « Pour bien sûr ! Au moins les finales, comme dans les autres pays. Je ne vois pas pourquoi nos impôts via le circuit organisé par la SHF serviraient à faire la promo des élevages voisins ».

Alexia Colin « Je suis POUR la fermeture du circuit SHF aux chevaux étrangers, je ne comprends même pas que cela ait pu être autrement. Je pense d'ailleurs que ces chevaux devraient également être exclus des ventes FENCES et NASH qui sont des ventes françaises, de chevaux français ! Si nous voulons promouvoir nos races (SF, AA), nous ne pouvons continuer à autoriser tout et n'importe quoi. Le circuit SHF est la vitrine de l'élevage français, et pas un joyeux mélange de tout ce qui veut bien y être inscrit. Il faut des règles. Comment défendre nos produits et nos races sur la scène internationale si nous ne sommes pas cohérents d'abord dans le circuit SHF. »

Mme Bouvresse « J'apporte mon grain de sable à l'édifice, en tant que «petit» éleveur mais de chevaux SF de qualité avec une bonne souche basse. Je suis tout à fait d'accord avec l'idée de ne réserver le circuit SHF qu'aux SF/AA et autres chevaux nés sur le sol français même si toutefois ils appartiennent à un stud-book étranger. Leur nombre étant bien plus insignifiant que ceux importés en masse par le biais entre autres de ventes aux enchères à des prix très attractifs.
Je trouve choquant de voir dans le guide des étalons de l'ANSF des SF dont les parents ne le sont pas et ou peu de purs SF.
Il faudrait aussi que cela cesse. Pourquoi avoir voulu supprimer le
trotteur dans les origines de nos chevaux de sport qui finalement apportait bien plus d'un point de vue « caractère » que certains étrangers montables uniquement par des pros tant le caractère laisse à désirer? N'oublions pas que les éleveurs français ne vendent pas leur production uniquement pour le haut niveau (la 5e catégorie a fait augmenter exponentiellement les licences et les parents « clients »...) ».

Michel Coroller « Vaste débat... L'EUROPE nous impose trop souvent des règles inspirées par le libéralisme le plus échevelé, ou au contraire, par un esprit policier le plus tatillon qui soit.
Laissons les pays vivre leur vie avec les particularismes de chacun, et à chaque groupe humain laissons imaginer les règles qui lui paraissent les plus adaptées aux caractéristiques de son histoire, de sa culture, de sa géographie propre, de ses habitudes...
Alors, si les éleveurs français veulent un circuit de formation adapté pour les poulains nés en France et de telle ou telle race, je n'y vois aucun inconvénient.
Et si je veux élever un Lipizzan, un Frison, ou un Pur Espagnol, le monter à la promenade, j'espère pouvoir le faire, jouir de la liberté de le faire. Mais j'espère aussi avoir la possibilité de participer aux épreuves de formation (par exemple en dressage) organisées en France par la SHF ou la FFE, même si le statut de Cheval « Etranger » ne me permettait pas d'avoir accès aux aides publiques distribuées pour telle ou telle race nationale. Donc :
- Les épreuves SHF sont organisées par une société chargée d'une délégation de l'Etat, qui peut ainsi distribuer des aides publiques affectées au soutien de la formation des jeunes chevaux de telle ou telle race nationale ;
- Les chevaux des races choisies reçoivent à cette occasion les primes, en fonction de leurs qualités et performances ;
- Les chevaux étrangers ou autres peuvent y participer, pour le sport ou la formation, mais ne reçoivent par les primes mises en place pour le soutien de telle ou telle race nationale.
Je sais que ce point de vue « discriminant » est contraire aux règles que l'EUROPE nous impose ; mais c'est ce que je souhaite.

Michel Gueninchaut « Je suis pour la fermeture du circuit SHF aux chevaux étrangers pour la bonne raison que les maigres dotations sont françaises  et déjà très insuffisantes pour les SF et AA (environ 20 euros pour un tour obligatoire de formation  de 4 ans). Dans cet état actuel, lié aux coût de la naissance du poulain en France et de son espoir de valorisation, l'élevage équin pour le sport entame sa disparition. La comparaison fondamentale avec les races étrangères a sa place dans les épreuves internationales ...c'est logique ».

Philippe Mauban « Je suis pour la convergence au niveau européen, c'est à dire que les règles tendent vers une égalité de traitement entre tous les membres de l'Union Européenne. Que ce soit au niveau fiscal, sportif, législatif.
Par contre je suis pour la réciprocité. Donc dans la mesure où nos voisins ne nous admettent pas à leur championnat, je ne vois aucune raison pour que nous leur ouvrions le nôtre ».

25/04/2012

Actualités régionales