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Plaidoyer pour l’inscription du cheval de trait au Patrimoine mondial

Extrait du courrier adressé le 12 novembre par Dominique Léger à l’Institut international des monuments et des sites, une émanation de l’Unesco qui gère la liste du Patrimoine mondial.« L’idée est que le cheval de trait français
puisse postuler à l’inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco au titre de la catégorie ‘‘paysages culturels’’.

1.- Qui je suis ? Je m’appelle Dominique Léger, retraité des métiers de la communication et président de l’association Centre de promotion du cheval de Trait Auxois ». L’Auxois est en Bourgogne, le berceau de l’une des neuf races françaises de cheval de trait, j’y reviendrai. C’est aussi la patrie de Buffon et la région de l’Abbaye de Fontenay et il se trouve que j’habite à côté de Vézelay. Je partage avec des amis le goût de l’histoire, la sensibilité à la culture et la passion du cheval, avec une tendresse particulière pour le cheval de trait. De conversations sur ces thèmes est sortie l’idée qui m’amène vers vous.

2.- Le cheval de trait français est le résultat du génie créateur des paysans du XIXe qui, révolution terrienne faite, guerres napoléoniennes oubliées et progrès agraire intégré, ont ressenti la nécessité de façonner un nouveau cheval apte à la traction agricole et aux transports. Il joue le premier rôle dans le siècle de civilisation rurale qui porte la France du milieu du XIXe à la fin de la Seconde guerre mondiale. Résistant à la mécanisation, il s’incline devant la motorisation qu’introduit le plan Marshall au début des années 50.

De cheval de trait, il devient cheval lourd promis au seul étal des boucheries hippophagiques. Son effectif dégringole mais sa génétique est préservée par la passion régionaliste d’une poignée d’éleveurs et l’administration jacobine des Haras nationaux (créés par Colbert et relancés par Napoléon).

Aujourd’hui, il subsiste en France neuf races de chevaux de trait, fédérées par l’association France Trait. C’est un patrimoine génétique unique au monde, avatar équin du génie français de la diversité. Et, retournement dont l’histoire a le secret, la recherche de loisirs de pleine nature, l’aspiration à un développement plus durable, la quête de médiation sociale au sein d’un monde de plus en plus urbanisé, redonnent de l’utilité à ces races. Et les Français des villes qui ne l’ont pas oublié, plébiscitent ce retour.

Le cheval de trait français, patrimoine vivant de la biodiversité, icône d’une civilisation rurale disparue, revient subrepticement dans le paysage culturel français ! »

Dominique Léger (centrepromotion@traitauxois.com, www.traitauxois.com)

04/12/2008

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