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Philippe Mull aux rênes du pôle France jeunes

  • Philippe Mull
    Philippe Mull
Il est tombé dans la marmite équitation quand il est né, Philippe Mull. Son père, André, au centre équestre de Strasbourg, était lui-même athlète de haut niveau. Il a fait les Championnats d’Europe de concours hippique et puis des épreuves comme Aix-la-Chapelle, Madrid, Rome, dans les années 60. Son oncle Michel était au Cadre Noir. Cavalier de Complet, il a fait les Championnats d’Europe et Championnats du Monde, dans les années 70.

Ecuyer du Cadre Noir, Philippe est à l’Ecole depuis 1990. C’est lui qui tient les rênes de ce formidable outil pour le complet que l’Ecole et la FFE ont mis en place.

« J’y suis arrivé à l’époque de Jean-Paul Bardinet qui était entraineur national. J’étais cavalier fédéral et j’ai fait toute ma carrière dans cette maison-là qui est une maison formidable parce qu’elle permet aujourd’hui de faire plein de choses dans la discipline du Complet. C’est un peu le centre névralgique de la discipline, l’entraînement national est là, le Pôle France, le Pôle France Jeunes est là, et c’est une maison qui est extraordinaire pour cette discipline-là ». 

Vous vous occupez particulièrement des cavaliers de Complet ?

« J’ai monté à haut niveau jusque dans les années 2000, j’ai eu entre autres un titre de vice-champion du Monde de Concours Complet par équipe aux Jeux de Rome en 98 avec un cheval de l’Ecole qui s’appelait Viens du Frêne et en même temps je m’occupais des équipes de France Juniors et Jeunes Cavaliers de 96 à 2009, donc j’ai fait ça pendant 14 ans, et quand j’ai arrêté cette mission d’entraîneur national, on a créé avec la Fédération Française d’Equitation, un Pôle France Jeunes. Ce sont des jeunes qui sont à demeure ici et qui sont sur une notion de double projet avec réussite sportive et réussite scolaire. Ils mènent de front ces deux projets. L’effectif varie entre 2 et 6 cavaliers qui sont en permanence avec 3, 4, 5, 6 chevaux qui  généralement leur appartiennent. Pour certains l’Ecole Nationale complémente leur piquet avec un ou deux vieux chevaux qui leur permettent d’apprendre le métier ». 

La partie scolaire, études se passe comment ?

« Ça se fait de différentes façons, c’est un peu en fonction des choix de chacun, c’est-à-dire qu’il y en a qui partent très vite sur les métiers du cheval donc ils passent BPJEPS, DE et DES, et il y en a d’autres qui sont sur une scolarité normale, qui passent le bac et qui suivent leur cursus.

Ils signent un contrat d’objectifs, un contrat d’un an, et si les performances sont réalisées au niveau scolaire et au niveau sportif, on re-signe pour une 2e année, une 3eannée, une 4e, ça dépend.

Il y en a qui, comme Pierre Touzaint, vont en Fac à Angers et partagent leur temps entre Angers et ici. Astier est passé par là, Sidney Dufresne, Alexis Goury, Maxime Livio aussi ».  

Et ça, c’est totalement à la charge des cavaliers ?

« Ce que le Pôle prend en charge : ils ont deux chevaux en pension gratuite, ils ont un encadrement qui est pris en charge également, ils ont les transports sur les compétitions de références qui sont pris en charge également, donc oui il y a un vrai accompagnement de la part de la Fédération.

C’est la FFE qui gère ça, c’est-à-dire que moi je travaille avec Michel Asseray en permanence. Avec les entraîneurs, Pascal Forabosco, Jean-Pierre Blanco, on est constamment en communication par rapport aux élèves et par rapport au système de sélection, au système d’épreuves à courir et ainsi de suite ».

Une journée de Philippe Mull en gros c’est quoi ?

« C’est arriver aux écuries aux alentours de 7h30-7h45, de faire le tour des chevaux, de faire le tour des cavaliers, et puis en général les cavaliers du Pôle sont aux écuries vers 7h30 également, ils font leurs boxes, et puis après on enchaîne avec tous les chevaux qu’il y a à voir dans la journée. Donc voilà, ça nous occupe bien. Entre temps ils ont évidemment des cours scolaires et puis donc on alterne formation scolaire, période à cheval. Avec là-dessus une préparation physique. Ils ont également tout un suivi sur la nutrition, sur le physique, sur tout ce qui concerne la compétition ». 

Généralement, ils finissent professionnels ?

« Oui, en général ils sont tous professionnels avec l’optique d’entrer un jour en équipe de France. Avec un de nos cavaliers, Alexis Goury, qui a fait les Championnats d’Europe Seniors l’année dernière à Lumulhen, on a mis en place, pour la première fois, un système de pépinière d’entreprises, c’est-à-dire que sorti du Pôle on lui permet de rester au Pôle et d’être suivi par l’encadrement national. Ce sont Thierry Touzaint, Serge Cornut, Jean-Pierre Blanco, qui le suivent, tout ça chapeauté par Michel Asseray. L’Ecole met à sa disposition un certain nombre de boxes, (aujourd’hui il a 17 chevaux à demeure à l’Ecole) et ça lui permet petit à petit de s’installer, de rentrer des propriétaires, et puis de développer son activité sans avoir les contraintes d’une installation dans le secteur privé.  Le jour où il se sentira suffisamment costaud il ira s’installer dans le privé. C’est une initiative de l’Ecole et de la FFE ». 

Quel est votre sentiment sur l’évolution de la discipline ?

« Très optimiste car on a un vivier exceptionnel. On a des jeunes qui montent vraiment bien, qui ont suivi toute la filière. Nous on les récupère en général après les années Juniors, donc ce sont des jeunes qui ont du métier, qui ont fait le circuit poney, qui ont fait le circuit des Juniors et qui arrivent chez nous aux alentours de 18-19 ans. Donc ce sont des gens bien formés, bien équipés, qui ont un métier énorme par rapport à notre génération à nous. Je suis plutôt optimiste par rapport à l’avenir et au devenir de ces jeunes-là dans le monde du Concours Complet ».

On vous reverra un jour en Complet à Vittel, ou ailleurs ?

« Ah ben dès cette année oui, je vais venir avec des élèves à Vittel et je suis ravi de revenir sur ce site-là qui est un site formidable pour la pratique de notre discipline, et assez unique en France.

J’adorais monter le cross de Vittel. Pour moi c’est un très, très bon souvenir. Déjà parce que je suis originaire de l’Est, mes parents sont à Strasbourg, c’est la région que j’aime bien ».

Recueillis par ER

20/02/2020

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