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Michel Guiot : « vacciner massivement tous les chevaux »

  • Un des chevaux atteints de la forme neurologique du HEV-1 soutenu par un harnais
    Un des chevaux atteints de la forme neurologique du HEV-1 soutenu par un harnais
Vétérinaire de métier, Michel Guiot, président de la SHF a un avis autorisé sur l’épidémie EHV1 et EHV4 qui secoue le monde du cheval en ce moment : il faut vacciner massivement tout le cheptel équin. Pas seulement les chevaux de sport mais aussi ceux d’élevage et cela tous les six mois.

Pourquoi tous les 6 mois ?

Il explique. « Après quatre mois de vaccin, le taux d’anticorps diminue. Il faut donc revacciner tous les six mois. »

 

Faut-il vacciner tous les chevaux ?
« Oui ! Je vais proposer à la FFE d’imposer cette vaccination à tous les chevaux qui font du concours. Nos instances doivent être courageuses pour que, comme dans les courses, tous les chevaux de compétition soient vaccinés. La perte d’un cheval, ou ne serait-ce que le manque à gagner à ne pas faire de concours, coûte bien plus cher que de faire vacciner. »

Quand ?
« Pas maintenant, les labos ne sont pas préparés. Pour arriver à cela, il faut une action concertée avec les labos. Il ne s’agit pas de lancer une campagne de vaccination sans s’être assuré - contrairement à ce qui s’est passé avec la Covid-19 - d’avoir les doses nécessaires. D’un rapide pointage il ressort que, en ce moment, il y aurait 40 000 doses disponibles alors qu’il en faudrait au bas mot dix fois plus. Confiner les chevaux de sport jusqu’au 28 mars comme la filière française l’a imposé est un impératif. Nous avons fait école puisque la FEI a suivi. L’épidémie touche toute l’Europe. » 

Il faut une vaccination collective
« C’est vers une vaccination généralisée à toute l’Europe qu’il faut aller si on veut au maximum empêcher la circulation de ce virus. Là encore la France va être leader. Vacciner les seuls chevaux de sport n’est pas suffisant. Les éleveurs vont devoir vacciner tout leur cheptel, pas seulement les poulinières. Si les chevaux d’élevage viennent à être touchés par l’épidémie, ce sont des avortements assurés l’année prochaine. Ce serait une catastrophe. ». 

Quid du démarrage de la saison de monte ?

« Nous avons envisagé la question avec la FADETEQ (Fédération des Acteurs de Développement des Techniques modernes de reproduction Equine, ndlr :président Julien Blot) 

On risque de voir se reproduire la situation de l’année dernière où les amateurs privés de concours ont mis leurs juments de concours en transfert d’embryons. Avant d’accepter une jument de sport, il faut savoir d’où elle vient, quels chevaux elle a pu rencontrer, faire une anamnèse. On recommande de n’accepter aucune jument non vaccinée même avec rappel. Tout animal suspect avec des symptômes respiratoires ou de la fièvre doit être examiné par un vétérinaire. Le protocole mis en place l’année dernière s’applique cette année. Il n’y a pas de temps de perdu sachant que dans la moitié nord de la France, la saison de monte ne débute guère avant début avril ».  

SHF : confiance et travail constructif
Particulièrement heureux du travail réalisé par son Comité exécutif, le président de la SHF. « Nous faisons une réunion en visio-conférence une fois tous les 15 jours et les travaux progressent bien, avec des gens motivés. Des groupes de travail qui planchent sur chacun une thématique propre, sont en place. Quand les sujets seront aboutis ils seront proposés au Conseil d’Administration. Je ne veux pas décider seul. Je me rends compte que tous, élus et salariés, aiment leur SHF. Cet outil qui appartient aux éleveurs doit être pérennisé pour être transmis aux générations futures ». 

Cycles classiques
Les premiers concours annulés seront reportés à des dates ultérieures pour que les organisateurs et les cavaliers ne soient pas lésés. Quant aux dotations (enveloppe Fonds Eperon de 3,2M€ au lieu des 3,5 demandés), elle seront réparties ainsi : engagement réduit à 15€ pour les formations sans dotation. 4 et 5 ans : le double de l’engagement. 6 ans : engagement multiplié par 2,5. CIR : engagement x 3 pour les 4 et 5 ans et X 3,5 pour les 6 ans (soit 210 €).

Quelques économies de fonctionnement permettront de mieux rémunérer les cavaliers, les éleveurs et les propriétaires.

Pour ce qui est de SHF Video : pas de changement pour le moment (important dans le contexte confinement). Une analyse est en cours pour l’année prochaine pour arriver à l’équilibre. Même disposition pour SHF Market.

E. R.

Notre sympathie attristée à la famille de Michel Guiot dont l’épouse vient de perdre sa maman.

12/03/2021

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