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Master Pro - Fontainebleau 22-25 juin : Romain Potin au sommet de l’Elite

  • Le podium Pro Elite consacre Romain Potin (© ER)
    Le podium Pro Elite consacre Romain Potin (© ER)
Que d’émotions. C’est bien cela le secret de la réussite d’un championnat : des rebondissements et des émotions. Il était loin du sommet Romain Potin lorsqu’il a abordé la 3e étape du championnat pro Elite (28e sur 56 partants). Eh bien, grâce à ses doubles sans-faute en finale, il décroche le titre du championnat Pro Elite pour sa première participation. De la belle ouvrage. Mathilde Montginoux a bien géré sa finale des cavalières. Elle enlève le titre « grâce » à la malchance des trois qui la précédaient et après une remontée spectaculaire. Ludovic Gaudin enrichit sa collection de titres (or Pro 1 en 2015, or Pro 3 en 2013) avec celui du championnat Pro 1 2017. En tête après les deux premières étapes, il a géré au mieux son avance et monte une fois de plus sur la plus haute marche du podium. En Pro 2, Valéry de Menditte (Poitou-Charente) a joué la régularité et s’empare logiquement du titre. Régularité et répétition des sans-fautes, ce fut le credo de Timothée Bost 16 ans, le petit dernier des enfants Bost. Son Pacha de Preuilly (Diamant de Semilly) n’a pas touché une barre du championnat. Son sélectionneur de père peut être fier.

Un beau plateau cette année pour l’ensemble de ce championnat de France et particulièrement en Pro Elite, passage obligé des concurrents du Grand National dont on mesure chaque week-end les effets bénéfiques. Ils y gagnent des points pour le classement général et, comme le faisait remarquer Philippe Guerdat, ce championnat avait des airs de 5* dus en grande partie au chef de piste, Yann Royan, dont les parcours ont fait l’unanimité. Marc Dilasser/Cliffton Belesbat remettait son titre en jeu. Trois barres au total ne lui ont pas permis de jouer les premiers rôles. Score anormalement lourd pour un couple qui ne nous a pas habitués à cela. Des mauvaises surprises, il y en eut d’autres en finale : les 14 points de Thomas Lévêque/Seurat Galotière, les 16 pts de Titouan Schumacher/Atome Z, les 12 pts de Jérôme Hurel/Urano de la Cour aux Bois, la chute sur la rivière de Mathieu Billot avec Ilenas S, le double stop et l’élimination de Symphonie des Biches et Reynald Angot, le stop de Quartz Rouge et l’abandon de Philippe Rozier, les 12 pts de Timon d’Aure/Alexis Deroubaix, Les 17 pts de Laurent Guillet/Sultan du Château, les 12 pts de Louis Bouhana/Qlandestin SAS en tête avant la dernière manche de la finale, l’abandon d’Alexandre Fontanelle après une gène de Prime Time des vagues, l’abandon de Florian Angot/Tip Top des Tess, l’abandon de Julien Epaillard/Quatrin de la Roque, un couple favori.

Le bonheur, c’est Romain qui l’a touché. Il revenait de loin mais la chance était de son côté et de celui de Tzigano Masuère (CassiniII), un étalon né chez Bruno Chassaing en Bretagne et acquis par lui et son père à l’âge de 4 ans. Romain abordait l’ultime épreuve avec le 2e meilleur score, juste derrière Max Thiroin/Utopie de Villelongue (Mylord Carthago). Pour Max, l’utopie du titre s’est arrêtée sur le dernier vertical fautif. Rageant. Max termine 4e. Joie dans le clan Potin à ce moment là. Avec son 3e sans-faute, Romain devenait champion de France. Il n’a pas touché une barre du championnat. A son score de la chasse (5.65) s’ajoute seulement 1 pt de temps. C’est son 2e titre de champion après celui du championnat Pro 1 de l’année dernière avec son gris Impressario vd Heffinck. Le Nordiste est installé depuis un peu plus d’un an au sud de Lyon et vient de participer aux deux coupes des nations de Dramen et Lisbonne. Après sa victoire, il a souligné le travail effectué par Nicolas Delmotte, son entourage, son épouse et Alizée Cernin qui perfectionnent le dressage de Tzigano.

La 2e place est pour Grégory Cottard/Régate d’Aure (Robin II Z) déjà vainqueur en 2013 avec Pépyt des Elfes. Régate est la sœur utérine de Timon (Mylord Carthago) champion des 6 ans, tous deux nés à l’écurie des Chenu et tous deux engagés dans le championnat Pro Elite. Régate n ‘a  touché qu’une seule barre. 

La 3e marche du podium est pour le cavalier des Emirats Frédéric David, installé chez Bruno Souloumiac pendant sa tournée européenne. Il montait Baloussini, un fils gris de Baloubet du Rouet. C’était sa première participation à un championnat de France. Chasse moyenne (7.22) mais seulement 2 pts de temps à son compteur. La meilleure chasse, (0pt), c’est Julien Epaillard/Quatrin de la Roque qui l’ont réalisée. Belles performances au final pour Maëlle Martin/Icarus (Bentley vd Heffink) 5e, Robin Muhr/Unforgettable Damvil (Corrado) 6e, Margaux Bost/As de Papignies (Kaschmir) 7e.

Tous les partenaires du Grand National de CSO étaient présents à la remise des prix Pro Elite, en particulier Eric Hellot (Del Monte) qui offre l’ananas de la victoire.

 

Cavalières : deux juniores sur le podium

Toutes les fautes coûtent cher dans un championnat. Jeanne Sandran (Midi-Py), Alice Trehoust (Bretagne) et Pauline Jouanneteau (Picardie) en savent quelque chose. Elles se partageaient la tête avant la finale. Las. 8 points pour Jeanne/Une Pêche (Kashmir), 4 pour Alice/Quiria d’Orion (Calvaro) et beaucoup trop pour Pauline, laissèrent le champ libre à celles qui se tenaient en embuscade. Mathilde Montginoux/Tomtom Floreval (Dulf Bisschop) était de celles-là. Score vierge sur le CSO et 3.90 à la chasse. Elle rapporte son titre de championne à son champion (CCE) de compagnon Maxime Livio, installés tous les deux près de Saumur. Derrière elle, Léonore Laville, une cavalière juniore du Loiret qui sait ce que gagner veut dire avec Tanagra de la Roche (Flipper d’Elle), elle venait de gagner le Grand Prix de Chazey : 0 faute aux obstacles et 5.27 à la chasse. A côté d’elle, une autre juniore, la Lorraine Laura Klein associée à Pépita de Charmois  (Arpège Pierreville). Un podium qu’elle gagne grâce à sa très bonne chasse (1.86) et une seule barre à l’étape 2 et qui s’ajoute à celui (argent) de l’année dernière. Elle termine au botte à botte avec Alice Tréhoust qu’elle devance (1.96 à la chasse + une barre en finale). Suivent Alexa Ferrer/Luke Lugar (Lex Lugar) et Jeanne Sandran. La meilleure chasse (0p) est à mettre au crédit de Tiziana Verrecchia/Medena (Carnut).

 

Pro 1 : Ludovic Gaudin

Il avait gagné le championnat pro 1 en 2015 avec Sam du Challois. Il récidive cette année avec Royal Platière (Elan de la Cour) grâce notamment à une  chasse nickel (0p) et deux barres en finale. Ludovic est installé en Seine-et-Marne. Le Bourguignon Davis Melin et son fidèle Dentos (Bon Ami) sont sur ses talons avec une barre et 4.8 pt à la chasse; belle opération pour le kiné de Dijon qui est très souvent aux honneurs avec Dentos. Allan Pacha/Vallauris (Nouma d’Auzay) est sur la 3e marche du podium. Très sélectif parcours qui vit seulement quatre sans-faute, les trois du podium et Clément Boulanger/Volupté de la Jarthe (Air Jordan) plombé par un lourd score à la chasse et 8e au final. 4e Arthur Le Vot/Winchester (Huppidam des Horts), 5e Olivier Charret/Serpentine (Kalaska de Semilly), 6e Gille Glanget/Qui Bill Lutterbach (Artos), 7e Florie Laur Etien/Saphir du Frelut (Zahr Adelheid).

 

Pro 2 : Valéry de Menditte

C’est le Picto-Charentais Valéry de Menditte et Vive des Toons qui sont les nouveaux champions de France Pro 2. Yannick Riera avec Stay Secret et Candy Lamoureux, seule femme de la finale, avec Valéria d’Allou complètent le podium. 

Six couples parvenaient à réaliser le double sans-faute dans cette finale. Quatrièmes après la chasse, Valéry de Menditte et Vive des Toons prenaient la tête du championnat vendredi grâce à un nouveau sans-faute. Après avoir bouclé un parcours sans pénalité dans la première manche de la finale, Valéry installé près de Saintes (17), avait une barre d’avance en s’élançant dans l’ultime acte de ce Championnat. Après une faute sur l’entrée du double, il ne tremblait pas et s’offrait son deuxième titre national après avoir été Champion de France Cadet en 1999. Un titre qui vient récompenser une belle saison avec Vive des Toons, puisque le couple compte déjà quatre victoires dans des Grands Prix 1m35 depuis le début de l’année. La suite du classement : 4e Arnaud Bourdois/Up Daisy de Sully (Mylord Carthago), 5e Pierre Ducoste/Vilmar de Mescam (Quartz du Chanu), 6e julien Renaud/Tessa Bo regard (Watch me Hoy), 7e David Aissa/Voltige de Celland (Paddock du Plessis).

 

Pro 3 : Timothée Bost

Belle bagarre là aussi et série de doubles et triples sans-faute pour les huit premiers du classement. Timothée Bost, 16 ans, le plus jeune de la famille Bost n’a laissé à personne d’autre le soin de gagner ce championnat. Sa recette : une chasse quasi parfaite et une répétition de sans-faute comme son sélectionneur de père les aime. Il a eu droit a une très chaleureuse ovation en famille. Derrière lui, des triples sans-faute aussi mais moins veinards que lui à la chasse : Joël Charton/Venus des Rondets (Toulon), Gabin Ramel Jacob/Strass de Villers (Iowa), Jules Orsini/Roxane des Etisses (Quick Star) et David Astorg Ely (Diamant).

Etienne Robert

 

Ils ont dit

 

Romain Potin : « C’est magique ! J’ai pourtant hésité à emmener Tzigano car il a eu une période de doute en début de saison. Mais grâce à Nicolas Delmotte, le travail effectué a porté ses fruits. C’est un cheval qui a beaucoup de sang et de personnalité. Je suis là grâce à lui et à mon entourage. »

 

Grégory Cottard : « Je monte Régate depuis trois ans. C’est une sacrée jument même si un peu atypique. Je suis arrivé ici assez confiant. J’ai pris beaucoup de plaisir. Je crois que mon expérience de 2013 m’a aussi permis de gérer cette finale. »

 

Frédéric David : « Mon cheval saute très bien sur l’herbe, il l’a encore prouvé ici malgré une mauvaise chasse. C’est ma première médaille en championnat. »

 

Sophie Dubourg, Directrice technique nationale : « Le bilan de ces championnats de France est très positif. Que ce soit le format, les dates, il nous faut poursuivre dans ce sens. Il faut souligner aussi la qualité des parcours. L’intérêt de ces épreuves est aussi de révéler de nouveaux couples. A l’avenir, nous espérons avoir encore plus de cavaliers de l’équipe première. »

 

Philippe Guerdat, sélectionneur national : « C’était un magnifique championnat. Il y avait de la concurrence cette année. Du coup, il a fallu concevoir des parcours sélectifs et Yann Royant l’a fait parfaitement. On était proche du niveau 5*. Je suis content pour Romain Potin à qui j’ai donné sa chance dans plusieurs Coupes des nations. »

 

Ludovic Gaudin : « La première manche était fautive avec notamment l’oxer n° 3 qui était compliqué. Mais mon cheval est très généreux et a très bien réagi dans la dernière manche. Je suis plus que satisfait car avant de venir ici, j’ai hésité à engager la Pro 2 car Royal n’a pas énormément d’expérience à ce niveau, il n’avait fait que trois 1,45 m. »

 

David Melin : « Mon cheval allait bien, je l’avais ménagé car il a quand même 14 ans. Je regrette ma petite faute sur la rivière dans la deuxième étape car je finis à quelques dixièmes de Ludovic. Mais si on m’avait donné le résultat avant, j’aurais signé tout de suite ! »

 

Allan Pacha : « Je monte Vallauris depuis deux ans. C’est un cheval froid et régulier. Il monte en puissance au fur et à mesure des tours. Je le prépare pour la fille de sa propriétaire qui le monte déjà en parallèle. Je venais ici plus pour lui faire prendre de l’expérience. C’est une belle surprise. »

 

Mathilde Montginoux : « Mon cheval a beaucoup de force et de respect. Après une petite baisse de forme il revient bien. II a enchaîné les sans-faute sur ce championnat. »

 

Timothée Bost : « Je monte Pacha de Preuilly depuis 1,5 an, il n’a pas fait tomber une barre de tout le championnat. Je suis content de gagner cette année. »

30/06/2017

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