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Mario Deslauriers : à nouveau en piste 28 ans après ses premiers Jeux

  • Mario Deslauriers/Cloud 19 (©ER)
    Mario Deslauriers/Cloud 19 (©ER)
  • Mario/Cloud
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Eric Lamaze forfait pour cause de santé, C’est Mario Deslauriers qui va représenter le Canada à Tokyo. Infatigable cavalier, toujours d’humeur égale, charismatique, 28 ans après ses premiers Jeux, il sera à nouveau en piste à Tokyo avec sa fille Lucy, réserviste pour les Américains. A l’issue d’une tournée en France où sa base est installée à Chamant chez Christian Paillot, il était engagé dans le Grand Prix 5* de Dinard. Brêve rencontre.en bord de piste.    

C’est reparti pour les JO Mario ?

 

« Oui, on a eu une longue saison à Palm Beach, et ma jument Bardolina y a performé, et puis je suis venu faire un « petit » séjour en France : j’ai fait La Baule, Chantilly et maintenant je suis ici à Dianrd, avec d’autres chevaux, parce que mon cheval est à Aachen (pour la quarantaine obligatoire avant les JO, ndlr) pour le moment.


Ce sont mes 3èmes Jeux. J’ai fait ceux de Los Angeles en 1984, de Séoul en 1988, et maintenant. J’ai également fait quelques Jeux Panaméricains, quelques Championnats du Monde, des Coupes de Nations et des finales de Coupe du Monde ».

 

Qu’est-ce qui a changé en près de 30 ans?

 

« Le sport a beaucoup changé comme tu sais, les chevaux sont devenus beaucoup plus fins, les parcours beaucoup plus délicats. Il y a eu de gros changements dans les derniers vingt ans, et puis il faut essayer de tenir dans la durée et de s’améliorer.

Les chevaux ont énormément changé : mon premier cheval c’était un gros cheval hanovrien, qui avait un peu de sang, mais pas tant que ça. Et maintenant tous les chevaux ont énormément de sang. »

 

Une préférence pour une race ?

 

« J’ai eu de la chance : en Allemagne j’ai quelques Clarimo qui sautent bien. Le cheval de ma fille c’est un cheval belge. Je cherche partout je ne suis pas lié à une race ».

 

Aujourd’hui (jour du Grand Prix de Dinard) tu montes un Selle Français ?

 

« Oui, c’est un Selle Français avec origines allemandes (Capital, Hoilst, ndlr). Il s’appelle Uris de la Roque, c’est un cheval des Hécart que j’ai acheté à Nicolas Paillot à Chantilly il y a deux ans, et je m’en sers pour divers concours de haut niveau, il saute très bien. Ce n’est pas toujours le cheval le plus rapide, mais j’ai fini souvent 2è ou 3è. Mais il a de l’expérience et il est très droit ».

 

Le Selle Français ça te parle ?


« Oui j’aime bien le Selle Français, d’ailleurs j’en ai vu plusieurs lors de mon séjour en France, et quand j’en vois un je demande mais c’est compliqué, en France. Ils sont plus prêts à faire du business en Hollande ou en Allemagne. En Belgique j’ai des amis, comme la famille Blaton, qui regardent pour moi. Ma source pour le SF c’est Nicolas Paillot entre autres parce qu’on est amis et que je le vois souvent. »

 

 

 

 

Tradition familiale l’équitation chez toi ?

 

« Oh oui ! Mon grand-père et mon père étaient dans les chevaux de course et quand mon père a déménagé à Bromont en 1970 pour travailler pour la famille qui a dirigé les Jeux à Bromont (en 1976, ndlr) il s’est plus orienté vers le cheval de selle, à enseigner, et à se consacrer au jumping. C’est lui qui m’a mis à cheval puis il y a eu Michel Vaillancourt qui a gagné comme  la médaille d’argent aux JO de Bromont. J’avais onze ans à cette époque-là. J’ai monté aussi avec Ian Millar, entre autres, des grands hommes de cheval.

Je suis toujours en contact avec eux, parce que c’est toujours bien d’avoir quelqu’un qui est au sol et qui regarde : c’est un autre regard que ce que tu ressens quand tu es à cheval ».

 

Et tu perpétues la tradition avec ta fille ?


« Ma fille monte pour les Américains, elle est réserviste pour les JO de Tokyo, son cheval est très en forme : double sans-faute à Rotterdam, elle était 2è au Grand Prix de Sopot, et a vécu un très bel hiver en Floride ».

 

Comment se passe la vie d’un cavalier aux Etats-Unis ?

 

« On a été chanceux en Floride : malgré le Covid on a pu participer à beaucoup de concours. La vie en Floride est agréable pour nous cavaliers c’est comme une deuxième résidence, on a tous des maisons à Palm Beach ou Wellington.

Je coache ma fille et d’autres cavaliers, mais pas trop, je préfère monter mes chevaux, rechercher des chevaux, et faire du commerce ».

 

Tu vois Éric Navet là-bas ?


« Oh oui ! Quand il vient en Floride, je le vois, comme cet hiver où je l’ai vu plusieurs fois. Ceci dit cela fait 35 ans que je le connais ».

 


Que penses-tu de Dinard ?


« Oh c’est magnifique ! Très beau, les gens sont très amicaux et la foule est spectaculaire, j’adore, j’adore ! En plus je préfère le gazon, comme à Calgary. Chez moi je monte sur gazon ».

 

Heureux de participer à tes 3è Jeux?
« Oh oui, comme tu sais avec le Covid ce sera très différent : on ne sait pas à quoi s’attendre dans le stade, ça va être vide. Ce sont des Jeux qui ont été compliqués, et on sera tous dans le même bateau ».

 

Ton objectif : une médaille ?
« Quand on va aux Jeux c’est pour gagner ! En espérant que je monte bien, que ma jument Bardolina, 12 ans, par Clarimo, aille bien. Ma fille Lucy monte un cheval qui a seize ans, Hester, d’une bonne souche : son père est Wandor Van De Mispelaere. »

 

  Etienne Robert

 

28/07/2021

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