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Longines Grand Prix 5* : Delaveau/Delestre, l'incroyable scénario

  • Du grand Patrice - Photos ER
    Du grand Patrice - Photos ER
  • Super Simon - Photos ER
    Super Simon - Photos ER
  • Simon/Ryan Hermès des Hayettes - Photos ER
    Simon/Ryan Hermès des Hayettes - Photos ER
  • Pius Schwizer/PSG - Photos ER
    Pius Schwizer/PSG - Photos ER
  • Pénélope Leprévost/Flora de Mariposa - Photos ER
    Pénélope Leprévost/Flora de Mariposa - Photos ER
  • Du très grand Bosty - Photos ER
    Du très grand Bosty - Photos ER
  • Alexandra Paillot/Polias de Blondel - Photos ER
    Alexandra Paillot/Polias de Blondel - Photos ER
  • Bertam Allen - Photos ER
    Bertam Allen - Photos ER
  • Bosty de dos - Photos ER
    Bosty de dos - Photos ER
  • C'est fait, Patrice a gagné - Photos ER
    C'est fait, Patrice a gagné - Photos ER
  • Deux frères - Photos ER
    Deux frères - Photos ER
  • Martin Fuchs/Clooney - Photos ER
    Martin Fuchs/Clooney - Photos ER
  • Pedro Veniss/Quabri de l'Isle  - Photos ER
    Pedro Veniss/Quabri de l'Isle - Photos ER
  • Pedro/Quabri - Photos ER
    Pedro/Quabri - Photos ER
Le Longines Grand Prix du Master Grand Slam de Christophe Ameeuw, rassemblait 45 champions. Le chef de piste Luc Musette avait concocté un parcours de choix, tout en finesse et hauteurs. Un scénario rarissime a réveillé le spectacle : le barrage à 16 en effet fut un peu long... Mais les quatre derniers vont créer ce qui fait les grands moments : si Pénélope Leprévost, follement applaudie, est piégée dans sa course au temps, Simon Delestre, tour parfait,  prend la tête. Ahlmann fautera sur le même obstacle que Pénélope, et Kevin Staut, dernier en piste, mis au défi par Simon, va réaliser l’improbable : avec un Lacrimoso 3 HDC exceptionnel, ce meneur de talent va réussir l’exploit de battre Simon Delestre au temps, et pas qu’un peu : il lui prend presque une seconde ! L’Irlandais Billy Twomey s’incline : troisième...

Les seize élus au barrage s’affrontent sur un parcours qui occupe toute la belle piste Toubin Clément de Paris : longues lignes droites, détours brusques, c’est une vraie gestion du temps qui s’offre à eux, plus que la difficulté des obstacles. Si la première, la Suissesse Jane Philips Richards/Dieudonne de Guldenboom est sans-faute en 40’’35, les suivants vont accumuler les fautes, piégés par ce temps à battre : la jeune championne de France Alexandra Paillot et Polias de Blondel, le Brésilien Stephan de Freitas Barcha/Landpeter Do Feroleto, jeune inconnu bourré de talent. Bosty, réellement « porté » par le public, va passer l’entrée le double alors que son beau gris est à la limite du refus, mais, malgré ou à cause de l’enthousiasme de la salle, va fauter sur le dernier obstacle... L’Irlandais Billy Twomey/Tinka's Serenade remet les horloges à l’heure : tour parfait, et temps abaissé à 38’’... Suit le jeune Martin Fuchs, le vainqueur de 2014, et son jeune Clooney 51, seulement 9 ans. C’est un sans-faute, mais en 40’’91 il ne peut prétendre au podium...Tour à tour quatre cavaliers vont être piégés et fauter : le Qatari Sheikh Ali Bin Khalid/First Devision, Harrie Smolders/Don VHP Z, l’Espagnol Sergio Alvarez Moya/Carlo 273 et Kent Farrington/Voyeur. Sa compatriote doit sauver l’honneur de l’Amérique et elle le fait : Lauren Hough/Ohlala réussit un sans-faute tout en légèreté, et réalise le deuxième meilleur temps : 38’’13.

Il est dit que ceux qui tentent de franchir la barre des 38’’ le paient cher... C’est alors que Pénélope Leprévost entre en scène et tous les petits drapeaux dans le public virevoltent : c’est qu’elle est en forme, Pénélope, avec sa complice Flora de Mariposa. Elle réalise l’impensable : franchir la barre des 37’’ : 36’’85, le même temps que l’Espagnol, mais la faute la sanctionne, aux pieds de la Tour Eiffel... Simon Delestre entre sous les Vivas : il est rapide et étincelle cette saison. Et il le fait ! Un parcours net et sans bavure, au cordeau, terriblement rapide, avec un Hermes Ryan terriblement réactif, et c’est 37’’94, il franchit la barre des 38’’ ! Le couple phare Christian Ahlmann/Codex One vat-t-il menacer la victoire française sur son sol ? Non, l’Allemand terrible ne baissera pas le temps : 38’’02, et il faute sur le même obstacle que Pénélope, au pied de la Tour Eiffel... C’est alors qu’apparaît le dernier, notre champion, Patrice Delaveau, qui s’est livré à une vraie démonstration avec Lacrimoso HDC les jours précédents. Simon Delestre vient de dire au micro, sous forme de boutade : « Cela se joue à rien mais Ryan est très rapide... Mais il reste Patrice, il va faire mieux ! » S’il avait su... Ce défi ne sera pas vain... Patrice Delaveau met le turbo, survole la piste, mais avec une aisance stupéfiante... Il sait sur le dernier obstacle Longines qu’il a gagné aux acclamations du public, debout. Et Patrice lève le poing vers le trône qu’occupait Simon. Magique ! Cette finale restera dans l’histoire des grands CSI5*, et la Marseillaise entonnée ce soir-là avait des airs de joie à l’unisson aux accents particuliers...

C. Robert

Ils ont dit :

« D’abord, soulignait Simon Delestre, le parcours initial était très difficile. En reconnaissant, nous étions convaincus qu’il n’y aurait pas plus d’une dizaine de barragistes. Si nous nous sommes retrouvés à seize, c’est uniquement parce que tous les meilleurs du monde étaient présents. Je suis allé le plus vite possible, sans aller au-dessus de la limite »,

Billy Twomey le prédisait : « Il y a beaucoup de cavaliers très rapides à venir. Je serais bien étonné de rester en tête jusqu’au bout. Mais si tous les spectateurs voulaient bien croiser les doigts pour moi, cela m’arrangerait ! »

Contre l’avis de ses entraîneurs Jean-Maurice Bonneau et Philippe Guerdat, Patrice Delaveau enleva une foulée dans la première ligne. « Cela m’a fait gagner une seconde et je n’ai plus eu qu’à la conserver. Mais j’ai eu de la chance. » Lacrimoso, qui avait eu peu de temps pour récupérer entre son premier parcours et le barrage, était un peu émoussé et a frôlé quelques barres, comme pour relever le suspense de quelques notes de musique. « Mais, en crack qu’il est, il a tout donné – et c’est passé. »

La Marseillaise a donc retenti une fois encore, reprise en chœur par les milliers de spectateurs. Entre les victoires de Kevin Staut dans le Prix Institut Esthederm, de Simon Delestre dans la Gucci Gold Cup le samedi soir et de Patrice Delaveau dans le MIASUKI Trophy et dans le Longines Grand Prix, les Bleus réalisent un week-end magnifique.

Décidément, la série intercontinentale des Longines Masters réussit au vice-champion du monde en titre, Patrice Delaveau : il a remporté quatre des cinq épreuves majeures de la première édition à Hong Kong en 2013 ainsi que le Prix Emirates et la Gucci Gold Cup à Los Angeles cette année. Sera-t-il le premier à remporter le bonus de 500 000 euros promis au gagnant de deux Longines Grand Prix consécutifs, voire, qui sait, le Super bonus d’1 000 000 d’euros réservé à celui qui réaliserait l’exploit d’en aligner trois d’affilée ?

Rendez-vous au Longines Masters de Hong Kong du 19 au 21 février 2016 !

07/12/2015

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