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Les sabots d’or des B’néville

  • Julia Krajewski/Amande de B’néville
    Julia Krajewski/Amande de B’néville
Médaille d’or par équipe à Rio, médaille d’or individuelle à Tokyo, les chevaux que fait naître Jean-Baptiste Thiébot dans la Manche ont l’or au bout des sabots. 

Il en tire une légitime fierté, mais, avoue-t-il d’emblée « ça ne m’a pas changé la vie et je tiens à préciser que je ne suis pas éleveur de chevaux de Complet. Je cherche le sang, du modèle et je veux des chevaux bien dans leur tête. A 5 ans, Amande sautait bien, elle avait de la force et je la voyais bien faire du Complet. J’avais proposé un arrangement à Astier Nicolas que certains chevaux de mon élevage intéressaient mais il n’a pas donné suite. Quand Mme Meylmans qui avait déjà acheté Opgun Louvo à Yves Berlioz pour Sandra Auffarth et Samourai du Thot à Jean-François Noël pour Julia Krajewski, a vu Amande, elle n’a pas hésité longtemps. L’affaire s’est faite à St Lô au rassemblement des 3 ans. Elle m’a proposé un prix très correct et a embarqué la jument. Le commerce est toujours plus facile avec les étrangers. Je suis évidemment très heureux du résultat obtenu par Julia qui venait de gagner le CCI de Saumur avec Amande ». 

Pourquoi le choix d’Oscar des Fontaines ?

« J’ai préféré un fils de Lando à Lando lui-même que je trouvais un peu regardant. Il était monté à l’époque par Pénélope et la souche maternelle d’Oscar me plaisait beaucoup. J’ai confié Amande à Arthur le Vot à 5 ans, il en était très content. D’une manière générale, je prends mon temps avec les chevaux, je les laisse grandir tranquillement. Je ne cherche pas forcément les finales. C’est à 6 ans que les choses sérieuses commencent. Je ne suis pas du tout contre les circuits de la SHF dont je fais partie mais je les utilise à ma façon. J’ai en ce moment deux 5 ans qui vont très bien dont Gravure de B’néville, sœur utérine d’Amande par Tobago Chevrier et Génial de b’Néville, un Kapitol d’Argonne avec une autre mère. Ils iront certainement à la finale des 5 ans ».

15 à 20 poulains par an

B’néville, c’est une vingtaine de poulinières pour une quinzaine de poulains chaque année. François-Xavier Leroi est cavalier chez Jean-Baptiste. « Il prépare très bien les chevaux et ceux qui les montent après lui n’ont jamais de difficultés. Quelques-uns vont chez Olivier le Vot. Le problème, c’est que les gens croient que ce sont les meilleurs. Ce n’est pas toujours le cas. Il y a toujours de bons chevaux à la maison, pour amateurs comme pour professionnels. J’ai sorti de grands chevaux comme Droit de B’neville qui courait en même temps que Dollar du Murier et Diamant et j’ai aussi fourni de bons chevaux à des amateurs. Maintenant je ralentis un peu l’élevage, je n’ai pas de repreneur et je commence à vieillir. Si vous connaissez quelqu’un, vous pouvez me l’envoyer… »

Voilà, l’information est faite. À bon entendeur.

Réception à Pompadour

Si les médailles d’or n’ont pas changé la vie de l’éleveur manchois, elles l’ont tout de même placé sous le feu des projecteurs de la renommée. Des félicitations et hommages lui arrivent de toute part, comme dernièrement lors du NHS avec la reconnaissance du stud-book SF. À Pompadour, temple du Complet, il sera à nouveau mis à l’honneur pendant la Grande semaine. Juste retour pour cet éleveur, président de Cheval Normandie, membre du comité exécutif de la SHF, vice-président du SBSF qui donne de son temps au collectif.

E. R.

27/08/2021

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