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Le renouveau de l’Adeca

Après plusieurs mois d'intense activité, l'Association des éleveurs de chevaux d'Alsace peut dresser un bilan plutôt positif. Outre une participation remarquée aux Terres à l'envers, l'équipe dirigeante s'est efforcée de structurer l'association qui commence à être reconnue et a lancé son site internet. Une autre étape se prépare, avec la reprise du centre de Pfaffenhoffen, avec des partenaires privés et associatifs. Photo 1 sur 2

En ouvrant l'assemblée générale de l'Adeca (Association des éleveurs de chevaux d'Alsace), lundi 30 janvier à la ferme-auberge Fritsch de Kogenheim, le président Roland Ungerer a fait observer une minute de silence en hommage à Arsène Untereiner, ancien président du syndicat des éleveurs de chevaux d'Alsace Bossue, « un homme du cheval ».
« Notre association fédère les syndicats et associations d'éleveurs de chevaux, mais est aussi ouverte aux éleveurs qui peuvent y adhérer directement », a précisé Roland Ungerer. L'équipe dirigeante a été très active, ces derniers mois. Elle s'est efforcée de structurer l'association et de gérer la reprise des anciens sites techniques de Rouffach et de Pfaffenhoffen. « Un projet de fonctionnement des associations régionales d'éleveurs de chevaux est en cours de réalisation. Il doit encore être approuvé par la SHF. »
Le manque de moyens financiers de l'Adeca est l'une des difficultés majeures. « Nous avons dû solliciter une cotisation exceptionnelle de 300 € à chaque syndicat pour survivre, ainsi qu'une contribution de 150 € pour la réalisation du site internet, chevaux-alsace.fr. » Partie de rien, l'association s'est appuyée sur le bénévolat pour assurer ses différentes missions. Même les juges nationaux ont travaillé bénévolement.
Une avancée, soulignée par Roland Ungerer : « Nous avons pu rejoindre la Chambre d'agriculture du Bas-Rhin, puisque depuis 2005, la filière équine est considérée comme une filière agricole. » Carole Potié, conseillère spécialisée cheval au service élevage de la Chambre régionale d'agriculture, a prêté main forte à l'association. Elle a notamment établi un questionnaire pour faire une enquête sur les habitudes et les attentes des éleveurs alsaciens de chevaux. Ce questionnaire a été envoyé à tous les éleveurs et peut être consulté sur le site chevaux-alsace.fr. « Les résultats de cette enquête permettront d'étoffer les dossiers que nous allons déposer auprès de la Région Alsace », a annoncé Roland Ungerer, avant de remercier Carole Potié et Julie-Anne Garrec, chargée de mission de l'ANSF pour l'Alsace Lorraine, pour le soutien qu'elles ont apporté tout au long de l'année à la filière équine.
L'Adeca fonctionnait de manière trop confidentielle, a confirmé Christian Haessler, directeur territorial IFCE de Champagne Ardennes Lorraine et Alsace. « Aujourd'hui, votre association est reconnue dans la région, mais aussi en dehors. »
Une grande réforme est en cours au sein de l'Institut français du cheval et de l'équitation, héritière des Haras Nationaux. La mise en place du GIP France Haras, début 2011, marque la fin historique de la monte publique assurée par les Haras nationaux, 345 ans après leur création. « Les 800 étalons français ont été transférés au GIP, de même que les matériels et les 450 agents. Ce transfert est transitoire, précise Christian haessler, le but final étant de transférer l'activité d'étalonnage au secteur privé ou associatif. »
En effet, le lancement de ce GIP répond à la volonté de l'État de placer sous gouvernance professionnelle les activités du secteur marchand de la filière équine exercées auparavant par les Haras nationaux. Ainsi, la monte publique, l'identification de terrain et les services aux éleveurs seront progressivement transférées vers des structures territoriales. En Alsace, Harmonie Marcheron a été nommée récemment en poste à Pfaffenhoffen dans le but d'appuyer cette réforme et le transfert de la monte publique.

L'activité du centre de Pfaffenhoffen bientôt transférée

Les prochains centres visés sont Rosières aux Salines, en Lorraine, et les deux centres techniques alsaciens de Rouffach et Pfaffenhoffen. Pour celui de Pfaffenhoffen, une association loi 1908 de droit alsacien est en cours de constitution avec des vétérinaires équins comme Alain Sensenbrenner et Louis Philippe Guimard, et des partenaires associatifs comme l'Adeca, le syndicat d'élevage de chevaux du Val de Moder et une association d'attelage. « Cette association permettra de dynamiser la mission de reproduction et de développer l'attelage, la formation des éleveurs et la valorisation des chevaux de trait. » A ce propos, le président Roland Ungerer a souligné l'implication du maire de Pfaffenhoffen, Pierre Marmillod, qui s'est investi sans compter pour le maintien du site de Pfaffenhoffen.
Pour le site de Rouffach, « il n'y a pas de perspectives claires pour l'instant », le secteur privé n'ayant pas souhaité s'engager. « Il faut trouver une solution rapidement, notamment avec le lycée agricole de Rouffach », a indiqué Christian Haessler. « Nous sommes dans une année charnière, les choses bougent très vite », a-t-il ajouté.
François Fischesser, vice-président de l'Adeca, a passé en revue les chevaux alsaciens qui se sont distingués tout au long de l'année écoulée. « L'Alsace a le vent en poupe dans les différents championnats », a-t-il souligné. Il a profité de l'occasion pour remercier Julie-Anne Garrec, chargée de mission par l'ANSF pour l'Alsace-Lorraine, pour le travail effectué tout au long de l'année.
Dernier intervenant de cette soirée, Michel Gaspard, éleveur, étalonnier, juge national et international ANSF, a plongé ses auditeurs dans le monde merveilleux du cheval, mettant en exergue les qualités inhérentes à chaque catégorie : cheval de trait ou d'attelage, cheval arabe, cheval de loisir et d'endurance, cheval de course, sans oublier les poneys. « Les chevaux français sont merveilleux, ils ont des qualités énormes », a-t-il indiqué.
Roland Ungerer a annoncé que la prochaine présentation des étalons aura lieu au centre technique de Pfaffenhoffen dans l'après-midi du 4 mars. Elle sera précédée, en matinée, par l'assemblée générale du syndicat du Val de Moder. De nombreux chevaux seront présentés aux éleveurs pour qu'ils puissent faire leur choix pour la saison de monte à venir : pur sang, pur sang arabe, ardennais, selle français, islandais.
Pour clore la réunion, la bonne soixantaine d'éleveurs présents a dégusté les Flammenkueche dans une ambiance très conviviale.

Le curly, un cheval hypoallergénique

Roland Ungerer a annoncé l'arrivée des premiers chevaux curly en Alsace. Ce cheval arrive tout droit du continent américain où il était vénéré par les indiens Crows et Sioux qui le considéraient comme un cheval magique. Des ranchers ont pris le relais de l'élevage quand ils se sont aperçus que le curly était d'une gentillesse, d'une rusticité et d'une résistance à toute épreuve. C'est un cheval très intelligent, qui recherche la compagnie des hommes, adore les caresses et est plein de bonne volonté.
Calme, équilibré et sensible, le curly est polyvalent, c'est une monture idéale pour toute la famille. Il apprend vite : du dressage à la randonnée en passant par la voltige, l'obstacle, l'attelage ou le western.
L'une de ses caractéristiques, ce sont ses poils hypoallergéniques, constitués d'une protéine différente de celle des autres chevaux. Frisé, il perd ses poils en été. Son sabot rond à la corne dure n'a pas besoin d'être ferré.
Le gène curly est un gène dominant, et des essais sont en cours pour croiser un curly avec une autre race et obtenir, avec un peu de chance, un cheval naturellement frisé et hypoallergénique. « C'est un marché de niche, pour les personnes allergiques aux chevaux." Il existe environ 150 chevaux curly en France. L'éleveur alsacien en possède trois femelles et un mâle importé du Canada.
01/03/2012

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