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L’Association Française d’Attelage : en voiture !

  • André Grassart (à droite) ancien journaliste signe l'Appel à l'Aide 2019 pour les voitures des Haras. Ici avec le collectionneur François Tessiot (à gauche) (© MGPY)
    André Grassart (à droite) ancien journaliste signe l'Appel à l'Aide 2019 pour les voitures des Haras. Ici avec le collectionneur François Tessiot (à gauche) (© MGPY)
  • Concours de traditions 2023, à vos calendriers (© MGPY)
    Concours de traditions 2023, à vos calendriers (© MGPY)
  • Des présentations qui laissent rêveur ! Ici à Loches (© MGPY)
    Des présentations qui laissent rêveur ! Ici à Loches (© MGPY)
  • Jeudis du Pin - Attelages (© MGPY)
    Jeudis du Pin - Attelages (© MGPY)
  • Jeudis du Pin - Attelages (© MGPY)
    Jeudis du Pin - Attelages (© MGPY)
  • L'occasion de découvrir les terroirs lors des rassemblements de tradition (© MGPY)
    L'occasion de découvrir les terroirs lors des rassemblements de tradition (© MGPY)
  • La patrimoine hippomobile des anciens Haras nationaux en présentation au Pin (© MGPY)
    La patrimoine hippomobile des anciens Haras nationaux en présentation au Pin (© MGPY)
Sur le site saumurois de l’IFCE, Alain Bahuchet - Président de l’association ouvre l’assemblée générale 2023 entouré de personnalités de l’Attelage de Tradition. Ils sont une bonne vingtaine : membres du bureau, organisateurs de concours, rallyes et rassemblements, spécialistes du patrimoine, meneurs, collectionneurs, de nombreux experts chacun dans leur spécialité... André et Nicky Grassart, Jacques Dumont, Louis Basty, Patrice Biget, Francis Lemaitre, Jean-Pierre Gay, Marie-Anne Privat, Mickaël Quincé, François Tessiot sont entre autres présents.

Les premiers constats, passée l’information de la bonne santé financière de l’association, notent l’état du parc hippomobile patrimonial français. Le défaut de savoir-faire en matière d’entretien des particuliers-propriétaires de voitures exceptionnelles, les trésors soumis aux épreuves du temps dans des lieux de stockage inadaptés, la raréfaction des professionnels spécialisés dans la restauration des pièces, le cas des artisans charrons, bourreliers-selliers...  Dans sa dernière « Lettre de l’AFA », un article de l’ancien Conservateur du Patrimoine Jean-Louis Libourel dresse un inventaire désolant des dernières grandes collections privées françaises dispersées à la mort de leur propriétaire. Celles d’André Becker, Dina Vierny, du baron Julien Casier, de Frédéric Piveteau. A noter que la collection Louis Lacroix est en revanche préservée et exposée au public, à Marcigny (71), grâce au remarquable travail de son fils Franck.

Sensibilisés à maints niveaux sur la nécessité de valorisation et préserver nos patrimoines matériels comme immatériels, l’IFCE et son Pôle Equitation de Tradition Française - dont la Direction revient à l’Ecuyer en Chef du Cadre noir de Saumur, - intervient au sein du Comité culture, patrimoine et UNESCO de l’IFCE. Monsieur François Huot-Marchand, Adjoint du colonel Vallette, est chargé de missions pour les affaires patrimoniales ; Il se réjouit du développement de relations entre l’Institut et les Meilleurs Ouvriers de France. « Certains métiers sont en tension, comme celui d’artisan charron traditionnel. Le charron moderne est l’une des disciplines du compagnonnage actuel, aussi nous cherchons des voies afin de conserver les savoirs-faires. Pourquoi ne pas imaginer une spécialisation de l’un des métiers déjà présents dans le giron des MOF ? Le métier de charron se rapprocherait de celui de charpentier naval, d’ébéniste. Nous en sommes encore aux prémisses reste que les liens sont créés, les réflexions s’échangent, c’est encourageant ».

« Chefs d’œuvre en péril », vers la sortie de crise

L’affaire remonte à 2019 et se place à la Une « Voitures des Haras nationaux : Chefs d’œuvre en péril »*. Dans une lettre publiée dans la presse spécialisée d’attelage une tribune est ouverte par nos plus grands experts. François Durand, gérant du groupe Diligence presse, Jean-Louis Libourel, Conservateur du Patrimoine en retraite, André Grassard ancien Grand Reporter, Tanneguy de Sainte-Marie, ancien régisseur du domaine du Pin, le vice-président hippomobile Christian Depuille … Tous sonnent l’alarme … jusqu’à la conclusion par Alain Bahuchet pour l’AFA « Lettre du président Alain Bahuchet à M. Jean-Roch Gaillet, Directeur général de l’IFCE ».

Les agents actifs de l’IFCE, comme retraités des Haras, qui ont participé aux opérations « spontanées » de sauvegarde du patrimoine hippomobile expliquent longuement avec précision comment se sont déroulées les faits. Au gré des fermetures, récupérer les voitures et leur trouver un espace sûr de stockage. Des équipes qui se mobilisent notamment sous l’impulsion de Philippe Roche, Louis Basty, Jean-Louis Libourel, Jacques Tamalet pour ne citer qu’eux…Suivre l’inventaire connu, selon l’anecdote « retrouver une fois une voiture annoncée brûlée dans une réserve à l’écart » sic… Identifier les monuments historiques, s’informer auprès des représentations locales, châteaux et musées si certains sont intéressés et peuvent accueillir dans de bonnes conditions certains véhicules. Répertorier et pucer les voitures. Veiller sur l’état pendant les phases de stockage de transition. Vider l’ensemble du hangar, procéder à un dépoussiérage complet, protéger tout, procéder à trois jours de fumigations de la réserve, installer des bâches, des protections. Constater des rafistolages de-ci, de-là… des choix de peintures parfois très contestables… parfois un état dégénératif bien avancé à l’arrivée des véhicules.

La présentation de François Huot-Marchand qui s’en suit est rassurante. Ainsi au titre de « Conservation Restauration », il est question de : « sauvegarder le patrimoine culturel matériel et immatériel tout en garantissant son accessibilité aux générations présentes et futures». La gestion en bon père de famille somme toute. Au programme, un plan de conservation et restauration des véhicules hippomobiles, un fonds de documents et d’archives patrimoniales et l’accueil et la conduite d’études scientifiques. La prise de conscience de l’Institut et sa volonté de prendre les choses en main semblent significatives.

Dans la salle, les avis s’échangent. Les plus pragmatiques résonnent. Les carrossiers ont toujours réhabilité certaines pièces d’occasion d’un véhicule qui ne passerait pas son contrôle technique… Sauf pièces d’exception particulièrement rares évidemment. Mais quid dans un garage de 10 voitures dont une - prête pour la ferraille et une - avec un phare manquant, de prendre une pièce de A pour réhabiliter B ? Sincèrement … Et dans la cave, les 20 tonneaux faits main par le grand-père, qui irait prendre le 21ème en phase avancée de décomposition pour le mettre sous vitrine et l’exposer ? A l’heure du tout venant de la communication perpétuelle, la force de cette tablée est dans la justesse et la rationalité.

La poursuite de l’exposé des nouvelles politiques de « L’Héritage Commun » dévoile pour objectifs de finaliser l’inventaire et d’engager un processus priorisé et pluri-annuel de restauration et de valorisation des véhicules, comme d’animer un réseau de gestionnaires ou propriétaires pour mettre en valeur tant les voitures que les savoir-faire associés. Enfin au titre des actions phares, un « guide pour la conservation et l’entretien des collections hippomobiles » et le déploiement de la campagne de fumigation … Il semble que l’Appel de nos experts ait été entendu.

Sur un autre sujet, plusieurs meneurs représentant la relève de l’Attelage de traditions souhaitent prendre la parole. Il est demandé la possibilité de mettre en place des commentaires avec les grilles de notation des concours. Humainement, face à l’engagement et l’investissement d’une telle passion-loisirs, de mettre autant de cœur à préparer l’année longue son attelage et ses sorties, et terminer un concours sur une feuille de notes, pas toujours bien digeste par ailleurs… Il est porté à l’attention de l’association que davantage d’échanges sur les concours, d’accueil des nouveaux arrivants seraient très appréciés, afin de comprendre, se sentir partie intégrante, grandir et évoluer ensemble. Il semble qu’à la différence de l’attelage sportif où la mixité générationnelle est un très bel exemple de dynamique familial, l’attelage de traditions peine à trouver sa relève de meneurs, qui eux cherchent leur place…

Terminant cette assemblée, la présentation du cas de restauration d’un harnais du XVIIIe siècle présenté par la spécialiste et Conservateur du Musée national de la Voiture de Compiègne. Marie-Anne Privat détaille dans son exposé qu’avec chaque voiture venait un ensemble de harnais reprenant chaque détail de décoration, des harmonies des cuirs, des incrustations, et qu’ainsi - de fait - il n’y a pas que le véhicule en lui -même à considérer mais tout un ensemble d’équipements et de harnachements reliés. Les harnais restaurés sont exposés sur un socle en forme de cheval « Les suspendre en vitrine les déforment par la pression du poids exercée sur les cuirs ». Essentiel donc le principe d’équilibre et de répartition des charges. Un parfait exemple de réussite, le Musée de Compiègne est une référence en la matière en termes de collaborations du monde associatif avec l’Etat et ses représentants.

Une rencontre qui se poursuit par un déjeuner convivial et raffiné proposé par le Chef de l’Institut, avant de partir à quelques kilomètres redécouvrir la collection hippomobile Bouvet Ladubay. Une vingtaine de véhicules constitue l’ensemble grâce à un travail considérable et l’alliance de trois acteurs, la Maison saumuroise, l’IFCE et l’association Saumur Attelage.

Une adhésion bien utile à cette association à l’heure où les médias professionnels spécialisées se raréfient, une lettre d’informations mensuelle particulièrement instructive et intéressante par des experts toujours très actifs, des conseils sur les techniques, les agendas des concours, les contacts intéressants, des hommages, des personnalités, des collections… Si vous ne connaissez pas encore, l’ensemble des regroupements de l’attelage accueillent des bénévoles sur les compétitions, des stages d’initiation, de perfectionnement à la pratique de menage, des écoles ; Des sessions de formation pour devenir juges existent également en France, renseignez-vous, la discipline recrute !  

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Au programme 2023, soumis à modifications

Concours internationaux d’attelage de tradition : CUTS à Compiègne (60) les 20-21 mai, Chambord (41) les 14-15-16 juillet, Caussade (82) le 22 juillet, le Pin-au-Haras (61) le 23 juillet, Villefranche-de-Rouergue (12) du 13 au 15 août, Trançais (03) les 19 et 20 août, Amboise (37) le 10 septembre, et Uzès (30) les 21 et 22 octobre 2023.

Rallyes et rassemblements : La Route Eugénie au départ de Compiègne (60) 22 et 23 avril, Rallyes des Cuves – Sassenage (38) le 23 avril, Rallye autour des châteaux et villages de charme du Saumurois – Saumur (49) du 6 au 8 mai, Rallye de La Brie (77) les 5 et 6 août ; Rallye du Boulonnais – Enquin-sur-Ballons (62), Courses du Pin (61), les 7 et 8 octobre.

Plus d’informations et contact : afa.info@laposte.net afa.tradition@orange.fr

Melanie Guillamot
Sources : Reportages « Chefs d’œuvre en péril » Attelages magazine n°120, février mars 2019

02/02/2023

Actualités régionales