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La chronique d’Eustache : la gale de boue

Qui côtoie fréquemment les écuries, a déjà croisé la fameuse « gale de boue » : maladie croûteuse principalement hivernale. Pourtant cette maladie, bien mal nommée car elle ne fait pas partie scientifiquement des « gales » qui sont des affections causées par un acarien, revêt quelques mystères.


Qui suis-je pour partager avec vous les secrets de la gale de boue ? Je suis cavalière et vétérinaire diplômée en phytothérapie.



Alors, qu’est-ce que la Gale de Boue ?


De façon savante, la gale de boue est définie comme une « dermatophilose croûteuse peu prurigineuse causée par la bactérie Dermatophilus congolensis ». Pas facile à caser au cours d’une discussion me direz-vous, mais il fallait que je vous la nomme ! Comprenez : maladie de peau croûteuse qui ne démange pas.


Quels en sont les symptômes ?


La gale de boue atteint surtout les membres des chevaux, particulièrement les paturons. On la retrouve aussi sur la ligne du dos et sur la croupe.


D’abord, des croûtes se forment sur les zones atteintes, les poils s’agglutinent en « pinceau » puis tombent. La peau est irritée, suintante et douloureuse. Des crevasses ulcérées se forment.


Tout cela n’est pas très réjouissant, en plus d’être assez douloureux pour le cheval !


Quelles en sont les causes ?


L’humidité ! C’est elle la principale responsable ! Les chevaux vivant dans des prés boueux, des litières souillées d’urine sont fréquemment atteints.


Un autre facteur aggravant : la peau claire. Il est démontré que les chevaux à peau claire, plus photosensible, sont sujets à développer plus facilement la gale de boue. Or il est fréquent que les paturons soient ornés de jolies balzanes !


Enfin, les longs fanons sont eux aussi source de maintien de l’humidité et donc facteur aggravant.



Mon cheval est atteint de gale de boue, que dois-je faire ?


Tout d’abord, mettre le cheval au sec ! Le rentrer au box en cas de pré boueux, changer la litière, rendre son environnement sain. Assainir est fondamental ! La spore, forme de résistance de la bactérie, peut survivre plusieurs années dans un milieu favorable ! Ensuite protégez-le du soleil !


Les soins à apporter sont locaux :


en premier lieu, tondre la zone atteinte. C’est une étape fondamentale.


Une fois à nu, désinfecter à l’aide de produits antiseptiques doux en frottant légèrement. Le but est de ramollir les croûtes pour s’en débarrasser sans les arracher (ce qui risquerait d’aggraver les lésions).


Ensuite, sécher la zone parfaitement avec un linge propre et appliquer un soin spécialisé hydratant. Du côté des produits naturels, il y a des merveilles pour traiter la gale de boue : huile essentielle d’arbre à thé ou de lavandin, bardane, aloé véra, propolis, calendula… Ils assurent une protection très efficace !


Enfin, il est fortement recommandé d’ajouter des compléments alimentaires à la ration pour soutenir les défenses immunitaires et assurer une bonne réparation cutanée : échinacée, oméga 3 et 6, pissenlit, entre autres, sont vos alliés.


Dans les cas les plus graves, le vétérinaire peut décider d’ajouter des antibiotiques.


Quelques vérités sur la gale de boue, pour tordre le cou aux croyances.


Elle n’est pas contagieuse de cheval à cheval, mais se transmet par le milieu extérieur ! D’où l’importance que le milieu soit sain.


Tout ce qui ressemble à de la gale de boue n’en est pas. C’est ainsi qu’il ne fait pas confondre avec la teigne, la véritable gale du pied (dûe à un acarien), les poux ou les dermatoses des chevaux de trait. Le seul moyen de faire le diagnostic, c’est le prélèvement.


Couper les long fanons en prévention n’est pas une bonne idée. Ils assurent « une gouttière naturelle » qui protège les paturons.


Dr Semblat
, www.bonjoureustache.com

24/01/2019

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