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JEM : Sophie Dubourg : « Moins saupoudrer »

  • Sophie Dubourg
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Sophie Dubourg, directrice technique nationale dresse le bilan de cette édition 2018 des Jeux équestres mondiaux : mitigé sur le plan sportif. « Dans toutes les disciplines, ce qu'il faut qu'on retienne, c'est de moins saupoudrer, d'essayer de faire des short-lists de tous ces meneurs, cavaliers, voltigeurs et de les accompagner au mieux sur chaque grande échéance. »

La médaille du concours complet, c'est super. Ils ont pourtant eu des conditions difficiles mais on avait des équipiers formidables et en individuel aussi avec Astier Nicolas. Ils sont vraiment restés sur leur rang mondial, il n'y pas eu de contre-performance voire même une très belle performance d'équipe mais aussi d'Astier avec son jeune cheval. C'est une médaille et c'est aussi une qualification pour les Jeux olympiques donc on respire pour cette discipline. 
Concernant le para-dressage, on vient de récupérer cette délégation. Les résultats sont décevants et on ne peut pas se cacher indéfiniment derrière le fait que ce soit une discipline en structuration. C'était le dernier championnat où l'on pouvait avoir cette explication-là. On doit vraiment avancer. On a une grosse déception individuelle avec José Letartre, avec des écarts de notes assez importants qu'on a du mal à digérer mais c'est une discipline appréciée, il faut l'accepter.  
Le reining est une des satisfactions de ces mondiaux. Nous avons deux individuels en finale, une belle 6e place par équipe à rien du tout du bronze. C'était attendu car on avait une équipe forte. Le challenge c'est de conserver ça, de surfer sur ce résultat-là et d'entretenir cette dynamique. On sait que ce sont des cycles mais la Fédération a envie que ça continue dans ce sens.

Pour l'attelage, on est tous déçus. On était 4e au championnat d'Europe, on est 4e aux mondiaux, on est 3e au dressage devant des nations qui sont fortes. On a une équipe formidable. On a encore d’autres meneurs qui sont restés en France. On a vraiment un bel avenir pour cette discipline, je pense que l’on a trouvé l’axe de travail, les bons techniciens. On l’a prouvé sur ce championnat-là. Ils sont déçus aujourd'hui mais on a encore progressé et on va encore progresser.

Pour le saut d’obstacles c’est difficile et c’est une grosse déception d’être passé à côté de la qualification pour les Jeux olympiques. On a eu beaucoup de fautes. On a eu des manches de Coupe, notamment la première, très difficiles mais c’était difficile pour toutes les nations. Nos chevaux étaient un peu verts et puis Rêveur, qui a plus d’âge mais qui a bien servi les deux premiers jours. On est à trois barres sur l’ensemble des parcours de la qualification. On a beaucoup de fortes nations et une concurrence grandissante comme l’Australie. D'autres grandes nations fortes européennes sont comme nous passés à côté.  Ça ne nous console pas mais ça veut dire qu’elles seront aussi en bagarre pour aller chercher cette qualification aux championnats d’Europe l’année prochaine. Nous sommes arrivés pas très armés avec des cavaliers qui n’avaient jamais fait de championnats à part Kevin. On savait que ce serait difficile, bien sûr qu’on est déçu parce que ce n’était pas non plus infaisable, en tout cas la 6e place. La médaille, maintenant quand on a vu le niveau et les chevaux médaillés, des chevaux qu’on a déjà vus gagner des championnats ou des Grands Prix, c’était assez inabordable pour l’équipe qu’on avait mais la 6e était abordable.

La 9e place d’Alexis Deroubaix souligne l’engagement et le travail des Français, des éleveurs français, des propriétaires qui investissent aussi et qui gardent leurs chevaux. Ils étaient là encore auprès de nous sur ces championnats-là. C’est ce qu’il faut souligner parce que j’entends beaucoup « on n’a plus de chevaux en France, on n’a plus de chevaux en France… », ce n'est pas vrai. On a des chevaux en France, on a des propriétaires, des éleveurs, des investisseurs, on a un circuit de jeunes chevaux comme jamais on n’a eu. Pour 2020, il faut se poser les bonnes questions. Je pense déjà qu’il faut travailler avec ce qu’on a avant de dire qu’on n’a pas assez de chevaux.

Enfin la grosse satisfaction, c'est bien sûr la voltige. La médaille d'or de Lambert Leclezio, c'était vraiment formidable. C'est un travail sans faille pour les trois garçons, pour tout le staff. En plus de l'émotion dégagée, on attendait ça, on l'a eue en plus avec une excellence jamais atteinte, avec un public et des juges conquis. On en est encore plein d'émotions ! On va aussi conserver ça, on va encore structurer, accompagner ces individuels. Et on a également un projet d'équipe à remonter après les déboires rencontrés cette année. 

Dans toutes les disciplines, ce qu'il faut qu'on retienne, c'est de moins saupoudrer, d'essayer de faire des short-lists de tous ces meneurs, cavaliers, voltigeurs et de les accompagner au mieux sur chaque grande échéance.

Le bilan sportif est mitigé. Le bilan humain, encadrement, technique, il est plus que positif. Tous les athlètes ont montré le meilleur d'eux-mêmes. Nous n'avons eu que des bons comportements. Je pense que tout le monde repart grandi. On est très fatigués, on a dépensé beaucoup d'énergie, beaucoup de moyens, humains, financiers, de la part de la Fédération c'était un challenge. On avait sept disciplines, on a peu de médailles, il faut que ce qu'on fait là et ce qu'on a obtenu serve de levier quand on va rentrer en France
."

24/09/2018

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