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Internationaux de Dressage à Saumur : rafle espagnole

(en ligne le 11 juin 2010) L’édition 2010 du CDIO*** de Saumur a porté haut les couleurs de l’Espagne qui a tout raflé  y compris la Coupe des Nations devant la Belgique et la Grande Bretagne. Meilleur couple tricolore, Marc Boblet et Whitny Star, deux fois médaille de Photo 1 sur 2
bronze (GPS et RLM Grand Prix) sauvent l’honneur de la France, 5e derrière l’Allemagne.

Vent, froid, pluie et même grêlons étaient au rendez-vous de ces 6es Internationaux de Saumur, incontournable événement du dressage Français. Mais l’organisation toujours aussi parfaite de son chef d’orchestre Philippe Limousin, sous la houlette de Robert d’Artois, directeur de l’ENE et directeur général adjoint de l’IFCE, a permis aux 220 couples des 23 nations engagées de dérouler les trois épreuves de leurs CDI respectifs dans les meilleures conditions et une excellente ambiance.
CDIO*** - Hégémonie Ibérique : le Grand Chelem pour Juan Manuel Munoz Diaz.
L’habituelle hégémonie des pays d’Europe du Nord a dû, pour une fois, s’incliner devant celle d’un pays d’Europe du Sud « montant », l’Espagne.
Carton plein, en effet, pour son équipe (Juan Manuel Munoz Diaz/Fuego XII, Jordi Domingo Coll /Prestige, Claudio Castilla Ruiz/Jade de MV, Rafael Ortiz Alcala Zamora/G-Nidium 1) qui a tout raflé dans ce 6e CDIO***, événement phare de ces internationaux. Trustée par Juan Manuel Munoz Diaz, elle a non seulement remporté la Coupe des Nations (4956 points) devant la Belgique (4827) et la Grande Bretagne (4716) mais aussi les trois victoires individuelles de ces rencontres du plus haut niveau.
Victoires dues aux prestations de son leader Juan Munoz Diaz qui a dominé les trois étapes. Associé à son superbe étalon PRE gris de 12 ans Fuego XII (Utrefrano VII-Mundana), aussi bon dans ses allures longitudinales que dans ses allures relevées particulièrement altières, il remportait le Grand Prix (72,085 %) devant le Belge Jeroen Devroe/Apollo Van Het Vijverhof (71,106%) et l’Anglaise Fiona Bigwood/Wie-Atlantico De Ymas (70,851 %), le Grand Prix Spécial (73,583 %) devant Fiona Bigwood (71,167 %) et concluait en beauté avec l’excellente moyenne de 76,500 % dans la RLM Grand Prix, talonné de nouveau par Jeroen Devroe (72,650 %).
La joie était donc à son comble dans le camp ibérique, lorsque son joli hymne retentit une 4e et ultime fois à l’issue de la RLM pour saluer la 3e victoire de Juan Munoz Diaz. D’autant plus qu’une 4e place en coupe des Nations lors de l’édition 2009, ne lui avait pas permis de prendre sa revanche sur la France qui lui avait ravi la victoire en 2008, après un duel « à couteaux tirés ». Si l’on précise que c’était pratiquement avec les mêmes protagonistes (Beatriz-Ferrer Salat/Faberger, Juan Munoz Diaz/Fuego XII et Jordi Domingo Coll/Prestige, entre autres), on peut affirmer que l’équipe ibérique a bien pris sa revanche. Et ce, malgré l’absence de sa première « locomotive » Béatrix Ferrer Salat. A quand la belle pour la France ? Pas encore cette année, en tous les cas. Elle a seulement gagné une place. 6ème l’an passé, l’équipe tricolore 2010 : Marc Boblet/Whytni Star, Remy Issartel/Hilton du Clotobie, Jean-Philippe Siat/Tarski van de Zuuthoeve, Dominique d’Esmé/Roi de Cœur, a conclu à la 5e place en Coupe des Nations derrière l’Allemagne et devant la Suisse.
Meilleur tricolore, Marc Boblet, le seul à tirer son épingle du jeux a sauvé l’honneur. 7e du Grand Prix (67, 660 %) derrière l’Irlandaise Anna Merveldt/Coryolano, les Espagnols Claudio Castilla Ruiz/Jade de MV (5ème) et Jordi Domingo Coll /Prestige (4ème), il remportait deux médailles de bronze : dans le GPS (70,583 %) derrière l’Anglaise Fiona Bigwood/Wie-AtlanticoDeYmas et devant la Belge Claudia Fassaert/Ostra. Enfin dans la RLM Grand Prix, il signait sa meilleure performance dans ce CDIO qu’il concluait donc à la 3e place devant Fiona Bgwood, avec une belle moyenne de 72,550 %, après avoir talonné le Belge Jeroen Devroe, en tête jusqu’au passage du gagnant Juan Manuel Munoz Diaz et 2e en final.
« Ces bons résultats de Whytni confirment sa bonne forme et les progrès techniques réalisés », confiait son cavalier : « Pour le Grand Prix, je suis relativement content : d’abord pour les notes : cela prouve que quand il ne fait pas de fautes il continue à prendre des points à certains endroits. (ce fut le cas dans le GPS et la RLM). J’ai fait trois fautes majeures dans ce GP notamment dans les changements de pieds aux 2 temps où il trébuche et pour les « zig-zag » (appuyers), je fais une faute de fond qui m’est due. C’est vraiment de ma faute. Mais je suis satisfait du cheval qui a gardé toute son énergie. Donc, en plein progrès. Il confirme son bon début de saison. A Londres (début avril) où il y avait un très gros lot de chevaux, il était 3e dans le GP et 4e de la RLM avec le même style de points entre 67 et 68. Cela montre qu’on est en train de se mettre dans le créneau. On essaye en ce moment d’avoir les classifications pour les Jeux équestres mondiaux, à savoir 4 fois 67 % dans les CDI*** et plus. Il en faut donc encore deux. On essaye d’y croire, on travaille pour. Hambourg et Rotterdam sont prévus et peut-être Aix-la-Chapelle… Dans l’ensemble, tout est positif, tout va bien, je m’amuse beaucoup avec Whytni. Sur le plan caractère, il est toujours fidèle à lui-même, mais comme on se connaît de mieux en mieux, il fait des progrès physiques assez incroyables, donc c’est super sympa de le monter ».

Si Marc Boblet était satisfait de sa monture, ses trois co-équipiers l’étaient moins. Remy Issartel/Hilton du Clotobie, deuxième meilleur score français dans la Coupe des Nations avec 64,894 % et une 19e place dans le GP, ne pourra accéder à la RLM ouverte aux quinze premiers du GPS. Dans ce dernier, pénalisé de deux points par juge pour erreur il concluait à la 22e place, gratifié malgré tout d’une correcte moyenne de 64,750 %, conte-tenu des pénalités. Quant au champion de France en titre Jean-Philippe Siat/Tarski Van de Zuuthoeve, et Dominique d’Esmé/Roi de Coeur, (seize fois championne nationale), ils ont dû subir l’impitoyable loi du sport (de la malchance diront les uns) en essuyant de cuisants revers de médailles. Respectivement 25ème (63,574 %) et 30e (62,298%) du Grand Prix, Jean-Philippe Siat , en dépit d’un bon début, concluait le GPS à la dernière place (58,500%) et Dominique d’Esmé, à l’avant dernière (58,667%), sur un Roi de Cœur, en perte d’impulsion ? Contre-performances non expliquées, compte tenu des bons débuts de saison de chacun. Mais les chevaux ne sont pas des mécaniques et si les médailles ont des revers, elles ont aussi des endroits. Il suffit d’attendre qu’elles se retournent !
CDI*** : l’Europe du Nord reprend le flambeau
Dans ce CDI*** les nordiques reprenaient les honneurs : victoire du GP pour le Danois Anders Dahl devant l’Allemande Ellen Schulten-Baumer, vice-versa dans le GPS avec les belles moyennes de 71 % pour Ellen Schulten-Baumer et 69,292 % pour Anders Dahl. Enfin, l’Anglais Richard Davison, 3e du GP, s’octroyait la RLM GP (75,150 %) devant sa compatriote Henriette Andersen (71,250 %) et la Néerlandaise Jenny Schreven, (71,050 %). Une victoire bien méritée compte tenu du déroulement de cette reprise sous les grêlons qui avaient contraint le couple à s’arrêter et repartir une 2e fois, après autorisation du Jury.
Côté Français, le meilleur score en GP sera celui de Marie-Hélène Syre/Sinclair C, 16e avec 63,660 %. Ses co-équipiers, dans le dernier tiers du classement remontaient spectaculairement dans celui du GPS et se partageaient les accessits : 7e Gabrielle Mathieu/Das Bin Ich (64,083 %) 9e Ludovic Martin/Pastor Gub (62,792 %), 10e Michel Mouré/Sultan (61,375 %), 11e Stéphanie Childeric/Frido 17 (60,750 %), tandis que Jacques Albert/Rossini prenait la 10ème place de la RLM GP (64,100 %).
Dans le petit tour, dominé par l’Allemande Dorothée Schneider/Forward Looking (St Georges et Inter 1)et le Norvégien Siril Helljesen/Dorina, (RLM Inter 1), Stéphanie Collier monte deux fois sur la 3e marche du podium associée à son nouveau et prometteur KWPN de 7 ans Werner (Krack C-Night Fever) gratifié des excellentes moyennes de 67,947 % en St Georges et de 68,737% en Inter 1.
A quelques centièmes de points, elle manque de peu celle de la RLM en restant au pied avec 69,800 % contre 70,050 % attribué à la Suédoise Cecilia Kristoffersen/Pay Back TP 3ème derrière le Belge Yoni de Souter/Bonaire Van de Mottelhoeve (70,750 %). Qualifiés aussi dans cette finale, Maxime Collard/Cockpit et le seul écuyer du Cadre Noir de ces internationaux, Jean-Paul Largy/Welfenkonig concluaient respectivement aux 8ème et 15e places.
CDIU-25 : Epreuves préparatoires du plus haut niveau réservées aux cavaliers de 16 à 25 ans
Courue sur deux épreuves Inter 2. 16-25 et Grand Prix 16-25 cette compétition qui réunissait trois couples dont deux Français Antoine Lion/Concerto et Marine Subileau/Ilaibo a couronné l’Allemande Ann-Kristin Dornbracht/Lancelot 274 (66,186 %) devant Antoine Lion (60,744 %) et Marine Subileau (55,256 %). En préparation du diplôme d’instructeur à l’IFCE, Marine Subileau a néanmoins satisfait son entraîneur Philippe Limousin qui a apprécié la qualité de son équitation avec ce cheval qu’elle monte occasionnellement.
CDI Jeunes Cavaliers : Razzia Hollandaise
Décidément, la terre Saumuroise est toujours aussi fertile pour les jeunes tulipes Hollandaises.
Deux premières places en reprise d’Equipe, les six premières plus la 9e en Individuelle, les première, 3e et 6ème dans la RLM, c’est le score des Pays Bas qui n’ont cédé que deux médailles dans ces épreuves : le bronze en reprise d’équipe, et l’argent en RLM, détenus par la seule concurrente Germanique Ann-Kristin/Gryffindor. Parmi les médailles Hollandaises, Angela Krooswijk/Flash double la mise en remportant deux fois l’or en Individuelle et RLM, et l’argent en reprise d’Equipe. Dans cette dernière Michelle Van Lanen/Urchin B s’attribue l’or; médaille d’argent et 4e en Individuelle avec son autre monture Incredible, elle concluait à la 6e place en RLM avec Urchin B, devancée par une autre compatriote, Danielle Van Mierlo/BCM Ucento, 3e. Cette dernière assurait aussi le doublé avec une deuxième médaille de bronze en Individuelle. Face à une telle coalition étrangère et en l’absence de la Saumuroise Anne Chapron et de Pauline Leclercq, toutes deux en période d’examens universitaires, seule Claire Richard/Ornement P (65,050 % en Individuelle) est parvenue à se qualifier pour la finale qu’elle conclue à la 15ème place (63,350 %). Camille Cheret-Judet 16e avec Rangoon (65,737 %) dans la première épreuve, n’a pu se qualifier ni avec lui, ni avec son deuxième cheval Fellini 11.
CDI Juniors : duel Ispano-Belge
Duel très serré entre le Belge Mieke Mommen/Rocky et l’Espagnol Morgan Mestre Barbançon/Dankeschoen 3 qui obtenaient les mêmes totaux et les mêmes moyennes dans les première et dernière épreuves. (69,568 % pour la reprise d’Equipe et 75,583 % dans la RLM). Dans ce cas les notes d’ensemble départagent les protagonistes. C’est le Belge qui l’emportait. Deux fois donc médaille d’argent, Morgan Mestre repartait quand même avec de l’or, celui incontestable de l’Individuelle (71,316 %) devant la Néerlandaise Danielle Houtvast/Rambo (71,00 %) et son redoutable adversaire Mieke Momment (70,421 %). Derrière ces victoires Ispano-Belge et leurs accessits Danois, Belges, Espagnols et Néerlandais en majorité, les sœurs Van Den Berghe ont été les meilleures Françaises. En selle sur leurs nouvelles recrues, deux belles juments étrangères : Scalia (Rhein de 9 ans par Sandro HT-Mirabell) pour Victoria, et Louisiana (10 ans par Lord Sinclair et Roccar R) pour son aînée Alix. 10ème à l’issue de la première épreuve, Victoria remontait à la 8e place dans la seconde et la conservait en finale avec l’excellente moyenne de 70,333 %. Idem, presque, pour Alix qui montait également Othello avec lequel elle ne pourra accèder à la finale. Elle se consolait avec Louisiana; 13e en Equipe, 16e en Individuelle et 10e dans la RLM finale (69,167 %). Ces bons résultats qui permettaient aux deux sœurs de figurer à la remise de prix permettent aussi d’envisager leur éventuelle participation à une potentielle équipe pour les prochains championnats d’Europe.
CDI Poneys : Triplé d’ Antoinette Te Riele
Comme chez les Jeunes Cavaliers, Les Pays Bas ont dominé leurs principaux adversaires Teutoniques et Britaniques. Associée à sa jeune ponette Golden Gil (Westf de 8 ans /FS Don’t Worry-Golden Dream) la très jeune Hollandaise Antoinette Te Riele a réalisé un beau triplé en remportant les trois victoires poneys sur des moyennes époustouflantes : 75,389 % en Equipe, 76,579 % en Individuelle et 77,200 % sur la RLM. Ce qui valorisait les tricolores, dont quatre atteignaient plus de 67 % et réjouissait Alain Francqueville, le sélectionneur national. Il s’agissait de : Victoria Borée, la meilleure, et son bel étalon Doppelspiel (PES de 12 ans par Dornick B-Golden Dream) avec 68,500 % en équipe, 67,263 % en Individuelle et 68,400 % en RLM, réciproquement 11e, 15e et 13e - Céline Miereanu/Qualidaluna, : 68,111 % et 12e en Equipe, - Joy Albeck/Wimbledon 35 : 67,222 % 16e en Equipe et 18e en Individuelle (67,00 %), - Candice Mus/Ever des Chouans : 67,632 %, 13e en Individuelle et 15e en finale (67,600 %). Dans ces épreuves, la Saumuroise Victoria Saint Gast associée à son bon étalon Dragon Heart (8 ans) lauréat des championnats de France jeunes poneys 4,5 et 6 ans, était un peu déçue de terminer en milieu de tableau pour avoir été en dessous de ses possibilités, victime de plusieurs imprécisions dans ses reprises. D’autant plus que la jeune fille, dans sa quinzième année devra bientôt songer à changer de monture.
Alain Francqueville : « En avant ! »
Aux vues des résultats de ces internationaux, les Français Sauf Marc Boblet et Stéphanie Collier, n’ont pas été très brillants, particulièrement dans le CDIO. « Cela c’est évident » commentait le sélectionneur national, Alain Francqueville. « J’avais même envisagé de ne pas avoir de CDIO. Qu’il n’y ait qu’un CDI, puisque je savais qu’on aurait pas d’équipe. Celle des J.O. (6e à Pékin) à part Marc Boblet, elle est finie puisque, les chevaux Falada, Diabolo, Calimucho, sont arrêtés. On a de nouveaux couples qui commencent à arriver. En France on a une production mais cela fait quand même 30 ans qu’on avait entre 5 et 10 chevaux de Grand Prix et avec des équipes de France, facilement. Donc je ne peux pas faire avec ce que je n’ai pas. J’ai fait en sorte de développer la Fédération, et que par le nouveau dispositif de compétition, un grand nombre de chevaux de compétition arrive. Donc, maintenant au lieu d’avoir dix cavaliers de GP en France, on va en a voir une soixantaine. C’est sûr qu’ils ne sont pas tous très bons, mais sur soixante, en les formant, en créant une émulation, en allant vers des entraîneurs compétents, on aura quelque chose. Mais cela va prendre 5 ou 10 ans. L’année dernière, 3 partants dans le GP de la Baule, idem au Touquet, ce n’est pas avec cela qu’on peut faire. Et puis, des juges qui ont jugé il y a quarante ans, ce n’est pas avec cela qu’on peut y arriver. Donc, on essaie de créer une dynamique, de voir l’arrivée de nouveaux couples. Sur une quinzaine de couples français dans ce concours, il y avait quand même beaucoup de nouvelles têtes, des gens qu’on avait jamais vus : Gabrielle Mathieu, Stéphanie Childéric, Antoine Lion. On arrive avec de nouveaux jeunes. C’est évident qu’ils ne vont pas tourner à 70 % et battre les Anglais, les Allemands, etc…. Mais, chez les étrangers, il y a beaucoup de jeunes cavaliers. « Oui, mais en Fance, comment en avoir. On ne s’est jamais préoccupé de l’élevage. Sans vouloir critiquer les anciens, tous ceux qui donnent des leçons aujourd’hui sont ceux qui étaient au pouvoir avant et n’ont rien fait, y compris les juges internationaux français à responsabilités. Je constate que les quatre nations qui sont toujours en tête sont des nations d’élevage : Allemagne, Hollande, Danemark, Suède. Maintenant il y a de nouvelles nations impliquées : l’Angleterre qui achète des chevaux, un peu les USA et aussi l’Espagne, pays d’élevage, plein de chevaux ibériques. Alors que nous on a des SF, mais on les voit pas. On a des institutions comme l’ENE; il n’y avait pas un cavalier en noir dans le grand tour. On a un problème avec nos anciens dans nos institutions. Il y a des gens hyper compétents. Là on a au moins cinq cavaliers du Cadre noir que je mets sur un cheval et qui pourraient faire ! Mais, ça ne se fait pas. Concernant les juniors et jeunes cavaliers, Je constate qu’en France, il n’y en a peu. Un en Rhône Alpe, les autres en région parisienne. Pourquoi ? Parce qu’on a pas de production. Pourquoi ? parce qu’on a pas de professionnels spécialisés dans le dressage, et pas de juges internationaux suffisamment compétents dans les régions. Donc, si pas de fabrique et pas de labelisation, c’est un peu difficile ! L’année dernière, je n’ai pas pu trouver quatre juniors pour les championnats d’Europe. Cette année on va être un peu plus riche en juniors, mais si on veut que l’avenir du dressage se développe, il ne faut pas cinq six juniors qui tournent à 65/66, mais vingt ou trente parce que parmi les gens qui vont pratiquer le dressage il y en a qui iront vers des entraîneurs étrangers. Et la crise ? « La crise, elle est dans la tête des gens puisque je vois que les chevaux se vendent très chers. Je connais un Français qui vient d’acheter un cheval un million d’euros. Mes collègues étrangers, me disent qu’actuellement, le marché est très bon. En dressage de haut niveau, il n’y a pas de crise. Un cheval de GP qui tourne à 64/65 part demain à 500 milles euros, même en France.
Je ne comprends pas pourquoi nos professionnels, aujourd’hui, en France ne présentent pas de jeunes chevaux. Il y avait Sylvie Corellou, il y a Philippe Limousin, Jean-Noël Mychalysin,
Jessica Michel (Haras de Hus). Après ,des juniors, des jeunes cavaliers, on en fabrique pas. Avant, il y avait la maison Brieussel qui fabriquait plein de Juniors. On aurait eu dix maisons Brieussel en France, au lieu d’avoir cinq juniors par an, on en aurait eu cinquante !
Donc on n’a pas de Juniors, peu de Jeunes cavaliers, très peu de poneys. C’est un tout, c’est une mécanique. Il faut que les Français arrivent à se dire : en avant ! Ils font du piaffer sur place. Au lieu de partir au passage, ils feraient mieux d’être au trot enlevé. Donc on fait avec ce que l’on a. Je prends une épuisette et ce qui en sort. On a mis des dispositifs pour qu’il y ait plus de gens. Cela portera ses fruits à terme. Déjà, aujourd’hui, il y a 4/5 chevaux qui arrivent : Twister (Stéphanie Collier), Sinclair (Marie-Hélène Syre), Riviera et Demler (Jessica Michel, Haras de Hus). Je sais qu’ils ont du potentiel, mais je ne peux pas sélectionner des chevaux à 70/72% comme il faudrait. On a pas assez de professionnels impliqués, on a besoin de plus de stages et enfin de l’essentiel : une bonne entente entre les cavaliers qui ne se serrent pas assez les coudes. A bon entendeur !...

Dominique Culliéret

10/06/2010

Actualités régionales