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François Lucas : « Définir les enjeux de l’avenir »

Assises du Cheval 2007 « Un vrai phénomène de société, dira François Lucas dans son allocution de clôture. 14 millions de Français de plus de 6 ans sont attirés par le cheval. Un taux de croissance des établissements équestres de presque 5 % par an depuis des décennies.
Sans tapage médiatique, presque sans soutien des collectivités territoriales, et même sans véritable statut de métier reconnu, jusque très récemment. (...)

L’avenir qui s’offre à nous est un horizon dégagé pour peu que nous sachions nous emparer nous-mêmes des conditions de notre développement. C’est le but de ces Assises du cheval : définir les enjeux de l’avenir de nos métiers et nous unir pour relever les défis qui nous sont posés. Il n’y a pas si longtemps, un partenariat entre la Fival et les Conseils des chevaux sur un sujet aussi crucial n’était pas pensable. Je me réjouis aujourd’hui de ce travail en commun (...)

Ce n’est un secret pour personne, la Fival telle qu’elle existe aujourd’hui doit faire sa mue. C’était une jeune interprofession, elle doit devenir une interprofession mature, pour améliorer son action et lui donner plus de portée. La première de nos missions est de réussir cette mue. La Fival, dès l’année prochaine, doit être le reflet de toute la filière sport, loisir et travail. Nous devons aménager pour chacun de ses piliers que sont le sport, l’équitation hors compétition et l’utilisation des chevaux de trait, ânes et mulets, les moyens de se regrouper et de s’organiser pour mener chacun son action de façon autonome et intégrée. (...)

Dans un esprit de construction, d’ouverture au dialogue, de concertation, nous travaillons ensemble au développement de l’équitation, à l’amélioration de la production de chevaux et de leur utilisation. Mais nous le faisons en nous adressant au même pouvoir d’achat que celui qui finance l’accès à d’autres sports ou à d’autres loisirs. N’oublions jamais que nos concurrents sont dehors, pas dedans.

Parmi tous les enjeux évoqués aujourd’hui, j’en retiens quatre qui concernent plus particulièrement notre relation aux Pouvoirs publics et à nos interlocuteurs institutionnels.

Le premier est celui du point central de l’économie de notre filière, alors même qu’il est mal valorisé : le travail du cheval. La compétence professionnelle de ceux d’entre nous qui savent manipuler les poulains, les débourrer, les dresser, les valoriser et surtout les adapter à l’utilisation qui en est attendue, doit être identifiée, reconnue et rémunérée (...)

Le deuxième enjeu est celui du droit de la vente. Le cheval n’est pas, ne sera- jamais un bien meuble comme les autres. Nous attendons de l’Etat qu’il revendique et impose cette spécificité au niveau communautaire.

Le troisième enjeu est celui de la fiscalité. Face aux opportunités de vente qui sont inévitables et même souhaitables, il faut pouvoir apporter la garantie d’un maintien dans les circuits français de valorisation et d’excellence des meilleurs produits de nos élevages et de nos écuries.

Enfin, le quatrième enjeu est celui du service public du cheval, qui concerne les établissements publics relevant de notre filière. Ils sont au nombre de deux : l’Ecole nationale d’équitation et les Haras nationaux. Leurs missions doivent s’inscrire dans une logique unique, celle du service public, logique définie à partir de la réalité du marché. (...) Cela suppose qu’à terme et le plus rapidement possible, la gestion d’un tel centre de ressources soit confiée à des professionnels mandatés pour cela. »

Une mesure phare

« J’ose en effet vous proposer une mesure phare : la substitution d’un nouveau fonds d’investissement et de développement de la filière sport, loisir et travail, indexé sur le chiffre d’affaires du PMU, à l’essentiel des soutiens financiers de l’Etat.

La filière unie et organisée sera légitime pour en revendiquer la gestion. Cette idée, en réalité, est loin d’être nouvelle. Je ne fais que reprendre la revendication de l’un de mes prédécesseurs, Pierre Julienne. Lorsqu’il était président de la Fival, la capacité de notre toute jeune interprofession à piloter ce qu’est devenu le Fonds Eperon était alors mise en doute par nos interlocuteurs, tant des courses que de l’administration. Mais le niveau de maturité atteint aujourd’hui, qui doit être traduit dans l’évolution à court terme de la Fival, nous permettra de la repositionner. Nous serons fondés à revendiquer ce rôle que l’Etat gagnerait à nous laisser jouer : celui de gérer, en professionnels, pour les intérêts de tous nos métiers, les fonds qui sont aujourd’hui alloués par la puissance publique.

La création de ce deuxième fonds permettrait même de réserver celui qui est en place, le Fonds Eperon, exclusivement à des projets d’investissement régionaux, comme initialement proposé par Paul Essartial. »

20/12/2007

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