- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

FFE : Serge Lecomte réélu

  • Parti pour un 5ème (et dernier) mandat
    Parti pour un 5ème (et dernier) mandat
Avec 11 points d’avance sur sa concurrente, Serge Lecomte repart pour un 5e mandat et une présidence qui va se terminer avec les JO de Paris 2024. Dure campagne. Mis en ballottage favorable à l’issue du premier tour, il a dû faire face à des assauts d’une rare violence sur les réseaux sociaux. L’instrumentalisation de l’affaire des violences sexuelles a donné dans les médias une image déplorable de l’équitation. La responsabilité en revient à sa concurrente.

Les dirigeants de club, en large majorité, ne s’y sont pas trompé, ils ont remis l’église au milieu du village en apportant un indiscutable soutien à la tête du Comité directeur élu au premier tour.
Si effectivement un souffle de contestation s’est manifesté le 18 mars, il a nettement faibli un mois plus tard. Le signal n’a pas échappé à Serge Lecomte qui a chargé Emmanuel Feltesse d’organiser des assises régionales.
Créditée de 42,47 % des voix au premier tour, la candidate améliore tout juste son score d’un point au second tour avec 43,52 %. Bien qu’il n’ait pas reçu de consignes de vote, l’électorat de Jacob Legros (12,51 %) s’est logiquement reporté sur le nom du sortant qui améliore son score du premier tour d’un peu plus de 11 points pour totaliser 54,01 % des suffrages. Le nombre de votants (2 751) est sensiblement le même qu’au premier tour (2 929), confirmant l’intérêt des professionnels pour que la vie de leur fédération soit pilotée par un professionnel.

Tricheries et mensonges

Après avoir remercié ses électeurs et souligné que les notions de démocratie et de transparence sont bien réelles à la FFE, Serge Lecomte a émis un regret :
« il a manqué l’honnêteté dans cette campagne et ça j’en suis fondamentalement déçu : à maintes reprises il y a eu des tricheries, des mensonges. Je ne peux pas faire de discours pour faire plaisir aux uns et aux autres, je suis obligé et je l’ai toujours fait, de vous dire les choses exactement comme elles sont. Dans cette campagne électorale des promesses tous azimuts ont été faites, combien m’ont téléphoné en disant « mais votre concurrente elle m’offre tant, combien m’offrez-vous ? ». Ce n’est pas possible, il faut être honnête, il faut être droit, il faut être juste, il faut aller droit devant soi, c’est comme ça que j’ai conduit la Fédération jusqu’à présent, c’est comme ça que je fonctionne aujourd’hui et c’est comme ça que je poursuivrai ».
Fair-play, il a invité la candidate malheureuse à prendre la parole. Derrière son masque, elle lui a reconnu sa victoire, a souhaité bonne chance à lui et à son comité. « Vous aurez dans vos mains le sort de l’image de l’équitation » dit-elle.
Une image à redorer effectivement.

Etienne Robert

 

Serge Lecomte : « Je ne m’attendais pas à la malhonnêteté »

Soulagé aujourd’hui ?
« Ce fut quand même pas mal compliqué. La démocratie a été bien démontrée, elle existe bien à la Fédération et peut-être plus dans notre Fédération que dans beaucoup d’autres, la transparence aussi, tout le monde a pu voir et découvrir ce qu’il voulait. L’honnêteté, elle, a bien été absente parce que les mensonges, la tricherie ont bien été réels. Quand on parle de démocratie et de transparence il faut aussi être honnête et ça, ça a vraiment manqué de la part de mes concurrents. Aujourd’hui la différence est bien là, il y a 11 points entre elle et moi, il n’y a pas photo, elle a 44 et moi 55 ».

Votre sentiment sur cette campagne-là ?
« Mon sentiment c’est que je suis quand même contrarié qu’on ait pu investir autant d’argent dans une campagne électorale à seule fin d’ambition personnelle. Avant d’être président, j’ai pédalé dans la cave pour faire la lumière. J’ai fait des choses, j’ai monté le Poney-Club de France, j’ai été vice-président de la Fédération, j’ai montré ce que je pouvais faire avant de vouloir être président et là me retrouver face à quelqu’un qui n’a jamais rien fait pour les autres et qui d’un seul coup veut tirer les manettes, s’incruster après avoir perdu toute son équipe, je suis stupéfait. Je voudrais que les clubs prennent conscience que s’ils veulent avoir une Fédération qui leur soit utile dans l’avenir, il faut vraiment qu’ils fassent appel à des gens qui ont montré leurs compétences et leur dévouement ».

Sur l’affaire Quéguiner ?
« Sur l’affaire Quéguiner je vais être très clair, parce que ce sont deux affaires différentes. Elle n’est pas attaquée en tant que victime présumée, elle est attaquée parce qu’elle a fait de la diffamation. Etre victime présumée n’autorise pas à nuire aux autres gratuitement surtout en mélangeant des affaires qui n’ont rien à voir ensemble. On ne peut pas en vouloir à une Fédération de ne pas faire ce que la justice n’a pas fait, ce que les gendarmes n’ont pas fait. Donc pour la plainte on va voir. L’audience ne va être que dans deux ou trois mois. D’ici là il peut se passer des choses. Ceci dit on ne demande pas grand-chose à Mme Quéguiner : simplement de modérer son langage et de ne pas affirmer des choses dont elle n’a pas l’absolue vérité, l’absolue connaissance. Moi ça me suffit ».

Vous avez parlé de tricherie
« L’enquête sur les tricheries et sur le vol de fichiers suit son cours. C’est une enquête de gendarmerie. Des auditions ont été faites mais doivent être recommencées car les témoignages ne correspondent pas ».

Vous attendiez-vous à une campagne comme celle-là de la part d’une ancienne salariée de la FFE ?
« Non, je ne m’attendais pas à la malhonnêteté. N’oublions pas que sa campagne elle l’a commencée en disant « tout ce qui a été fait c’est bien mais nous on fera mieux » et puis petit à petit tout a été dénigré. Donc non je ne m’attendais pas à ça.  Finalement elle m’a rendu service, parce que si elle était venue me voir en me disant « je ferais bien partie de votre équipe, ça m’intéresse, je voudrais me rendre utile », eh bien je l’aurais sûrement prise.

Donc c’est bien autre chose qu’elle cherchait, une ambition purement personnelle. Je pense qu’il y a de la tradition familiale aussi. On a chacun nos éducations. Moi je suis né sur des poneys, dans un poney-club, j’ai fait mon truc tout seul, je veux aider les gens à être de bons entrepreneurs et à réussir par leur travail. Elle, elle est sur un schéma administratif comme était celui des Haras Nationaux : on va mettre des gardes dans toutes les régions, on va vous aider, on va vous donner de l’argent.
Très honnêtement je vais aussi m’employer à former ma succession. Il va falloir que je départage des gens que j’estime pour pouvoir assurer une succession cohérente, avec des gens qui ont fait leurs preuves ».

La première action à entreprendre maintenant ?
« Ce sont les assises, redéfinir les missions de la Fédé, dans les départements, dans les régions. On a oublié de le dire, lorsque les régions se sont agrandies, c’est beaucoup de distance qui a été mise entre les instances régionales et des clubs. Il faut qu’on retravaille sur la place qu’on donne aux départements, aux régions et sur la place que prend la Fédé pour que tout cela soit accepté une fois pour toute. C’est vraiment le premier travail qu’on a confié à Emmanuel Feltesse. Et puis le deuxième projet, c’est de relancer la compétition, de relancer un vrai programme de la compétition amateur qui est le moteur de l’élevage. Ce sont ceux qui amènent le plus d’argent on le sait bien, donc on a vraiment besoin de satisfaire les amateurs avec des circuits sportifs qui les motivent. Ils sont un des piliers de la filière ».

Marie-Laure Deuquet, secrétaire générale de la FFE

« Très soulagée. En plus il y a un beau score, la victoire est belle. Les professionnels ont voté pour la raison et la sagesse. Le comité directeur a eu l’occasion pendant ces élections qui ont duré plus longtemps que prévu, d’apprendre à se connaître, de former une belle équipe, et là on est tous dans les startings blocks pour commencer à travailler avec notre capitaine. »

Avez-vous douté à un moment de sa réélection ?
« On n’a pas douté mais on n’était pas très sereins. Aujourd’hui on est quand même un peu dépassés par tous ces réseaux sociaux, on ne sait jamais ce qui va se tramer donc en fait il fallait toujours désamorcer les sujets de polémiques alors qu’on aurait préféré parler de projets et de sport. La candidate était uniquement dans la polémique sur des sujets qui n’avaient rien à voir avec la gouvernance d’une fédération. Ce n’était pas une campagne très sympathique. A oublier donc. Sincèrement Serge Lecomte mérite ce mandat qui va l’emmener jusqu’aux JO de Paris. Ce sera son bâton de maréchal en espérant que tout se passe bien pour nos équipes françaises ».

Jean-Luc Vernon, directeur de campagne

« Un sentiment de soulagement et puis un grand remerciement aux clubs et à leur clairvoyance sur la candidature et sur les élections à la présidence de la Fédération. Les clubs ne se sont pas trompés. La démonstration est faite que l’utilisation des réseaux sociaux avec des sujets de campagne qui sont très sensibles n’a pas joué en la faveur de la candidate, peut-être même en sa défaveur.
J’en ai discuté avec elle sur le sujet des violences sexuelles mais elle reste sur ses positions. Je trouve ça honteux. Bien évidemment il faut en parler, bien évidemment le sujet est grave, bien évidemment il faut traiter le sujet mais s’en servir comme elle l’a fait ça pour tenter de gagner une élection c’est honteux, c’est scandaleux et ça salit tout le monde. Elle a purement et simplement sacrifié l’agente de Jeunesse et Sport et Amélie Quéguiner sur l’autel de la campagne ».

Propos recueillis par ER

Anne de Sainte Marie

« Tout d’abord je vous félicite pour cette victoire, vous allez représenter à nouveau et vous aurez dans vos mains le sort de l’image de l’équitation et du développement de l’équitation. Je sais que vous avez entendu pendant cette campagne la richesse des idées, je sais aussi que vous avez entendu le besoin de proximité, de rapprochement et d’ouverture de la fédération. Je veux dire mon infinie gratitude à l’équipe qui s’est engagée à mes côtés et qui a su faire naître un débat d’idées extrêmement riche. Merci à ces dirigeants et dirigeantes qui ont le courage de défendre des sujets, des opinions, qui vont participer à l’évolution de l’équitation. Nous resterons vigilants, vigilants à ce que la Fédération écoute toutes les voix et que le débat ne se referme pas. Bonne chance à Serge, bonne chance à tout son comité pour les semaines à venir, bonne route aux cavaliers des équipes de France pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo et belle reprise pour les dirigeants dans leurs activités de club, de tourisme équestre, de médiation et de compétitions. Surtout ayez confiance en vous, notre sport a un immense potentiel, le cheval a une place énorme à prendre dans la société. Merci à tous. »

27/04/2021

Actualités régionales