- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Europe à Prague : Julia Dallamano 9e des juniors

CSO Prague (République Tchèque) 16-20 juillet Très bon cru des championnats d’Europe pour les jeunes Suisses : deux places sur le podium en juniors le titre par équipe et en individuel en jeunes cavaliersJuniors : la Coupe des Nations aux AnglaisLa bataille Photo 1 sur 3
fut rude entre les deux équipes en tête à l’issue de la première manche : la Grande-Bretagne et le Danemark n’était séparés que d’un point et la Hollande était à 8 pts. Derrière, égalité entre la Suisse, l’Espagne, la Suède, l’Irlande, alors que des favoris comme la France (18 pts) et l’Italie (24) sentaient déjà le vent de la défaite. Il aurait fallut un exploit et une grosse défaillance des leaders pour espérer encore un podium !

Pas de miracle cependant... En seconde manche, la Hollande s’effondre et perd tout espoir avec 29 pts soit une 8e place au classement final. La France termine avec un total de 42 pts (9e place). L’Espagne y croyait encore avec le double sans faute de son leader Manuel Anon et son cheval français L’Oréal d’Utah, mais avec un total de 24 pts, ils retombent à la 5e place. La Suisse dut aller au barrage pour la 3e place contre les Allemands, finalement victorieux grâce à un sans faute de plus. Première marche pour les Anglais avec 8 pts seulement, et deuxième pour les Danois avec 15 pts.

Pour les Bleuets, ces championnats ont donc un goût amer ! De quoi se poser quelques questions pour Marcel Delestre, bien en peine à l’issue des épreuves mais qui garde un regard objectif sur la situation : « Ces Europe ont été délicats pour nos jeunes ! Cela a mal débuté avec la disqualification d’Hugo Breul, éliminé sur une combinaison avec son Loup Cael, ce qui m’a obligé à revoir ma liste de départ. J’ai dû mettre Clémentine Bost et Lolita de la Loge en première place et cela s’est avéré délicat, une place au milieu est toujours plus sereine ! Julia Dallamano et Sarantos KWPN (un entier de 9 ans par Emilion KWPN et Larome Holst) se sont retrouvés en finisseurs, rôle qu’elle a assumé en ne faisant qu’une barre sur les deux manches ! Julia est dans l’élite européenne et sa 9e place au général n’est pas négligeable. »

Les autres ont manqué soit de compétitivité soit d’expérience, à l’image de Margaux Rocuet avec Lagune de Kreisker (22 pts au total) ou Lisa Kircher avec Muse de Milvrault (16 pts par manche). ?« En prenant Lisa comme réserviste, souligne Marcel, je souhaitais qu’elle prenne de l’expérience et de la maturité. Elle s’est retrouvée avec une grosse pression qui l’a sans doute déstabilisé. Sa jument manque aussi d’expérience. » Cette situation peut être le lot commun à chaque nation et il faut aussi un brun de réussite pour forcer un peu le destin.

Julia Dallamano a pour sa part confirmé de bons espoirs. Avec une barre de moins, elle aurait pu finir sur le podium... mais là aussi, il manquait peut-être le brun de réussite nécessaire pour concrétiser une belle perf’.

Aucune barre sur la totalité du concours pour le redoutable Espagnol Manuel Anon, qui remporte le titre avec L’Oréal d’Utah, hongre de 9 ans par Drakkar des Hutins, né et élevé dans la Manche chez François et Agnès Vasche. Julia l’avait battu au CSI de Reims ! Deuxième marche pour la Suissesse Stéphanie Lauber, seulement fautive de deux barres au barrage de la finale avec Chrescada. De nouveau un Suisse sur la troisième marche, Martin Fuchs, 15 ans et surclassé pour ces championnats. Il dut barrer avec l’Anglais Matthew Sampson, fautif par deux fois sur ce dernier tour.

Superbe concours des Suisses, encadrés par Albert Lischer appuyé de Willy Melliger, entraineur des jeunes cavaliers et des internationaux Thomas Fuchs, Hansueli Sprunger et Stephan Lauber qui était là pour superviser leurs progénitures ! Un fort esprit d’équipe anime la bande, unie dans l’adversité, tout comme ce fut le cas pour l’Angleterre, l’Allemagne et la Hollande.

Marcel Delestre a lui pu compter sur l’expérience de Bosty, présent pour sa fille mais aussi à chaque détente et reconnaissance des parcours. « Je suis là, donc autant filer un coup de main, confiait-il. Ces jeunes doivent sentir qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils peuvent compter sur nous pour leurs donner des conseils ou leur remonter le moral ! » Bosty resta jusqu’à la fin, alors que la plupart des camions avaient déjà pris la route. »

Jeunes cavaliers : les Suisses en or

Carton plein pour les Suisses, médaille d’or par équipe devant les Hollandais. Les Anglais prennent le bronze au barrage face aux Français que l’on attendaient pas à pareille place...

Si beaucoup furent déçus de la prestation générale des Bleuets en juniors, ils furent en revanche agréablement surpris en jeunes cavaliers. Charlotte Mordasini avec Kalimba Champeix (Baloubet du Rouet) et Nils Candon avec Master Van de Helle (Esprit de Conquète) réussirent à marquer les meilleurs points de l’équipe. Geoffroy Bourret, auteur d’une première manche sans fautes, prit 8 pts en seconde manche et chuta au barrage ! Une élimination qui stoppa net tout espoir de podium.

Un peu amer, Marcel Delestre, qui sentait l’exploit au bout des sabots de nos Bleuets, n’en est pas moins fier d’avoir vu des cavaliers prêts à relever le challenge : « Je salue la prestation de Nils et surtout celle de Charlotte. Elle était réserviste et peu habituée à ce genre d’épreuves. Elle a bien assumé son rôle ! Cela lui a donné de l’expérience et on la reverra sans doute dans l’équipe pour d’autres échéances. »

En individuel, la Suisse l’a encore emporté avec une victoire sur le fil pour le Zurichois Philip Züger avec Liatos II : double sans-faute dans la seconde manche en ayant tutoyé plusieurs barres mais avec 14 centièmes de moins que l’Allemand Thomas Weinberg. Médaillé de bronze pour son homologue Christoph Bruse. Le jeune William Whitaker échoue pour quelques points à la 4e place avec son Sarlino

Des championnats, c’est aussi une histoire d’équipe, d’ambiance, de confiance. Il faut que chacun se sente impliqué ! La présence de quelques cadres apporte motivation et sérénité. Marcel Delestre sait combien tout cela est important et a encore insisté auprès de chacun pour participer au stage de préparation. Une préparation qui consistait aussi à créer des liens et la nécessaire solidarité. La motivation est une chose, mais tenir la pression, le stress, la fatigue et le niveau très élevé de ces épreuves internationales demande du soutien et une stratégie dans la durée.

Les nations qui se maintiennent aux premiers rangs telles que l’Allemagne, la Hollande ou la Suisse, l’ont compris depuis longtemps. La France élabore une démarche constructive, mais il faut encore un peu de temps pour récolter les fruits de ce travail de fond. Marcel Delestre et Gilles Bertrand de Balanda effectuent ce travail de construction et de recherche de la performance par la base fondamentale du travail de chacun des cavaliers.

Un socle immuable peut-être un peu négligé un moment, comptant un peu trop sur les qualités intrinsèques de chevaux aux prix de plus en plus pharaoniques ! Certes le CSO est une discipline qui coûte cher et mieux vaut en avoir les moyens, ou en tous cas les soutiens financiers nécessaires pour tenir les frais du haut-niveau. Mais que cela ne fasse pas oublier qu’il s’agit d’un sport et d’un art dont le travail quotidien et la persévérance dans la détermination sauront mener les meilleurs vers les plus hautes marches des podiums.

Christian Gerhard

Charlotte Mordasini : « Ce n’est qu’un début »

Pour la Haut Savoyarde, ce fut un bon championnat. Sa sélection lui a ouvert les portes de l’équipe de France en étant remplaçante puis titulaire.

« Je suis très contente de l’équipe et de mes parcours. Je remercie Marcel pour sa confiance et j’ai apprécié la semaine de stage de préparation en Lorraine. Cela nous a permis de mieux nous connaître et de souder les groupes, aussi bien en juniors qu’en jeunes cavaliers. Je ne pensais pas en arriver là et mes résultats sont porteurs d’espoirs. Je vais bien sûr continuer à travailler. Ce n’est qu’un début mais ce genre de résultats donnent de la confiance et incitent à persévérer.

Charlotte s’occupe de l’élevage familial à Saint-Julien-en-Genevois, une structure familiale que sa mère a repris à sa grand-mère. « Depuis quelques années, nous sommes passés à une structure plus professionnelle avec une amélioration du cheptel et une recherche plus méticuleuse dans le choix des croisements. Nous avons quelques jeunes issus de lignées que nous apprécions particulièrement comme Dollar de la Pierre, Quick Star ou encore Sylvio. »

Charlotte s’entraine régulièrement avec Dominique Flamant pour le travail sur le plat. « Je n’ai pas encore de coach particulier pour le CSO, mais je sais que j’en ai besoin. C’est une de mes priorités pour la prochaine saison. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour cela car j’ai pas mal de boulot, notamment avec les jeunes chevaux que je sors en circuit classique. J’ai arrêté les études pour me consacrer pleinement à ce métier ! Cela n’est pas simple et demande du courage et des efforts, mais je suis prête à relever le défi ! »

Un tempérament bien trempé qui devrait lui réussir. Charlotte sera présente aux championnats de France en octobre et dans quelques CSI dans les prochaines semaines en attendant de rejoindre l’équipe de France.
01/08/2008

Actualités régionales