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Endurance : « Moi, dossard 24 »

CEI** Vittel (88) 20 juin 4 h 15. Le réveil sonne. Encore un samedi matin où je me dis que se lever aussi tôt les week-ends doit relever davantage d’une pathologie que de la simple passion pour l’endurance. Je reprends mes esprits. On est samedi 20 juin. Je prends Photo 1 sur 2
le départ du CEI** de Vittel dans à peine plus d’une heure. Là, les mots de Jean-Louis Leclerc prononcés la veille lors du briefing résonnent dans ma tête. « Un parcours technique avec des difficultés. Vittel, c’est de la vraie endurance ! ». La pression monte mais je m’habille sereinement, sans oublier de revêtir mon dossard rouge. Le numéro 24. Mon petit dej’ avalé, je rejoins le site où Bertrand marche déjà le cheval.

5 h 05. Le jour est déjà levé. On n’a pas besoin des frontales sur les casques. C’est une bonne nouvelle. On selle soigneusement Lenzsik dont le dos est généreusement saupoudré de talc.

5 h 25. Je monte sur ma « bête » qui a manifestement envie d’en découdre avec ses concurrents du jour. Mon mors Miller devrait une fois de plus m’être utile. Je garde un souvenir ému des dernières descentes du CEI** de Monpazier l’an dernier. Il faut pouvoir gérer !

5 h 30. Je m’élance en deuxième position sur cette grande piste en herbe de plus d’un kilomètre. Jean Legron est déjà aux commandes. Il galope dans la brume matinale. J’essaie de rester au (grand) trot et vois Il de Blaziet s’éloigner.

5 h 36. Première « blague » de Lenzsik qui a décidé qu’il ne passerait pas la petite passerelle permettant de sortir du site en direction de la forêt. Je mets pied à terre pour lui montrer le chemin. La première étape de 38 kilomètres se fera ensuite sans encombre. Je m’attache à ralentir dans les bourbiers nombreux dans les bois. Car si j’ai une consigne de mon maréchal préféré, c’est bien celle de ne pas déferrer ! Je suis bientôt rejointe par un petit groupe et c’est ensemble que nous terminons cette boucle. Avec à peine plus de deux minutes pour passer au vet-gate, je grignote quelques places et repars 6e.

La deuxième étape est plus roulante, et aussi plus courte puisqu’elle fait 28 kilomètres. Lenzsik est en grande forme, on se cale dans un petit groupe. Je ne peux m’empêcher de surveiller les pieds de mon cheval. A 13 kilomètres pourtant, je déferre après une flaque de boue quelque peu « collante ». Aïe. Les chances de terminer se réduisent à cet instant. J’appelle Bertrand, mon homme, qui, trois kilomètres plus loin, me pose un nouveau fer en un temps record. Petit miracle. Lenzsik est droit comme un i. Et même en ayant perdu ses camarades de course, affiche un moral béton. On termine cette 2e étape dans les cinq premiers.

Après un pasage rapide au gate et un reférage complet des deux antérieurs (merci Anthony !), je repars finalement en 3e position sur cette 3e boucle qui va s’apparenter à une longue traversée du désert. Personne en vue, ni devant, ni derrière. Les 38 kilomètres sont interminables. On « grignote » un cavalier trois kilomètres avant l’arrivée. Lenzsik reste allant jusqu’au bout. On sera finalement à près de 16 km/h sur cette étape délicate.

L’ultime étape de 27 kilomètres se profile. Les deux cavaliers devant moi ont respectivement 11 et 5 minutes d’avance. La remontée s’annonce difficile seule. Après 11 kilomètres en tête à tête avec Lenzsik, Anne Gaëlle Goachet et Valérie Parisot me remontent. Mon cheval est récompensé. Il nous est maintenant plus facile de rattraper Brigitte Préveiraud qui a ralenti le rythme. A quatre, on devient même très fortes. Notre groupe accélère le rythme après le deuxième et dernier point de suivi. A deux kilomètres de l’arrivée, nous sommes encore trois au botte-à-botte. Une jument montre des signes de fraîcheur indéniable, Naya, qui remporte le sprint devant Lenzsik alors que Il de blaziet avait franchi la ligne d’arrivée 4 minutes devant nous.

Ravie, je me classe 3e avec mon fidèle Lenzsik.

Muriel JUDIC
03/07/2009

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