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Endurance : En Afrique du Sud : French tempête dans le désert

CEI** Beaufort West (RSA) Une course internationale à l’autre bout du monde entre dunes et montagnes, c’est le rêve éveillé de cavaliers tricolores qui ont bouclé à cheval les 120 km de Beaufort West.Bien qu’il n’y ait aucun décalage horaire, les cavaliers Photo 1 sur 1
tricolores qui sont rentrés mi-juin d’Afrique du Sud étaient encore tout groguis. Mais incroyablement enchantés de leur singulière aventure !

Aurélie Abaléa, Serge Dubois, Christophe Dupeau, Muriel Judic, Bertrand Olivier et Raphaël Willot pratiquent tous l’endurance à haut niveau, ils sont d’ailleurs déjà tous classés chacun sur des CEI***, le top de la discipline. Mais la course à laquelle ils ont pris part à Beaufort West dans un décor grandiose, digne de mythiques westerns, ne ressemble à aucune autre. Choisis au printemps dernier par le sélectionneur et entraîneur national sur candidature spontanée, ils ont constitué dix jours durant un «team» France pour valoriser, à 8000 kilomètres de l’Hexagone, le savoir-faire de l’une des nations-phares de l’endurance.

Les six compères venant de Bretagne, du Nord, du Centre et de Bourgogne sont tous des passionnés d’équitation et de compétition. La fierté de porter le polo France pour une échéance internationale ne les a pas quittés. ?« C’était certes un peu des vacances mais on avait bien conscience de représenter notre pays sur ce CEI** de 120 km », relate Serge Dubois chef d’entreprise dans le Puy de Dôme, promu capitaine de l’équipe.

Sur place, la soirée de gala qui permettait de présenter les nations en lice - Namibie, Grande-Bretagne, Afrique du Sud et France - a d’emblée mis une ambiance festive mais également très solennelle. « On était plus de 300 cavaliers. Les hymnes nationaux nous mis un peu la pression. Mais c’était de l’adrenaline, du stress positif », poursuit Serge Dubois.

La découverte des montures de course moins de 48 heures avant le départ de l’épreuve a également été un grand moment. « Nous étions invités par la fédération locale et ce sont des éleveurs qui, sur place, nous ont mis des chevaux à disposition ».
Chevaux atypiques

Plutôt petits (la plupart toisant 1,50 m), trapus et plus osseux que leurs homologues européens, les équidés sud-africains n’ont en réalité pas provoqué d’emblée un coup de foudre dans le cœur des athlètes français. « On a été un peu surpris par leur rusticité. Mais on s’est vite rendus compte en les montant qu’ils avaient un vrai potentiel ». Il faut dire que les six chevaux s’étaient déjà pour la plupart illustrés sur des distances similaires voire davantage. Et c’est confiante que l’équipe française « autogérée » prend le départ samedi 6 juin du challenge FEI de 120 km.

Les sportifs s’élancent à 4 h 30 du matin, la lampe frontale rivée sur les casques. La nuit est alors à peine éclairée par la lune. La première étape est éprouvante car comptant près de 40 kilomètres sur une piste alternant parties roulantes en sable et passages caillouteux dont deux descentes nécessitant de marcher au pas.

« On est restés très concentrés car il fallait piloter avec très peu de visibilité. On n’apercevait le balisage ?qu’au dernier moment. Heureusement qu’on avait vu un peu le paysage en repérant le parcours la veille car on n’a pas profité du spectacle à ce moment-là ! », commente Serge Dubois.

Chèvres, ânes, mais aussi autruches et singes sont par moments les compagnons de voyage des cavaliers sur la piste sinueuse qui longe le Karoo national park.

Ecartés par les vétérinaires dont les contrôles réguliers garantissent le respect de la santé des équidés, deux chevaux montés par les Français ne pourront poursuivre le raid à l’issue de cette première boucle. Ce sont donc quatre Bleus qui repartent et gèrent au mieux leur vitesse, respectant les consignes des propriétaires des chevaux. « Au début de la dernière étape, on s’est fait doubler par plusieurs cavaliers locaux à des vitesses impressionnantes. Mais ils ont lancé le sprint bien trop tôt », se souvient le jeune Raphaël Willot, l’un des benjamins du groupe. « On a eu le plaisir de doubler au moins une dizaine de concurrents au pas, voire à pied, dans les cinq derniers kilomètres ». Terminer, c’est gagner, tel est le slogan de l’endurance. Classés par équipe, les Tricolores l’ont appliqué à la lettre.

M. J.

L’endurance équestre à niveau international est aussi une affaire de poids. Pour les courses de 120/130 km (CEI**), il faut peser un minimum de 70 kg (selle comprise) et sur 160 km (CEI***) 75 kg. Certains cavaliers ayant recours a du lest ou à un tapis plombé. A Beaufort West, outre la catégorie jeunes où concourraient les moins de 21 ans (poids libres), une section «heavy-weigt» était réservée aux cavaliers affichant, avec la selle, au moins 95 kg sur la balance. Un cheval a ainsi porté toute la journée (et à vive allure !) 116.50 kg.

En chiffres : 2e place par équipe

À l’issue de ce challenge international FEI, les temps des quatre meilleurs cavaliers des équipes internationales ont été comptabilisés. La France prend la 2e place derrière la Namibie et devant la Grande-Bretagne. Sur le plan individuel, ils sont 17e (Serge Dubois et Arusha), 22e (Muriel Judic sur Al Elan Khalil), 23e (Raphaël Willot sur Eagle) et 41e (Christophe Dupau sur Jaybee Marat).

2000 kilomètres en bus : Pour se rendre sur le site de la course à beaufort-West au centre ouest de l’Afrique du Sud, les membres de la French team ont dû prendre le bus depuis Johannesburg où leur avion avait atterri. Ils ont mis 12 heures aller - et autant pour le retour le lendemain de la course - pour faire le trajet en bus.

5°C : Juin marque le début de l’hiver dans l’hémisphère Sud. En matinée, il faisait à peine 5°C dans le désert.

03/07/2009

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