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Economie : La reconversion professionnelle : l’avis des employeurs

Pour répondre à la demande grandissante de reconversion professionnelle vers les métiers du cheval, l’Observatoire d’équi-ressources a interrogé les responsables d’entreprises ayant recours à ses services sur l’employabilité des reconvertis. 85% des employeurs ayant répondu à l’enquête, affirment être intéressés par le profil de ces nouveaux travailleurs. Mais qui sont-ils exactement ?

Depuis une dizaine d’année, la reconversion professionnelle choisie gagne en visibilité et tend à devenir un véritable enjeu en termes de politique de l’emploi. A l’heure où le statut de l’emploi se dégrade au rythme où progresse la formation tout au long de la vie, le salarié devient acteur de son parcours. Compte tenu du temps passé sur notre lieu de travail, l’équilibre entre notre motivation et nos tâches professionnelles est fragile. Pour un passionné, la recherche de bien être au travail semble passer par une bonne adéquation entre ses attentes, le contenu de son activité professionnelle et les valeurs fondamentales auxquelles il tient (lien avec la nature, ...). Parfois, cet équilibre se trouve détruit rendant le travail insupportable pour la personne qui doit revoir son parcours de vie et se réorienter vers un métier lui correspondant réellement. 

En 2015, l’Observatoire a mené une étude auprès des employeurs de la base d’équi-ressources (plus de 220 réponses) suivie d’entretiens auprès de personnes en cours de reconversion. Ces premières recherches ont fait émerger une typologie composée par trois profils de reconversions : progressive, soudaine, de découverte. 

La reconversion est dite progressive lorsque la personne n’a jamais interrompu son lien avec le cheval (pratiquant, propriétaire). Dans ce cas de figure, les personnes semblent avoir une bonne connaissance des réalités du terrain et cherchent à se perfectionner pour maîtriser les divers soins et la gestion d’une cavalerie. Ils sont d’ailleurs à la recherche d’un poste en tant que salarié pour pouvoir apprendre et devenir performants. Omniprésent dans leur vie, le cheval est pour eux la raison de leur changement professionnel. Ce qui n’est pas forcement valable pour les deux autres profils (reconversion soudaine et de découverte), à savoir les passionnés qui ont rompu le contact après leur adolescence et ceux qui se découvrent une passion tardive pour le cheval. Ces deux catégories se rejoignent dans la quête du bien être au travail. Le cheval n’est plus ici la motivation première de la réorientation, il est un moyen de vivre différemment, de retrouver les valeurs rurales et d’échapper aux pressions de la vie en entreprise. En effet, les personnes issues de ces deux catégories  privilégient l’installation plutôt que la recherche d’un emploi salarié. Leur employabilité est dans ce cas plus faible. Ces personnes manquent souvent d’expérience et les réalités du terrain ne sont pas toujours bien appréhendées. 

La motivation et l’attirance pour les métiers du cheval est particulièrement forte chez les personnes qui se reconvertissent. Ceci est considéré par les employeurs (69 %) comme l’atout majeur de ce type population. Les employeurs apprécie, en second lieu (18 %), chez les reconvertis, la présence de profils atypiques. La reconversion est alors un moyen d’apporter du « sang neuf » et de la nouveauté à la filière. La polyvalence et les compétences acquises auparavant sont perçues comme de véritables atouts. 9 % des employeurs interrogés sont d’ailleurs prêts à positionner un reconverti sur un poste de responsable. Ils sont  42 % a envisager de le faire sur des postes de soigneurs. La filière courses est quant à elle plus frileuse. Seulement 7 % des employeurs  accordent aux reconvertis des places dans l’entraînement des galopeurs et 2 % dans l’entraînement des trotteurs. 

Pour 15 % des employeurs, embaucher un reconverti est difficilement envisageable au regard des tâches physiques demandées et de la dimension chimérique des projets ou des souhaits des reconvertis. A ce titre, la moitié des employeurs de notre enquête confirment qu’une période en immersion est indispensable pour conforter le choix professionnel des reconvertis. La formation est quant à elle un point de discorde chez les employeurs qui considèrent qu’elles n’est valable que pour l’acquisition des bases et la sécurité mais qu’elle n’apprend pas à travailler avec et pour le cheval car elle ne confronte pas suffisamment les apprenants aux exigences du terrain.  

L’observatoire poursuit à ce jour son étude sur la reconversion dans la filière équine, n’hésitez pas à nous communiquer votre avis et/ou votre témoignage sur info@equiressources.fr

Charlène Lourd - Equi-ressources

21/01/2016

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