Des « Yankees » intraitables…

où il réside, et qui comptait bien le faire en apothéose, les Suisses s’imposaient comme les grandissimes favoris de « leur » Coupe des Nations, sur leur terrain fétiche de Gruendenmoss. C’était sans compter sur une équipe américaine, un peu «passée au travers » à La Baule (7e), mais qui s’était brillamment imposée à Rome, et confirme là qu’elle entend bien justifier son titre olympique et « mettre la pression » sur ses adversaires, à un peu plus d’an an des JEM 2010 de Lexington (Kentucky). Les helvètes sont encore devancés par une « Mannschaft » en pleine tourmente et qui, bien que privée pour des raisons diverses de ses douze meilleurs couples, à l’exception de Marcus Ehning (N°2) et Carsten-Otto Nagel (N°6), fait la démonstration de la richesse de son réservoir de talents. En demi-teinte à La Baule, puis brillants à Rome et à Lisbonne, les « bleus », en ne réalisant pas le moindre sans faute sont, en revanche, totalement « passés au travers » au Pays de Heidi, dans ce qui constituait un véritable test, la majorité des équipes ayant cette fois aligné leurs meilleures formations possibles. Pas de quoi jeter le bébé avec l’eau du bain assurément même si, sur les quatre jours, à titre individuel, seul l’expérimenté « Bosty » est parvenu a tirer son épingle du jeu, en remportant le Prix Radisson (1,40 m) vendredi et en se classant 5e du Grand Prix Longines, dimanche. A un peu plus de deux mois désormais des Championnats d’Europe de Windsor Castle (25/30 Août), la prochaine sortie des protégés de Laurent Hélias à Rotterdam (19/21 juin) sera observée, on s’en doute, avec une attention toute particulière.

Suisse, Allemagne, USA et Belgique virent en tête, les bleus en panne...

Pas nécessaire d’être devin pour comprendre que le parcours dessiné par Rolf Lüdi (CH) et Werner Wüthrich (CH) n’aurait rien d’une promenade de santé. Il causa effectivement quelques problèmes, insolubles même pour certains et non des moindres, tels le grand Nick Sketon/Nemo 119, contraint de mettre pied à terre malgré lui sur le double N°6, ou encore l’Irlandais Cian O’Connor et Complete, « plantés » sur ce même obstacle, que son compatriote Denys Lynch et Lantinus ne franchirent qu’à leur seconde tentative. Premiers à s’ élancer sur la piste du Reitstadion Gründenmoos, les vainqueurs du dernier TOP 10, Michel Robert et Kellemoi de Pepita, en ressortaient avec un total de 8 pts et, avec eux, c’est la prestation de l’équipe française qui s’engageait sous de mauvais auspices. A l’issue du passage des premiers couples de chaque sélection, seuls Markus Ehning/Plot Plue, Christina Liebherr/LB No Mercy , pour la plus grande joie du public, et Philippe Lejeune/Vigo d’Arsouilles pour la Belgique, parvenaient à boucler le tour sans encombre. Leurs co-équipiers les imitant et Ashlee Bond/Cadett 7, Laura Kraut/Cedric et Richard Spooner/Cristallo « effaçant » les 4 pts de Christine Mc Crea, les Etats-Unis, l’Allemagne, la Belgique et la Suisse, viraient en tête à l’issue de la première manche, Steve Guerdat ayant même le loisir de ne pas s’élancer avec Jalisca Solier. Entre les « in » et les « out », les « teams » néerlandais et britanniques (8 pts) réalisaient une première manche mi-figue, mi-raisin, alors qu’avec respectivement neuf et onze points l’Italie et l’Irlande préservaient tout juste l’essentiel. Avec un lourd total de seize points, les « Frenchies » et les Suédois étaient, eux, condamnés à suivre la seconde manche...depuis les tribunes.

Yes, they can

Le second tableau se mettait donc en place avec trois équipes aux chances intactes, et au vu de ce qu’elles avaient démontré, toutes les options paraissaient envisageables, celle d’un succès des helvètes dans leur jardin, recueillant le plus souvent la faveur des pronostics. Partis en «ouvreurs » pour les américains, Christine Mc Crae et Vegas donnaient quelques signes de fébrilité, avant d’être éliminés sur le triple N°10 (oxer/oxer/vertical), véritable « juge de paix » de cette seconde manche. Heureusement, pour les Champions Olympiques, dans le sillage d’Ashlee Bond et Cadett 7 et Laura Kraut ayant, entre-temps fait grimper le compteur à quatre points avec Cedric, Richard Spooner et Cristallo réalisaient à leur tour un des six doubles sans-faute du jour. Un total d’une barre également pour Marcus Ehning et les allemands, alors qu’au grand dam de leurs fans , Christina Liehberr et LB No Mercy se faisaient piéger sur l’ultime effort, tout comme Daniel Etter et Peu a Peu sur la rivière. La Toya III ayant, au plus mauvais moment, fait un nouvelle démonstration de son caractère « instable » (16 pts), le sans-faute réalisé par Steve Guerdat et Jalisca Solier s’avérait insuffisant pour rester avec les meilleurs. Déception également pour les cavaliers d’Outre-Quievrain puisque, si Philippe Lejeune et Vigo d’Arsouilles signaient un nouveau remarquable double sans-faute, il n’en n’allait pas de même pour ses équipiers qui touchaient tous du bois à une reprise. Dès lors , tout comme à La Baule, un barrage s’avérait nécessaire entre Allemands et Américains pour désigner les successeurs des Hollandais, vainqueurs ici en 2007 et 2008. Le premier, Richard Spooner, qui n’a pas la réputation de traîner en route s’élançait. Serrant les courbes, supprimant des foulées, il réalisait, en 40’’72, un tour des plus rapides, hélas entaché de quatre points. Dès lors, la cause semblait entendue, puisque qu’il ne restait plus à Markus Ehning qu’à « assurer » son tour, option un peu contre-nature pour laquelle d’ailleurs optait l’allemand. Mal lui en prit car, alors qu’il franchissait le dernier obstacle, Plot Blue effleurait la latte qui tombait au sol. Le chronomètre, lui, indiquait 53’’26, consacrant pour la seconde fois en quinze jours les américains qui, comble de « sans-gêne », ravissaient pour un petit point la première place du classement général à leurs hôtes du jour.

Daniel Sebire