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De profonds changements attendus dans le financement de la filière

  • Jean Arthuis (© APRH)
    Jean Arthuis (© APRH)
France-Sire, le magazine digital des cours hippiques met l’accent en ce moment sur les profonds changements qui doivent bouleverser le fonctionnement du PMU, principal bailleur de fonds de la filière. Une série d’émission avec Jacques Carles, délégué général d’Equistratis, groupe de réflexion  très actif depuis 2 ans contre les nuisances causées par le développement des paris sportifs, apporte un éclairage nouveau. Cyril Lignette, le nouveau directeur du PMU promet lui aussi une « révolution » culturelle. Enfin Jean Arthuis chargé par le Premier Ministre d’un audit financier sur la filière rendra son rapport mi-septembre. Ci-dessous, l’exposé de la situation faite par Arnaud Poirier, directeur de France-sire.

Jean Arthuis, eurodéputé et ancien ministre des finances, a reçu sa lettre de mission de la part du Premier Ministre. Edouard Philippe montre en effet une réelle inquiétude quant à l'avenir d'une filière hippique en France reposant à 80% sur un PMU dont le fonctionnement est ainsi remis en cause.

Quelques points forts :

  • " Le PMU représente 80% des revenus de la filière hippique française." Il faut bien lire par cette phrase que l'Etat prend pleinement en compte le fait que tous les secteurs du monde du cheval, dont les courses bien sûr mais aussi tous les sports, loisirs et ainsi de suite sont bel et bien financés par le PMU et ses généreux turfistes. Cela en dit long sur les égards avec lesquels doivent être traités les acteurs des courses (socio-professionnels et turfistes) tant par l'Etat que par les membres des autres filières. 
  • " Une filière d'excellence ". Le gouvernement a pris conscience de l'importance de cette filière et montre qu'elle est un motif de fierté, ce qui est mieux que la considérer comme une marotte de bourgeois.
     
  • " un audit stratégique et financier du PMU, ainsi que de réexaminer les équilibres sociaux, économiques et financiers de la filière." Plus qu'une mise en doute, c'est une remise en cause de la stratégie et du fonctionnement du PMU, ainsi de la redistribution. Il est de notoriété publique que les coûts de fonctionnement du PMU sont exhorbitants, d'une part. D'autre part, la stratégie générale du PMU depuis une 15aine d'années qui a inondé le marché d'offres plus ou moins loufoques, conduit à la banalisation du spectacle, à la destruction des tissus locaux, à la désertification des hippodromes et à la fuite des parieurs, est aujourd'hui reconnue comme telle avec ses défauts de fond. Les têtes ont commencé à tomber, notamment le duo Hurstel / Brion au PMU comme à Equidia qui est son organe médiatique. Les changements ne sont sans doute pas terminés.
     
  • " Vos travaux sur l'avenir du PMU pourront utilement s'appuyer sur l'étude récemment mené par le cabinet Kinsey, ainsi que les réflexions menées par les acteurs de la filière. " Le fameux audit Kinsey...Resté très privé, les rumeurs disent de ce rapport qu'il n'est pas tendre à l'égard du fonctionnement de l'institution. Par ailleurs, on peut penser que les travaux d'Equistratis font partie des réflexions des acteurs. Le JPFC seront sans doute consultés également.
     
  • " L'avenir des Fonds Eperon et Equitation." Voici un vaste sujet sur lequel les bénéficiaires des sports équestres vont certainement se battre, cela représente des fonds considérables donnés chaque année par les courses.
     
  • "Je souhaite pouvoir bénéficier de votre rapport au plus tard le 15 septembre 2018." Le délai est assez court pour que les socio-professionnels, qui sont les premières victimes de la crise, puisse reprendre espoir dans le fait que leurs institutions puissent être réformées...un jour. Il va y avoir du grain à moudre pendant toute l'année électorale 2019.

Il n'y a plus qu'à espérer que Jean Arthuis ait assez de pouvoir et que son rapport soit réellement pris en compte par l'Etat, afin que les recommandations soient suivies de faits concrets. Ce rapport ne devra servir à caler une armoire, comme tant d'autres avant lui. Nous pensons au rapport Augereau, nommé "  L'Institution des courses : l'adaptation d'un modèle d'avenir", remis en février 2012 par Daniel Augereau à François Fillon, alors Premier Ministre de Nicolas Sarkozy. Ce dernier sera battu 3 mois plus tard par François Hollande. Le rapport a été balayé d'un revers de main par les institutions et notamment Bertrand Belinguier alors Président du PMU, qui l'a décrit publiquement comme trop "clivant" pour être applicable. Trois ans plus tard, Daniel Augereau, candidat à la dernière Présidence de France Galop, s'est désisté à la dernière seconde pour devenir Président délégué d'Edouard de Rotschild, puis il a disparu de la circulation. Lire le rapport Augereau

03/08/2018

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