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Concours complet : l’avenir olympique de la Chine, la Thaïlande et Hong Kong se joue ce week-end… à Saumur !

  • Don Geniro/Alex Hua Tian (© Les Garennes)
    Don Geniro/Alex Hua Tian (© Les Garennes)
Ce week-end, dans le cadre du Concours International Saumur Complet, à l’occasion du CCI 3*L, les pays du groupe G jouent leur qualification par équipes pour les prochains Jeux olympiques de Tokyo, en 2020. A l’issue du premier test (dressage) d’une discipline qui en compte trois, la Chine signe un bon démarrage. Deuxième derrière le Japon, automatiquement qualifié en tant que pays-hôte, l’empire du Milieu devance la Thaïlande et Hong Kong. En individuel, la tête du classement provisoire après le dressage est occupée par Alex Hua Tian, cavalier… chinois ! Le point avec la Française Pascale Boutet, l’une des entraîneuses de l’équipe de Chine.

« L’enjeu du week-end est énorme. Nous avons trois pays, la Chine, la Thaïlande et Hong Kong, et seules deux équipes seront qualifiées pour les prochains Jeux olympiques ! En termes d’expérience sportive, ces trois pays sont des pays très jeunes, qui ont décidé il y a très peu de temps de se lancer dans le grand bain. Les derniers Jeux équestres mondiaux de 2018 ont qualifié l’Australie et la Nouvelle-Zélande ; le Japon est automatiquement qualifié ; si bien que dans le processus de qualification au sein du groupe G (Océanie et Asie du Sud-Est, ndlr), deux places restaient à prendre. Ces trois pays ont décidé de saisir l’opportunité, estimant qu’il était sans doute plus simple de participer aux Jeux olympiques en concours complet qu’en CSO (du fait du nombre moins important de nations compétitives dans cette discipline qu'en saut d’obstacles, ndlr). »  

« Je travaille avec la Chine depuis dix ans et tout s’est accéléré ces derniers mois. Il a fallu mettre sur pied un projet qui tient la route et qui prévoit de constituer une équipe de Chine qui s’entraîne en Europe. Tout du moins qui prévoit des écuries chinoises installées en Europe puisque les chevaux logés en Chine ne peuvent pas quitter le pays et que nos cavaliers chinois n’ont pas de visa longue durée. Du coup, en Europe, la Chine compte trois écuries : une en France, chez moi, une en Belgique et une aux Pays-Bas qui s’entraîne avec Martin Lips. Le chef de file de ces cavaliers reste Alex Hua Tian, un cavalier sino-britannique, installé à son compte en Angleterre. Pour l’écurie dont j’ai la responsabilité, les chevaux ont été achetés en décembre, c’est donc tout récent. Mes cavaliers courent à Saumur leur troisième concours avec ces chevaux. En France, j’entraîne les chevaux ; les cavaliers s’entraînent en Chine et nous rejoignent en Europe quelques jours avant chaque concours. Les résultats d’aujourd’hui, en dressage, sont encourageants, nous sommes particulièrement fiers ! »  

« Si la Chine qualifie une équipe pour les Jeux de Tokyo, il faudra ensuite qu’elle qualifie les cavaliers individuels qui constitueront cette équipe. Ces qualifications individuelles se courent sur des CCI 4* ; nos cavaliers n’ont pas l’expérience de ce top niveau et le challenge sera alors encore plus énorme que la qualification de l'équipe. Mais dans la mentalité chinoise, on fonce, on y va, on fait confiance aux coachs et aux chevaux ! Hier (mercredi 22 mai, ndlr), nous avons marché le cross (découvert le parcours de cross à pied, ndlr) : ils sont impressionnés puisqu’ils n’ont pas l’expérience de ce niveau, mais ils vont y aller ! De la même façon qu’ils devront aller au feu, sur des concours de niveau 4*, s’ils réussissent à qualifier une équipe. Il faudra alors qualifier trois cavaliers, ce qui sera un nouveau défi de taille, tant la différence de niveau entre un concours 3 et un concours 4* est gigantesque ! L’écurie installée aux Pays-Bas depuis plus longtemps que celle installée en France, a un peu d’expérience sur du 4*, mais nos Chinois dont les chevaux sont entraînés en France n’en ont pas. » 

Rendez-vous donc samedi matin, 10 heures, pour le cross de ce CCI 3*L. Les écarts de notes provisoires à l’issue du dressage restent très faibles et la compétition entre les trois nations en lice s'annonce passionnante. A peine 19 points séparent la Chine (89,2) de la Thaïlande (108,2) et 25 points la Chine de Hong Kong (114,9) : une broutille quand on sait qu’un refus sur le cross coûte déjà… 20 points ! 

24/05/2019

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