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Championnat d’Europe CSO : l’Or et le Bronze belges, les JO français

  • La Belgique en Or par équipe : ses quatre cracks
    La Belgique en Or par équipe : ses quatre cracks
La Coupe des Nations des Championnats d’Europe de CSO à Rotterdam aux Pays-Bas sacre la victoire de la Belgique, médaille d’or pour la première fois de son histoire ! Magnifique victoire d’une équipe jeune, qui s’est battue jusqu’au bout. Elle devance l’Allemagne en Argent et la Grande-Bretagne en Bronze. La France est 4e mais se qualifie pour les JO de Tokyo, contrat rempli. Comme la Belgique, et la Grande-Bretagne. Quel match !
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La France partait 4e, après la 1re manche, elle restera 4e. Au-delà de la déception de rater le podium, les Français ont assuré, la pression était énorme et les nations devant se qualifier pour les JO nombreuses. Les grands perdants sont les Irlandais, qui ont beaucoup investi sur ce championnat, et qui, malgré le concours de Rodrigo Pessoa, leur chef d’équipe ratent leur qualification, ainsi que les Italiens, pourtant remontés de la 11e à la 6e place lors de la 1re manche, qui menaçaient la France. Mais il reste une place à prendre lors de la finale de la coupe des Nations de Barcelone. Ce sera chaud...


Les couples français


Mis à part Timon d’Aure, c’était un premier championnat pour les trois autres, c’est vraiment de bon augure pour la suite. Ils n’étaient pas du tout fatigués dimanche et ont tenu le choc, prouvant qu’ils avaient le potentiel olympique. Les propriétaires, Annick et André Chenu, Marie-Claudine Morlion, Dariusz Slupczynski et François Vorpe sont heureux.


La concurrence atteint ici son paroxysme, avec ce double enjeu médaille européenne et qualification olympique. De nombreux cavaliers manqueront de sérénité, auront peut-être la main un peu plus lourde. Cela explique sans doute les 4 points de Steve Guerdat avec Bianca sur le triple, d’Alexis Deroubaix en sortie de double avec Timon d’Aure, alors qu’il était si serein la veille, de Nicolas Delmotte, qui au milieu du triple veut donner trop d’impulsion à Urvoso du Roch, et faute sur le dernier élément. Kevin Staut fera les frais de l’inexpérience de Calevo 2, le fils de Casall. Il devra le solliciter sans cesse, et le milieu du triple ne passera pas... Pénélope Leprévost, partie en tête fait partie des onze sans-faute. Son parcours rythmé est confiant, le fils de Toulon, Vancouver de Lanlore, restera très en ordre, et c’est le seul sans-faute français. La France garde sa 4e place.


Sacrés Belges !


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Pieter Devos entame un parcours confiant avec Claize Z (Clearway), précis et efficace, mais faute sur l’avant-dernier. C’est Jos Verlooy qui crée la surprise : à 24 ans avec son Bwp Igor (Emerald van’t Ruytershof) il réalise son parcours avec la plus grande aisance et un total sang-froid, et ce double sans-faute sur les deux manches les propulse vars une possible médaille d’argent individuelle.


Jérôme Guery et l’étalon Quel Homme de Hus (Quidam de Revel) ont fait transpirer les Belges pendant un moment, après leurs 8 points de la veille, mais ont tous les deux fait « le travail », jouant le sans-faute plutôt que le temps. Bien joué, ce sera un seul point de pénalité dans le temps.


Tous les regards sont tournés vers Gregory Wathelet et le gris MJT Nevados S (Calvados Z), le dernier à s’élancer. L’Or est au bout... Il prend des risques mais sans aucune précipitation. Sa belle équitation fait le reste, il donne l’or aux Belges. Quelle équipe !


L’individuel : les sanglots de Martin Fuchs


1re manche : de 25 à 11


Les 25 meilleurs cavaliers repartent avec leurs points, ceux de la chasse du premier jour, ceux des deux manches de la finale par équipe, contrairement à la Coupe du Monde. Ben Maher est en tête (0,62 pts), suivi du Belge Jos Verlooy (1,68), Martin Fuchs 3e (3,46), Grégory Wathelet 4e (4,63 pts). Alexis Deroubaix est 6e au classement provisoire (5,40 pts), juste derrière Steve Guerdat, 5e. Pénélope 16e (9,63 pts), Nicolas Delmotte 18e (10,36 pts), et Kevin Staut, repêché dans les 25 avec Calevo 2, ont peu de chances, avec plus de deux fautes de retard sur le 1er. Mais cette première manche de la finale individuelle sera fatale aux Français, privés de seconde manche. C’est une énorme déception pour le clan français. S’il a sauvé sa carte pour les JO de Tokyo, n’avoir aucune médaille, ni par équipe ni individuelle, c’est dur. Mais cette jeune équipe, avec des chevaux en devenir, a fait l’essentiel.


La 2e manche eut son lot d’émotions


Les sanglots du médaillé d’Or, le jeune Suisse Martin Fuchs, qui prend l’Or avec Clooney 51, pendant l’hymne suisse, la faute du Britannique Ben Maher/Explosion, pourtant en tête, qui le cantonne à l’Argent, le Bronze pour le jeune Belge de 24 ans, Jos Verlooy, qui ne lâche rien avec Igor. Finale au goût d’exception pour deux jeunes exceptionnels, d’une famille de cavaliers tous deux, aux résultats très précoces.


La pression des cinq jours va sacrifier de vraies têtes : la faute de Peder Fredricson, le n°2 mondial et All In, de Henrik von Eckermann/Toveks Mary Lou et de l’Allemande championne du Monde, Simone Blum/DSP Alice (sans compter Ben Maher) en sont la preuve. Le Belge Grégory Wathelet sera le seul avec Nevados S (Calvaro Z) à boucler sans-faute et dans le temps. Il partait pourtant le 2e. Chapeau l’artiste !


Le 3e en tête au provisoire, le jeune Belge Jos Verlooy avec Igor va maîtriser son second parcours en vrai champion. Avec un total de 6,68 points, il est déjà en Bronze, mais il reste les deux meilleurs.


Le vice-champion du Monde Martin Fuchs prend le départ. Moins d’une barre le sépare de l’ex n°1 mondial, le Britannique Ben Maher et Explosion W. S’il faute il est en bronze. Mais rien ne changera dans l’attitude de ce cavalier à la maturité et l’équitation très sûre. Il sollicite de la voix le fils de Cornet Obolensky sur le triple piégeant, et ça passe. C’est le sans-faute ! C’est l’Argent, sauf si...


Ben Maher et son fils de Chacco Blue s’élancent. Et c’est la faute incompréhensible, si l’on oublie la tension de ces 5 jours. Ben Maher évalue mal la distance à l’abord d’un vertical sur bidet isolé, et c’est une barre à terre.


Martin est au paddock quand on lui annonce la faute britannique. Il se précipite et embrasse son père, sa groom. Fuchs est en Or, et c’est un splendide cadeau qu’il fait à la Suisse, dont l’équipe est passée à côté du championnat (6e). Le Britannique Ben Maher a le visage qui se ferme : cela eût été beau, une médaille d’Or individuelle, après le Bronze par équipe. Et puis, il est le seul depuis la chasse à être en dessous de la barre de 1 point (0,62). Mais c’est le sport. Jos Verlooy et toute la Belgique exultent.


Les sanglots de Martin


C’est lors de l’hymne suisse que le jeune Fuchs, que le semblant de barbe ne parvient à vieillir, craque. Pas des larmes. Des sanglots, de vrais sanglots, qu’il tente terriblement de contenir. C’est à cette émotion que l’on mesure toute la tension de ce championnat, et le talent de ce jeune cavalier avec un Clooney 51 à l’intelligence de la barre hors du commun. Quel couple !


Stop aux sports équestres


Une jeune femme s’est précipitée en plein milieu du parcours du seul Néerlandais rescapé, Marc Houtzager/Sterrehof’s Calimero, dont on peut souligner le sang-froid, alors qu’il abordait le triple. Il ne prendra même pas un point de temps. Les défenseurs de la cause animale s’attaquent donc aux sports équestres, il fallait s’y attendre. Sans compter les hurlements de la foule. Foule d’ailleurs qui a très peu joué le jeu, les gradins à peine pleins pour cette finale, aux ¾ vides pour la seconde manche. Décidément, Amsterdam, bof.


C. Robert


12/09/2019

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