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Carnet : Georges Brohier, un pilier de l’élevage normand

  • Septembre 2014 : après les JEM de Caen, le groupement des éleveurs de Sainte Mère lui avait offert cette photo de son cheval Léopold Pierrevilleengagé sous couleurs sud-africaines
    Septembre 2014 : après les JEM de Caen, le groupement des éleveurs de Sainte Mère lui avait offert cette photo de son cheval Léopold Pierrevilleengagé sous couleurs sud-africaines
Avec Georges Brohier, 84 ans, c’est un pilier de l’élevage normand qui vient de disparaître. D’Audouville-la-Hubert, en bord de mer, après son père, il a bâti la légende des Pierreville.
C’est là qu’il est né et a vécu sa vie. Fils d’Alfred, frère de Jean, Georges était un des maillons forts de la dynastie des Brohier,

Avec Georges Brohier, 84 ans, c’est un pilier de l’élevage normand qui vient de disparaître. D’Audouville-la-Hubert, en bord de mer, après son père, il a bâti la légende des Pierreville.


C’est là qu’il est né et a vécu sa vie. Fils d’Alfred, frère de Jean, Georges était un des maillons forts de la dynastie des Brohier, aussi à l’aise dans les chevaux de courses que dans les chevaux de sport. Homme de cheval accompli, il fut cavalier et compétiteur avec un titre de champion de France junior en 1953 en selle sur Emissaire, un trotteur puis éleveur, bâtisseur de la saga des Pierreville, dont Arpège qui fit les beaux jours de Julien Epaillard. C’était un préparateur et un dresseur qui appliquait à la lettre l’enseignement du commandant Moulin. Il aimait évoquer le souvenir d’Aiglon B, un cheval né d’Olimpie RL (souche Letablier) et Quolibet II qu’il avait dressé. Alain Hinard remporta le critérium des 5 ans avec ce cheval et un peu plus tard Hubert Parot le monta en équipe de France. (L’anecdote est extraite du livre de Jean Bougie « le cheval de sport en Normandie). 


Les frères Brohier, Jean et Georges, ont marqué d’une empreinte indélébile l’élevage normand du Selle Français. Jean avec Narcos et Quat’sous, Georges avec Arpège Pierreville remarquable performer et père de mère. 


L’histoire de l’étalon débuta avec Bagatelle IV, fille de Red Star et de la grande Olga, achetée à Pierre Lepelley. Bagatelle croisée à Jasmin donna Psyché qui unie à Uriel engendra Arpège en 1988 (mort il y a un an). De cette souche naîtront entre autres Opale Pierreville (In Chala), Gala Pierreville (Papillon Rouge), Sonate Pierreville (Muguet du manoir), Epsom Pierreville (Ulior des Isles).


Avant cela, il y eut Vergogne (lignée maternelle 39) achetée par Alfred et qui sera à la base d’une pléiade de bons chevaux qui ont forgé la notoriété de l’élevage et lancèrent Jean sir les pistes nationales et internationales. C’est notamment de cette souche que viennent les performers Luccianno (mère Away Pierreville x Almé), Tzigano Massuère (Cassini II et Kiara x Burggraaf, fille d’Away), champion de France 2017 avec Romain Potin, nés chez Bruno Chassaing. 


« J’ai toujours donné la priorité à la qualité sur les barres, au coup de saut, confiait volontiers Georges. Le modèle vient après. Les concours de modèle permettent de confronter son élevage à ceux des autres. Le choix des étalons est quelque chose de capital. Je me creuse la tête tout le temps à ce propos. J’ai un peu utilisé les étalons étrangers, Adelfos en particulier. Le problème c’est qu’on manque d’informations sur eux ».


« C’était un avant-gardiste, estime Jean-Luc Dufour qui en 2005 lui acheta ses sept dernières poulinières. Il n’hésitait pas à aller en Belgique, Allemagne, Hollande pour voir les productions des étalons étrangers. Il cherchait toujours à améliorer sa génétique. Son dernier poulain, né chez moi, est Rouge Pierreville (Ultimo van ter Moud avec Tendre Girl x Narcos). Il a fait les JEM de Tryon sous selle argentine. » « Tu te rends compte, me dit-il lorsque je suis venu chercher les juments, c’est le concentré de toute une vie que tu emmènes ». Tous ses poulains étaient vendus dans la paille et il y avait un ordre de priorité pour les acheteurs. De temps en temps, il gardait une femelle.


Au sein du groupement des éleveurs de chevaux de Sainte-Mère-Eglise, il fut un adhérent actif et particulièrement zélé lorsqu’il s’agissait de vendre les programmes des concours.


Marié à Geneviève, décédée en 2003, Georges était le père de deux filles, Isabelle et Béatrice. 


Nous assurons la grande famille Brohier de notre sympathie attristée.


E. R.


19/12/2019

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