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Bonne ambiance et belles performances au Lion d’Angers

  • Thomas Carlile impose Etoile de Beliard meilleur 6 ans (© Pauline Chevalier)
    Thomas Carlile impose Etoile de Beliard meilleur 6 ans (© Pauline Chevalier)
  • Nicolas Touzaint/Danse avec les loups, remporte les 7 ans (© Pauline Chevalier)
    Nicolas Touzaint/Danse avec les loups, remporte les 7 ans (© Pauline Chevalier)
  • Mathieu Lemoine/Fly Up de Banuel (© Pauline Chevalier)
    Mathieu Lemoine/Fly Up de Banuel (© Pauline Chevalier)
  • Emmanuel Sudret/Grafite d’Ilohe (© Pauline Chevalier)
    Emmanuel Sudret/Grafite d’Ilohe (© Pauline Chevalier)
Le Lion d’Angers avait la charge d’accueillir ce premier concours complet SHF post confinement. Suivant un protocole strict, les organisateurs ont su parfaitement allier consignes sanitaires, formations des jeunes chevaux avec des pistes parfaites et très bien montées et convivialité. Les cavaliers, très heureux de repartir en concours et de se retrouver, ont répondu présents en nombre avec pas moins de 248 partants répartis sur 7 épreuves. 

Mardi, les 6 ans et les 7 ans se retrouvaient ensemble. Exceptionnellement, afin qu’ils puissent se remettre en jambes, les 7ans étaient autorisés à courir avec leurs collègues moins âgés en épreuve hors classement. C’est Danse avec les Loups (Totillas) et Nicolas Touzaint qui l’emportent après un excellent dressage à 25.5. Ils devancent Elvis de Hus, le demi-frère de Conrad par Eldorado de Hus, et Maxime Livio et Dégas Galotière (Mylord Carthago) et Luc Château.

Dans les 6 ans, Etoile de Béliard (Upsilon) prend le meilleur avec Thomas Carlile à l’issue du cso et du cross. Emory Mail (Quercus du Maury) et Nicolas Touzaint sont seconds, confirmant comme Etoile leur grand talent. Un autre fils d’Eldorado de Hus, Elite de la Mouline/Jonathan Cisternas est troisième. 

Chez les 5 ans, Mathieu Lemoine effectue une razzia avec sa fabuleuse Fly Up de Banuel (Upsilon),  Fandgio (Vagabond de la Pomme) et Flamemko de Tael (Montender) respectivement, 1er, 2e et 4e. Axel Coutte bloque les espoirs de podium complet du cavalier installé sur place avec Finley du Loir (Quartz du Chanu)

Les plus jeunes ont effectué leur rentrée jeudi sous une météo moins clémente. Emmanuel Sudret réalise une remarquable performance avec un dressage à plus de 85 % et le score final de 14.5 grâce à sa fille de Grafenstolz, Grafite D’Ilohe. Il devance donc largement Come Back du Frene Z (Corico Z) avec Maxime Pons et Grenadine de Brenne AA (Sandréo) et Arthur Marx. 

Les formations 1,2 et 3 étaient aussi largement plébiscitées par les cavaliers souhaitant éduquer des montures plus tardives et moins expérimentées.  

Figo de la Chaule (Vigo d’Arsouilles) et Glenn Tissier prennent le meilleur en formation 1 devant Foll’envie d’Hulm (Idéal de la Loge) et Christopher Six et Bahij Bashar DL AA et Sandra Simon. Dans les Formation 2, Maxime Livio s’impose avec Enjoy de Keroue (Paddock du Plessis) devant Elstrée (Mary Rousselière) et Figther Fly (Montender) et Stéphane Landois. Enfin pour les formations 3, la victoire revient à Escalibur d’Aurois (Qlassic Bois Margot) et Paul Gatien devant Easy Star (Jaguar Mail) et Frédéric Texier et Enjoy de la Noue AA (Upsilon) et Stéphane Landois.  

Cette belle première de la nouvelle saison 2020 a mis en avant les importantes générations d’Upsilon (22 partants en tout) mais également les valeurs sûres que sont Jaguar Mail et Canturo (6 partants), Quite Easy, Hérald, Contendro avec 5 partants chacun. A noter que Kannan et Eldorado de Hus se trouvent une belle place également comme père de performers de CCE avec également 5 partants. 

P. C.


Thomas Carlile : on va prendre le temps pour travailler

Depuis décembre 2019, le cavalier de l’équipe de France de concours complet a trouvé son havre de paix à Savigné-sous-le-Lude dans la Sarthe. Champion discret, le Toulousain relance sa préparation pour être prêt pour Tokyo 2021. 

Pourquoi vous êtes-vous installé à Savigné-sous-le-Lude ?

Thomas Carlile : « On a déménagé cet hiver. Les chevaux étaient arrivés pour Noël. Nous avons 30 boxes et un effectif d’une vingtaine de chevaux. On était dans une optique d’acheter depuis quelques années. Je voulais trouver l’endroit qui correspondait à tous les critères que je souhaitais. L’emplacement géographique était important compte tenu des déplacements. Le secteur que je préférais se situait entre Saumur, Le Mans, Angers et Tours. Un triangle d’or avec des sites de compétition adaptés à ma discipline. Je souhaitais aussi un lieu qui me rapproche un peu de Paris avec un axe autoroutier proche. Mon souhait était d’avoir un site avec de l’espace pour être autonome et faire un travail de fond. Et tout cela à un prix abordable. Il y avait bien la Normandie, mais ce n’est pas un secteur propice pour ma discipline. Et j’ai eu le coup de cœur pour le haras de Graffard qui regroupait tous les éléments. C’est un beau site, un endroit paisible avec de la forêt autour ».

Comment s’est passé votre confinement dans cet endroit ?

« J’ai eu la chance de ne pas être affecté par le virus, moi comme mon entourage proche. J’ai une pensée pour ceux qui ont été touchés. Ça a été une aubaine d’être confiné dans ce vaste espace. On avait plein de projets en tête et pleins de travaux comme à chaque fois quand on arrive chez soi. Je les avais mis de côté car les stages fédéraux avaient repris. Il fallait se concentrer sur le travail des chevaux. Quand on a compris que le confinement allait durer, on a ralenti le travail des chevaux et on s’est mis alors à bricoler. J’ai appris à faire du béton. Et être chez soi, C’est une œuvre sans fin. J’ai fait des choses que je n’aurais pas pu faire en temps normal si la saison avait suivi son cours. Il fallait optimiser et voir le positif ».

Vous avez travaillé les chevaux en gardant toujours un objectif ?

« Au commencement du confinement, on ne savait pas à quoi s’attendre. On avait 5 chevaux qui avaient démarré au Grand National de Saumur et j’en avais une quinzaine qui devaient démarrer à Fontainebleau. J’avais toute l’écurie qui était prête à courir. La première quinzaine du confinement, on a gardé les chevaux au boulot en pensant que cela allait s’arrêter. Mais à la seconde annonce du gouvernement, on a compris que cela allait durer. On était dans un engrenage avec des chevaux prêts à courir et qui travaillaient tous les jours. Alors, on a préféré les détendre un peu avec des balades pour les faire décompresser. Ça nous a permis, aussi à nous, de faire autre chose de peur de s’épuiser à la tâche. On a gardé les chevaux dans une routine quotidienne, il faut que les organismes soient toujours en activité sinon à la reprise, il peut y avoir des blessures. On a varié les exercices. Avec certains jeunes chevaux, nous avons rattrapé un peu le retard. Et avec des chevaux d’âge qui venaient de rentrer, nous avons pris plus de temps pour se mettre avec eux ».

Comment vous avez vécu le report des JO ?

« J’espérais que les Jeux Olympiques aient lieu car avec Birmane, j’avais le potentiel pour intégrer la sélection et faire partie des 5 chevaux concernés. Maintenant, on va prendre le temps pour travailler. Elle va prendre de l’expérience et de la maturité. Je n’ai pas encore décidé de ce que sera son programme. J’attends de voir au fur et à mesure des annonces. Je ne vais pas courir les concours pour aller chercher des résultats qui n’ont pas de vraies valeurs. Je veux qu’au moment de la sélection, la jument possède un palmarès qui donne envie de la sélectionner. Elle est jeune et sera encore en âge pour prétendre aussi aux Jeux de Paris, voire même les suivants ».

Prend-elle la même ligne qu’Upsilon, votre champion à la retraite ?

« Elle a marché un peu dans ses traces. C’est une jument qui a de très fortes capacités. Elle n’a peut-être pas le brillant qu’avait Upsilon sur une piste de dressage. Mais elle fait partie des rares chevaux qui peuvent aller chercher les 75 %. Elle n’a que 9 ans. Elle a une locomotion hors du commun et montre à quel point elle est une très bonne technicienne. Elle a une capacité à être compétitive sur tous les championnats. J’ai toute confiance en elle. Et pour que le staff fédéral ait confiance aussi, elle devra répondre aux questions ».

Sinon, vous êtes heureux de retrouver le chemin des concours ?

« Derrière notre masque, on était tous heureux de ressortir en compétition. Ça fait du bien de revoir tout le monde. Maintenant on espère repartir sur d’autres concours en ayant de moins de moins de restriction et que l’on puisse retrouver avec nous les propriétaires et nos clients. Sophie Lemaire et toute l’équipe du Lion-d’Angers avaient fait les choses bien pour le complet jeunes chevaux du 8 au 11 juin dernier. Le CSO du Pôle Européen du cheval, ce week-end, pourra me permettre de relancer les chevaux d’âge. Car j’aimerais les ressortir en compétition en juillet et ainsi préparer nos objectifs en concours complet ».

S. P.

25/06/2020

Actualités régionales