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Assemblée générale 2015 de l’Adecsif

  • François Lucas intervient en présence de Nicole Hurel, Patrick Clérin et Catherine Palmer
    François Lucas intervient en présence de Nicole Hurel, Patrick Clérin et Catherine Palmer
A son tour et selon ses habitudes, l’ADECSIF, a tenu son Assemblée Générale dans les locaux du Haras des Bréviaires le dimanche 25 janvier 2015. Journée de forte affluence qui permit à un grand nombre d’éleveurs d’écouter les interventions percutantes du Président du Comité régional Ile de France, François Lucas, et Pascal Cadiou, Président du Stud–Book Selle Français.


Après avoir accueilli les autorités et remercié les participants, Patrick Clérin, président en titre depuis janvier 2014, donne la parole à madame Nicole Hurel, secrétaire générale, pour présenter le rapport d’activités de l’année 2014.


L’ADECSIF conserve depuis trois ans un nombre d’adhérents stable entre 50 et 60, l’Ile de France se caractérisant par un nombre important d’éleveurs amateurs, éleveurs occasionnels qui adhèrent ponctuellement pour présenter des produits de qualité aux concours d’élevage. Les départements fournissant les plus gros contingents sont les Yvelines et la Seine et Marne.


Les concours d’élevage restent l’activité principale. Comme en 2013, ils ont lieu dans des élevages importants et sont répartis sur tout le territoire. Les trois concours locaux organisés en Seine et Marne, dans les Yvelines et dans l’Essonne ont réuni 66 poulains et pouliches Selle Français, poneys, Anglo et OC.


Les concours locaux de foals ont rassemblé 38 poulains alors que seulement 18 sont revenus à l’occasion du concours régional qui avait lieu pendant la grande semaine sur le terrain du petit parquet. Grande semaine où l’ADECSIF a partagé un stand avec Cryozootech, Coop Elia et le CREIF.


Pour 2015, le calendrier des concours d’élevage de la région est en cours d’approbation.


Une journée de formation des juges a été organisée en mars 2014 au Haras des Bréviaires. Pour 2015, la formation aura lieu à Blois le 13 février.


Le président remercie madame Hurel et reprend la parole pour présenter le bilan financier. A la lecture des comptes le bilan 2014 est positif. Le président développe les ressources venues du partenariat avec le conseil des chevaux qui ont permis de financer le stand tenu lors de la grande semaine. Il présente dans la rubrique « dépenses » une expertise juridique visant à couvrir toutes les activités de l’association, qu’elles se déroulent dans des lieux communs ou chez des particuliers.


Il conclut son intervention en présentant un courrier des sports équestres militaires qui aborde la campagne d’achats 2015.


François Lucas : les Bréviaires : Maison du cheval ?


Pour débuter son point de situation le président du CREIF, aborde les incertitudes sur l’avenir du Haras des Bréviaires. L’objectif d’en faire une « Maison du Cheval », siège du comité régional est toujours d’actualité. L’appellation de « Parc régional d’Ile de France » elle aussi envisageable, permettrait également de mutualiser les financements et fédérer des actions qui visent à donner une dimension sportive aux activités habituelles du Haras.


Les principaux travaux en cours sur les sujets en rapport avec l’augmentation de TVA ont pour objectif de faire reconnaître le cheval comme acteur de ruralité au niveau européen. Une étude économique sur toute la filière équestre, où tous les éleveurs seront concernés, vient d’être relancée.


Vis-à-vis du GHN, correspondant unique du ministère des finances, qui valide les comptes de chaque professionnel, il reste important de mentionner le caractère sportif des activités en mettant en avant l’appartenance des clients-cavaliers à la Fédération Française d’Equitation.


Maud Dupuy d’Uby : recentrage des Bréviaires


Le Haras des Bréviaires, propriété du conseil général, fait l’objet d’un appel à projet, arrivant à échéance fin février. Acheté ou bien loué dans des conditions de reprise fixées par le conseil général, le Haras verra ses occupants actuels (IFCE/Coop Elia/ GRP/CREIF/une sellerie indépendante) réviser leur position à l’été 2015.


En attendant, le Haras se recentre sur ses missions régaliennes d’appui à la filière sur les lieux de concentration, et prend en compte une nouvelle mission de contrôles sanitaires de tous les lieux de détention d’équidés. Des inspecteurs sanitaires, actuellement en formation, assumeront cette mission dévolue au préalable à la DSV, à partir des mois de mai ou juin. Prioritairement chargés d’informer et de conseiller, ils seront amenés à faire appliquer les documentations réglementaires sur tous les lieux de détention d’équidés.


En conclusion de cette assemblée générale qui a vu le renouvèlement d’un tiers des membres du comité d’administration, le Président de l’ADECSIF a remercié les intervenants et les participants.


Il a formulé ses vœux et ses encouragements pour que dans le contexte difficile de 2015, l’élevage régional soit valorisé par un professionnalisme collectif accru, une communication toujours meilleure et un rapprochement avec le CREIF et le conseil des chevaux.


Philippe Mauban et Poivre Vert


S’en suivit un déjeuner de travail studieux qui commença par une minute de silence chargée d‘émotions, en mémoire de Hubert Parot.


A l’heure des récompenses, l’assemblée salua l’arrivée d’ un nouvel adhérent qui vient de Bourgogne, Jean-Claude Viollet dont la pouliche Coccinella Batilly (Quaprice Bois Margot) a été sacrée championne de France des 2 ans. L’élevage de Batilly a une solide réputation dans le milieu de l’élevage et du sport. Une salve d’applaudissements accueillit Philippe Mauban, naisseur de Poivre Vert SF (Royal feu - Symphonie Verte SF/Jalisco B SF), champion du monde de voltige avec le voltigeur Jacques Ferrari et le longeur François Athimon.


Patrick Clérin : vers un magasin virtuel


LC : Patrick, après une année de présidence de l’ADECSIF, quel regard portez-vous sur cette année 2014 et ses JEM ?


PC : 2014 aura été pour nous une année de transition, alors que nous espérions une année tremplin. L’élevage équin est passé dans une logique collective où l’éleveur amateur, indépendant et isolé reste très vulnérable. Force est de constater que nous marchons vers une professionnalisation collective en territoire.


A propos des JEM, il restera une forme de regrets sur le manque de retombées immédiates, attendues, lors de la grande semaine à Fontainebleau.


LC : Et si votre regard se tourne vers 2015, que veut-il voir ?


PC : En 2015, l’objectif idéal est d’aller vers une évolution des structures associatives, vers des organisations de producteurs. La production mérite d’être mieux structurée en passant par une amélioration de la connaissance de l’offre et un développement de la prospection.


Par ailleurs, j’ai bien entendu les propositions de François Lucas qui souhaite mutualiser du personnel autour du CREIF et du conseil des chevaux.


JE confirme le projet qui me tient à cœur, la création d’un « magasin virtuel » qui offrirait une connaissance de l’offre, sorte de répertoire de ce qui est à vendre. Il autoriserait la vente en ligne de foals, début du développement d’un réseau international que je souhaite pour la région. On y trouverait bien évidemment une veille réglementaire, relais indispensable entre les éleveurs de tous types et les institutions.


L’ADECSIF doit se développer autour de ses membres éleveurs, signe d’adaptation et de modernité. Là est la vraie synergie.


Pascal Cadiou : la zootechnique au cœur


Après avoir repris à son compte les débats visant à obtenir l’application d’un taux de TVA agricole réduit, ceux sur l’utilisation sportive des installations et le coté social de certaines activités, Pascal Cadiou a tenu à souligner la volonté commune de travailler ensemble, manifestée par la fédération, les acteurs du trot et ceux du galop.


L’ANSF, organisme de sélection agricole dans le sens de la loi, participe aux travaux concernant le projet de règlement zootechnique européen. Rappelons qu’aujourd’hui, l’ANSF assure la tenue du livre, définit les orientations de la sélection de la race et contribue à l’évaluation génétique. C’est pour perfectionner cette dernière tâche que se met en place une « Commission génétique recherche » qui unit les efforts et les moyens de l’ANSF, de l’IFCE et de l’INRA.


A la différence de la filière bovine qui étudie les gènes des mâles et des femelles (viande et lait), la filière équine alloue ses efforts aux mâles au fait que 75 % du progrès génétique passe par la voie mâle. Le contrôle par la performance sportive valide les recherches sur les gènes de bon sauteur. L’aptitude à sauter se transmet avec certitude. L’héritabilité, quantifiée selon les étalons, est néanmoins soumise au facteur du travail humain et ne peut rester qu’un facteur de réussite. L’ANSF poursuit cependant avec l’IFCE et l’INRA tout un travail de génotypage en vue de produire un index multifactoriel qui serait mis à la disposition de toute la filière.


A une question de la salle sur le financement de ses travaux, Pascal Cadiou a fait un rapide bilan qui montre une autonomie de fonctionnement sur 75 % de son budget. 25 % restent liés aux aides de l’état.


C’est à Bruxelles que se coordonnent toutes les mouvances sur les chevaux retenus dans des espèces de rentes. La Commission européenne élabore un règlement qui s’appliquerait à toutes les espèces animales, bovins comme équins.


En partenariat étroit avec les trotteurs et les galopeurs, le cheval de Selle Français fait valoir les dangers de la libéralisation des échanges au sein de races pures. On y découvre que la notion de cheval hongre est à faire valoir dans un règlement qui ne parlerait que de reproducteurs. Pour le cheval de Selle Français, issu d’assemblages (au profit d’une aptitude à la compétition équestre), la notion européenne de race pure met en cause le fonctionnement actuel de nos stud-books.


Il est à noter qu’avec le nouveau règlement zootechnique, il n’y aura plus d’Origines Constatées.


Répondant à une question de Patrick Clérin sur l’image de la France et de son commerce des chevaux à l’étranger, Pascal Cadiou insiste sur les différences entre les actions commerciales et les actions de marketing. Pour les producteurs de Selle Français, l’objectif est de faire savoir quelles sont les qualités de notre production et d’assurer des présentations lors de regroupements. L’héritage français, différent des héritages allemand, belge ou hollandais, souffre de la grandeur de son territoire et de la richesse de ses régions. C’est en outre, pour contrer cette difficulté, qu’ont été créés les concours de St Lô. Les JSF, associées au CSI *** pour les mâles et l’évènement femelles le 15 août visent à fidéliser une clientèle étrangère. Cette solution très critiquée sur le plan national connaîtra une variante en 2015, puisque les femelles seront présentées à Fontainebleau. Le projet de construction d’un grand manège sur le spring-garden actuel du grand parquet, s’il se réalise, pourrait être un atout en faveur de cette solution.


Quant au volet commercial, l’ANSF travaille aussi sur l’amélioration de la connexion entre le monde sportif et le monde du cheval. Le vœu commun est de mieux former les enseignants, (conseillers des cavaliers) au monde de l’élevage.


A propos de la confirmation provisoire des étalons à 3 ans, le président de l’ANSF a confirmé le retour de l’homme au centre de la sélection. Il a manifesté une volonté nette de ne pas choisir un chef de race à 3 ans, mais bien de sélectionner de jeunes étalons qui pourraient le devenir. Il a également développé l’intérêt des approbations jeunes qui diminuent les intervalles entre générations.


05/02/2015

Actualités régionales