- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Anaa : Jean-Marie Bernachot confortablement réélu à la présidence

L’assemblée générale s’annonçait très « chaude ». En effet, certains s’étaient employés depuis de nombreuses semaines à le prophétiser : le temps de la curée avait retenti principalement en Aquitaine. Photo 1 sur 2
C’est à cors et à cris, comme en chasse à courre, que le rendez-vous avait été donné du côté de Pompadour chez un grand « Sire ». Les piqueux bruyants promettaient déjà un très beau trophée. Flop Total. Jean-Marie Bernachot fut reconduit à la présidence avec 80 % des suffrages.
Montant des six coins de l’hexagone et comme à l’habitude, dans une Anglo-Arabie toujours lyrique où parfois les mots comptent bien plus que les actes, certains s’étaient érigés en « sauveur » de la race, en « défenseur » de droit divin, en « procureur «  intègre et fort zélé, sans pouvoir faire obligatoirement de lien de causalité. Ce qui est sûr, de très nombreux éleveurs et délégués avaient fait le déplacement.
Après le mot d’accueil de Xavier Guibert au nom de l’IFCE rappelant que la race Anglo-Arabe pouvait compter sur l’appui sans faille du nouvel institut, le président ouvrit l’assemblée générale par l’élection des délégués des adhérents directs (éleveurs ne cotisant pas via une association locale) ce qui engendra sans attendre une première intervention de contestation juridique avec certaines personnes dans la salle. Les échanges d’analyse sur les statuts de l’Anaa allèrent bon train, émaillés de quelques pics conduisant rapidement à une situation cacophonique d’une rare intensité. Malgré tout, une élection sous haute surveillance avec huissier... est organisée. Soit une heure en pure perte puisqu’au final ce délégué élu avec les félicitations du président se voit signifier qu’en vertu d’un certain article 9... Il ne peut participer aux différents votes de l’AG.
Cette mise en bouche croquignolesque avait sûrement aiguisé l’appétit de certains pour la polémique et le « pinaillage » juridique, tout cela dans un brouhaha digne d’une réunion de potaches, sous le regard parfois déconcerté des officiels présents : Charles de Certaines pour le ministère de l’agriculture; Xavier Guibert, Alain James, François Gorioux pour l’IFCE, Bruno Mellet pour la SHF et Philippe Martin pour la Fenecso.

« L’Anglo, une race, pas une marque »

La bronca se dissipa peu à peu avec la lecture du rapport moral par Jean-Marie Bernachot qui insista sur le fait que tout ce que le bureau avait prévu, avait bien été réalisé tant au plan des nombreuses manifestations (ventes de Pompadour et du Lion d’Angers, grande semaine de Pompadour,…), que dans la mise en œuvre du plan de relance de la race (caractérisation des étalons et des poulinières, politique de communication renforcée).
Sans nier le constat du déclin de la race au niveau de sa production qui s’est traduit notamment par une chute de 38 % du nombre de naissances entre 1976 et 2008 soit 953 immatriculations seulement en 2008, il est à noter que cette diminution est liée pour partie à la forte fuite des poulinières (50 % de l’effectif) vers des étalons d’autres stud-book, d’autant qu’il s’agit souvent des mieux indicées. J.-M. Bernachot a martelé que lui et son équipe voulaient y remédier et qu’ils y travaillaient avec passion et dynamisme. A cette occasion il lança une pique en rappelant que le stud-book AA restera un vrai stud-book de race et non de marque. Les choses sont claires : pas de fusion vers un cheval de sport français unique, il est nécessaire de conserver la diversité, source de richesses ! Bien évidemment ce rapport fut émaillé d’un dialogue parfois musclé avec la salle mais il sera au final adopté à l’unanimité.
La présentation des comptes de résultats fut encore plus houleuse et les questions ont fusé. « L’opposition » les avaient formulées par écrit, cela donna lieu à une vraie passe d’armes avec le commissaire aux comptes, obligé à rentrer dans les détails subtils de la comptabilité : questions sur le centre de valorisation du cheval à Sames (64), sur le niveau d’endettement. Mais au final, surprise, le budget est adopté à quelques abstentions près.
Sous haute surveillance...
Chaque commission présenta son bilan d’activités et ses projets tandis qu’en parallèle les délégués des associations d’éleveurs étaient appelés à aller voter dans une salle à part sous contrôle d’huissier avec moult vérifications. Ce choix d’organisation généra un fort bruit de fond dans la salle, ne facilitant pas le travail des rapporteurs qui, courageusement, ont assumé cet état de fait. Ce fut notamment le cas de Pierre de La Serve qui présenta la mise en œuvre du registre du demi-sang AA qui va concerner tous les produits ayant au moins 25 % de sang Arabe et au moins un ascendant PS, ou bien encore de la commission courses qui eut bien du mal à capter l’audimat durant le déroulement du scrutin qui semblait être la seule préoccupation de tout un chacun. Tout cela est bien dommage car cette partie de l’AG était riche en actions menées, en projets, démontrant le dynamisme de l’Anaa que certains s’emploient à décrier au quotidien. Mais, comme dirait une brève de comptoir : Il n’y a rien de pire qu’un aveugle qui ne veut rien entendre !
Au terme de cette folle journée, quand le verdict des urnes tomba, il fut sans appel : Jean-Marie Bernachot était rélu avec 80 % des suffrages exprimés comme une bonne partie de son bureau qui, sans attendre, allait le reconduire à son poste de président, « catalyseur et animateur » comme il aime à se présenter. Dont acte. La messe était dite, laissant pantois dans un premier temps ceux qui à visages découverts avaient exprimé leur opposition lors de cette AG. Tout irait bien dans le meilleur des mondes, mais sans nul doute, il va falloir s’attendre à ce que les perdants contre-attaquent... Mais à qui donc peut profiter le crime ?
De retour dans mes écuries, ma veille Anglo me regarda avec son œil malicieux et sembla me dire : « Ne cherche pas, si la race AA souffre à l’heure actuelle, c’est avant tout de la folie des Hommes ! »

Anne Clausse

Les résultats des élections
A noter : la très bonne participation aux élections puisque 36 délégués sur 39 au total ont pris part aux votes.
Ont obtenu : (ordre alphabétique des noms)
Pierre Ader 4 voix
Jean-Marie Bernachot (administrateur sortant) 28 voix réélu
Stéphane Chalier 9 voix
Caroline Dannaud 6 voix
Patrick Davezac (administrateur sortant) 29 voix réélu
Patrick Delaunay 32 voix Elu
Magali Dessalles 30 voix Elue
Hélène Herrmann (administrateur sortant) 26 voix Réélue
Arnaud James (administrateur sortant) 29 voix Réélu Fabien Lasbouygues 29 voix Elu
Jean-Paul Malou 9 voix
Patrice Martin (administrateur sortant) 11 voix
Catherine Mayaud (administrateur sortant) 27 voix Réélue Laurent Pate 7 voix
Gérard Richard (administrateur sortant) 27 voix Réélu
Christiane Saramon (administrateur sortant) 10 voix Géraud Seyrolle (administrateur sortant) 10 voix
Daniel Tescari (administrateur sortant) 21 voix réélu
Bernard Trojan 24 voix Elu
Stéphanie Urdiales 30 voix Elue

• Le nouveau conseil d’administration de l’Anaa sera donc composé de :

Claude Audrerie, Jean Marie Bernachot, Jean Marc Bosc, Isabelle Carsalade, Patrick Davezac, Patrick Delaunay, Magali Dessalles, Jean-Claude Gaurieau, Francois Guibert, Jacques Hamel, Hélène Herrmann, Roger Iriart, Arnaud James, Pierre de la Serve, Aurélien Lafargue, Fabien Lasbouygues, Francois Maillot, Patrick Marcenat, Catherine Mayaud, Fabienne Pealez, Gérard Richard, Thierry Roque, Daniel Tescari, Bernard Trojan, Stéphanie Urdialès,  Michèle Viguié.

• Suite à la réunion du Conseil d’administration le bureau se compose de :
Président :
Jean Marie Bernachot.
Trésorier : Patrick Davezac.
Secrétaire : Fabienne Pelaez.

Philippe Martin : « A qui profite le crime ? »
« La FENECSO s’étant fixé pour vocation de représenter les éleveurs dans toutes les instances nationales, qui pourrait nous reprocher d’avoir répondu favorablement à l’invitation qui nous a été faite d’assister à l’Assemblée Générale de l’ANAA le 26 mars ?
Le Ministère de l’Agriculture, la SHF, l’IFCE y étaient également représentés.
A l’exclusion des régimes totalitaires, un Président ne fait jamais l’unanimité.
Il en va du Président Bernachot comme de nous tous. Dans une démocratie les opposants ont toute latitude pour présenter un programme alternatif au pouvoir en place et recueillir les suffrages. Il pouvait en être ainsi.
On peut donc regretter que les détracteurs de l’actuelle direction de l’ANAA, au lieu de défendre une autre stratégie se soient bornés à une stupide guerre de tranchée contestant chaque virgule des statuts…et n’aient pas cru bon de s’intéresser aux sujets concernant l’avenir de la race, le programme d’élevage ou la structuration de la filière.

A qui profite le crime ?

Certainement pas aux éleveurs : ni d’Anglo-arabes, ni de chevaux de sport.
La présence d’un commissaire aux comptes et d’un huissier sera t-elle suffisante pour étouffer la hargne de quelques uns ? Le résultat du scrutin n’est-il pas la preuve de la volonté des éleveurs ?
La concurrence, la critique, la pluralité, l’opposition sont les fondements de la démocratie ; Internet est un formidable outil de communication.
Refuser les uns ou abuser de l’autre asservissent l’homme ; or, les éleveurs de chevaux de sport réclament aujourd’hui l’accès à la diversité et la liberté de choix. Le respect de la démocratie conduit à s’exprimer au sein des structures existantes, encore faut-il pour un vrai démocrate qu’il se soumette au verdict sorti des urnes. »

Le Président de la Fenecso Philippe Martin
01/04/2010

Actualités régionales