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Affaire FFE: Serge Lecomte s'explique

Serge Lecomte, président de la Fédération Française d’Equitation réagit ici à la polémique qui a suivi la publication d’un article du site Médiapart. Il y était notamment mis en cause à propos de l’embauche du conducteur du camion fédéral, un de ses anciens moniteurs licenciés et condamnés à deux reprises pour agression sexuelle sur mineurs.  

. Quelle est votre réaction aux articles récents suite au dossier de Mediapart sur l’équitation ?

« En tant qu’éducateur et responsable fédéral, je déplore et je condamne toutes les atteintes faites aux mineurs, alors que nos établissements équestres doivent être un lieu où ils se sentent en sécurité. Un seul cas contraire est un drame pour celui ou celle qui le vit et je pense d’abord aux victimes. Je suis d’autant plus touché qu’un des cas concerne un de mes clubs ». 

. Pourquoi n’avez-vous par réagi immédiatement à ces condamnations ?

« Parce que l’information ne m’est pas parvenue. Personne ne s’est plaint à moi de ce salarié dont le travail donnait satisfaction, ni ses collègues, ni les cavaliers du club, ni les parents, ni les jeunes filles concernées ». 

. Pourquoi embaucher à la Fédération un moniteur que vous avez licencié d’un de vos clubs ?

« Il est parti du club en 2014, suite à sa mésentente avec une autre salariée, sa compagne, qui travaillait dans le même établissement, ce qui engendrait une situation de travail à laquelle il fallait mettre un terme. Ça n’avait pas de rapport avec son embauche à la Fédération où je ne fais pas les embauches. Il a répondu à une annonce d’emploi de chauffeur poids lourd pour les week-ends et jours fériés. Tout cela sans la connaissance de sa condamnation de 2013 ni de celle de 2017. Il a depuis quitté la Fédération ».

. Qu’en est-il des stages fédéraux avec des mineurs ? 

« En équitation, les stages et les déplacements de la FFE se font toujours avec les parents, c’est généralement le cas des clubs qui sortent leurs élèves en compétitions.

Le staff fédéral s’occupe exclusivement de la pratique sportive. En dehors des entraînements et des compétitions, les mineurs sont encadrés par leur famille ».

- Que fait la Fédération sur le sujet des abus sexuels ?

« Pour que les victimes osent parler, il faut qu’elles bénéficient d’une écoute professionnelle objective et bienveillante. Nous avons mis en place une plateforme de signalement qui a déjà permis de faire remonter des cas, systématiquement transmis aux services de l’État.

Chaque employeur, chaque élu, chaque citoyen peut croiser la route d’une personne qui ne respecte pas les mineurs dont il a la charge, dans le monde équestre, comme dans tous les milieux où des adultes sont en contact avec des enfants et des adolescents.

Nous continuons à étudier tout ce qui pourrait être fait pour bloquer les dérives possibles avec la plus grande efficacité ». 

- La sortie de ce dossier vous paraît-elle liée à la campagne pour la présidence de la FFE ?

« D’abord, je ne suis pas en campagne pour la présidence. La situation de crise que nous traversons oblige à consacrer tout son temps à trouver les meilleurs moyens d’aider les clubs à surmonter les difficultés qui se sont multipliées.

Dans ce dossier, Il y a deux facteurs convergents et si le sujet fait la une des journaux, c’est parce qu’il s’agit d’un centre équestre que je dirige et que je suis président de la fédération. C’est un bon rappel de tous les risques auxquels tous les dirigeants de clubs sont confrontés.

Par ailleurs, l’approche du renouvellement des mandats des élus de fédérations mettent forcément les présidents sous le feu des projecteurs.

Toutefois, c’est un événement qu’Il ne faut ci caricaturer ni minimiser. En complément des actions déjà engagées je participerai activement à la mise en œuvre de nouvelles mesures gouvernementales pour mieux protéger les mineurs dans le cadre de leur pratique sportive ».

 

Convoqué le 4 juin au ministère

 

La ministre des Sports Roxana Maracineanu a convoqué Serge Lecomte le 4 juin prochain dans son bureau au ministère. Elle va lui demander des explications sur les faits de pédophilie par un enseignant, dans un centre équestre qu’il gérait et qui n'étaient pas dans le tableau de signalement du ministère.

 

 

28/05/2020

Actualités régionales