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Adieu Sylvie

(en ligne le 25 février 2010) Le monde du dressage est en deuil. Mardi 23 février, vers 17 h, en rentrant chez elle, Sylvie Corellou nous a quittés, tuée net dans sa voiture qui a percuté de plein fouet une autre voiture, dans une ligne droite, à cinq kilomètres de son domicile. Photo 1 sur 3
  L’autre conducteur, gravement blessé, n’a pu encore donner d’explications à ce terrible accident qui a coûté la vie à l’une des plus adorables « dresseuses » de l’hexagone.

Née le 31 mai 1958, Sylvie Corellou, très amoureuse et respectueuse des chevaux, a très vite consacré sa vie au monde du cheval et de l’équitation.
Installée aux « Assences » avec sa famille à Cérilly (Allier) en lisière de la forêt de Tronçais en 1980, avec son compagnon Vincent Mercurol, elle a monté le centre équestre « du Bien allez » formateur de moniteurs, qui est devenu une école de dressage.
Instructeur formée à l’ENE, Sylvie, qui était plutôt tournée vers l’obstacle et le complet, est devenue cavalière de dressage grâce à « Pavigny ». Un SF que son propriétaire, Bernard Clerc, (le très connu speaker des championnats de France à l’ENE de Saumur (ndlrd), voisin du couple et devenu depuis un très fidèle ami, lui avait confié.
Pour lui avoir mis le pied à l’étrier des grandes épreuves, Pavigny, sélectionné à tous les championnats du monde et J.O. a été le premier cheval qui a compté dans sa carrière de dressage puisqu’il lui a permis de se faire connaître, d’aller jusqu’au grand Prix, d’aborder la compétition internationale, de gagner son premier International à Bercy et de conforter définitivement son orientation « dressage ». Puis, grâce à Christian Carde, ex Ecuyer en Chef de l’ENE et entraîneur national du moment (1985-1990), elle est choisie parmi tous les cavaliers de l’équipe de France pour rencontrer Paul Veillas, créateur de « la méthode des Balances », qui lui confiait trois chevaux : Prince Joyeux, Ukase du Manoir et Vison d’Or avec lesquels elle aura une carrière extrêmement intéressante. En particulier avec « Vison d’or des Balances» qui l’a menée en 1999 aux championnats d’Europe de Arnhen (8ème par équipe) et sur la 3ème marche du podium des championnats de France. « Hostens de Bel », autre SF avec lequel elle a remporté le critérium des 7 ans et qu’elle a emmené jusqu’au GP a fait partie de ses meilleurs chevaux.
Membre de l’équipe de France de 1990 à 1996, elle sera pré-sélectionnée de 1999 à 2000 trois fois pour les J.O. ( 1992 : Barcelone , 1996 : Atlanta, 2000 : Sydney). Cinq fois au pied des podiums nationaux, championnats de France première catégorie en 1991/93/94 avec Vison d’Or et des masters Pro Elite 2008/2009 avec son dernier cheval de tête, Helio II, PRE par Flamenco XII et Viva II, propriété de Mr. Dominique Rozière, Sylvie s’est distinguée particulièrement dans les championnats « jeunes chevaux » en remportant les meilleurs classements nationaux et internationaux dont trois victoires : celles des 4 ans 1993 à Fontainebleau, des 5 ans 2001 en Espagne à Wejer , (également 2ème des 6 ans), et des 5 ans 2008 à Saumur avec la belle Hanovrienne noire de Mme Vanina Nayrolles « Wakensho » par Wolkentanz Han et Hole In One, classée avec Sylvie, 7ème de la petite finale des championnats du monde de Verden 2008, et récemment vice-championne des 6 ans 2009 à Saumur. C’est aussi en Juin 2008 aux Pays Bas qu’Hélio II gagnant du Grand Prix et du Grand Prix Spécial offrait à Sylvie ses premières victoires internationales au « top niveau ».
Mais Sylvie, comme l’a évoqué Bernard Clerc, « c’était surtout une amie merveilleuse, d’une grande discrétion, d’une vraie gentillesse, qui avait un grand respect pour les autres et pour ses chevaux et qui considérait que le dressage est un art qui ne peut se pratiquer qu’avec amour. C’était vraiment quelqu’un d’épatant. ( Elle était mon amie depuis 30 ans. J’habitais à 15 Kms de chez elle, j’ai été son premier client. En difficulté avec ma jument, je lui ai demandé si elle pouvait m’aider. Puis je lui ai confié Pavigny et on ne s’est pas quittés pendant trente ans, sans nuage et sans un mot ! Voilà comment les choses se sont passées.) C’est pour cela que je suis très malheureux aujourd’hui. J’étais là par hasard. On s’était vus à midi, et l’après-midi elle se tuait. De plus, elle était en lisse pour participer au sein de l’équipe de France aux JEM 2010 de Londres ». Elle venait aussi de tourner pour Equidia, en Afrique du Sud, une émission d’aventure et de randonnée dont la diffusion est prévue en avril. « Le dressage français perd une grande cavalière extraordinairement attachante, et moi je perds une grande amie ».
Pour l’avoir interviewée et suivie de longue date, nous pouvons confirmer ces dires en ajoutant qu’elle était une femme exceptionnelle si agréable, adorable, humble, adorée de tous et qu’il nous sera impossible d’oublier. Avec Vincent, son fidèle compagnon, aussi son coach et son groom, Bernard son grand ami, sa famille, ses amis, nous partageons leur peine et leur présentons nos très, très sincères condoléances.

(Ndlr : Toute la Région Auvergne s’associe à ce bel hommage, « Nous avons appris avec tristesse le décès brutal de Sylvie, nous transmettons à toute sa famille, son compagnon et ses amis, tout notre soutien dans cette douloureuse épreuve. Toute la famille du dressage porte le deuil. »)

Ndlr : Les obsèques de Sylvie Corellou auront lieu ce samedi 27 février à 10h30 à Cérilly. Toute l’équipe du journal adresse ses plus sincères condoléances à sa famille.
Dominique Culliéret

18/02/2010

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