- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Acheter ou vendre le droit de payer ?

Tribune Ma première licence remonte à 1952, j’avais alors ?15 ans. Ma dernière fut celle de 1983. Je pensais ne plus avoir à en reprendre car j’élève maintenant depuis 40 ans.  
Quand j’ai appris la nouvelle donne de la FFE, j’ai demandé à l’un de ses membres très influent les raisons de cette décision. Il m’a répondu que du moment que je me servais d’un service de la Fédération il était normal que je cotise....Cette fois, j’ai mesuré l’abîme d’incompréhension qui nous sépare..
En fait, qui sont les investisseurs (en pure perte) de la FFE ? Qui sont les premiers sponsors, sinon nous, les propriétaires et souvent naisseurs ? Je sais que les propriétaires des chevaux en épreuve d’élevage sont exclus de cette mesure. Mais en fait presque tous ceux-ci font tourner leurs 6 ans en épreuves nationales. En réalité, tout se passe comme si on assistait à une simple mesure vexatoire, car l’impact financier de cette décision est dérisoire puisque la plupart des propriétaires sont aussi cavaliers.
Pire, cela sent l’idéologie. De fait, la taxation des propriétaires existe déjà par le doublement des frais d’engagements (30 euros pour une épreuve ponam qui ne redistribue aucun prix). A l’heure actuelle , un cheval qui gagne assez d’argent pour rembourser ses engagements est un bon cheval, presque toujours indicé autour de 120. Alors 36 euros de plus ou de moins ne ruinera pas davantage le propriétaire, mais s’il a un vrai bon cheval un jour, il aura encore moins d’état d’âme à le vendre à l’étranger.
Plus généralement, une Fédération qui se sépare de son entraineur national parce que sa carrière sportive, sans égal, est bien plus brillante que celle de ses dirigeants, et qui lui préfère un plus jeune et plus malléable, cette Fédération n’est-elle pas en danger d’échec ?
A l’heure actuelle, dans les paddocks, évoquer le niveau des BPJEPS provoque automatiquement des sourires entendus. Là se trouve peut-être l’explication de nos maux : les vrais hommes de chevaux et les business men, (j’allais dire les marchands de soupe) ne parlent pas la même langue. Il faut s’y résigner. Tant qu’un mouvement d’exaspération ne réunira pas assez de monde pour dire ensemble « assez, commençons enfin à devenir sérieux, formons des hommes , des cavaliers qui savent dresser et dire comment ils dressent et non pas des consommateurs riches et bien ?dressés » rien ne risque de bouger. Mais en avons-nous vraiment envie?

Philippe Mauban
26/02/2009

Actualités régionales