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A Lille, la force tranquille des chevaux Boulonnais

  • Six Boulonnais policiers gris sillonnent les alentours de Lille
    Six Boulonnais policiers gris sillonnent les alentours de Lille
Il y a un an était créée à Lille une brigade équestre de police nationale constituée de six chevaux de trait de race boulonnaise sélectionnés par le syndicat hippique du Boulonnais. Une première en province ! Premier bilan avec le commandant Schindler, de la direction départementale de sécurité publique.

–  Quid des débuts de la brigade ?

« Les chevaux restent des chevaux, il a fallu les habituer progressivement à ce qu’ils n’avaient jamais fait. Mais ils ont été opérationnels vite : dès l’Enduropale. Depuis, on a beaucoup travaillé, couvert de nombreuses missions, par exemple à Dunkerque, Lens, Valenciennes… »

–  Que font-ils au quotidien ?

« De la patrouille sur Lille et les communes environnantes. Ils travaillent tous les jours. Le mardi est consacré à la formation. On varie les exercices et on les fait jouer. Les cavaliers font par exemple du horseball ; les chevaux aiment ça. »

 

–  Et sur les grosses manifestations ?

« Ils sont plusieurs fois intervenus à Lille, notamment sur la loi Travail. Sans problème. C’était même amusant, des manifestants venaient discuter avec les cavaliers… Le cheval est vraiment un médiateur ! D’une façon générale, ils attirent le regard et sont bien ressentis par la population. Samedi dernier, ils étaient sur une manifestation d’extrême gauche à Lille ; ils sont régulièrement sur les matchs de foot. Ils ont fait tout l’Euro et à chaque fois ça s’est bien passé.

–  Êtes-vous satisfaits des chevaux ?

« Globalement oui. Pour une unité qui a un an, on a déjà fait beaucoup de choses. Mais il faudra travailler avec le syndicat hippique du Boulonnais pour la suite.

Quand ils seront remplacés après une dizaine d’années, ça serait bien d’en avoir qui soient dès l’origine habitués à ce type d’utilisation. Et qu’ils soient un peu plus fins, un peu moins grands. »

–  Aimeriez-vous agrandir la brigade ?

« Deux en plus, ça serait bien, pour les soulager un peu. Mais ça ne dépend pas que de moi. Il y a beaucoup de paramètres, notamment financiers. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes beaucoup demandés et que nous ne pouvons pas répondre à toutes les sollicitations. A nous de démontrer que le cheval a une place importante, efficace et rentable. »

La brigade équestre comprend six hongres âgés de 2 à 9 ans, appelés César, Coyote, Bijou, Artiste, Viking et Tzigane. Ils sont imposants : plus d’1,70 m au garrot et au moins 850 kg. Le poids moyen d’un cheval de selle est de 500 kg. «  Il faut adapter certaines pratiques au fait qu’ils sont lourds. »

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les Boulonnais ne sont pas plus calmes que des chevaux classiques. Eux aussi ont «  du tempérament.  » Chacun a son caractère. Les courageux sont mis devant, les timides derrière… Et ils sont actifs. «  Ce sont de vrais partenaires de travail, pas des véhicules.  »

Bijou par exemple est un vrai chef de guerre. «  Parfois, il y va de lui-même et il pousse avec la tête.  » Les animaux participent à part entière à l’interpellation ! D’autres coincent même avec leur corps. Les techniques d’interpellation à cheval sont une spécialité des unités équestres françaises.

(Source La Voix du Nord)

 

 

29/11/2016

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