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Véto : Myopathie Atypique : le danger est présent

Le RESPE a reçu des déclarations de MA (Myopathie Atypique) pour cinq suspicions en octobre, dans les départements du Morbihan, du Calvados, de l’Orne, de l’Ille-et-Vilaine et de Seine-et-Marne. Certains prélèvements sont encore en cours d’analyse, mais un cas a été confirmé et un infirmé jusqu’à présent. Par ailleurs, le cas décrit en Ille-et-Vilaine, encore en cours, présentait des signes cliniques et un contexte épidémiologique très évocateurs de myopathie atypique (présence d’érables sycomores dans la pâture, forte pluie les jours précédant l’apparition des signes). Certaines conditions météorologiques (fortes précipitations ou vents violents) favorisent la libération d’un grand nombre de samares dans l’environnement ce qui augmente le risque d’ingestion par les équidés.





Les conditions climatiques automnales sont propices à l’émergence de cas de myopathie atypique. Aujourd’hui nous savons que la toxine responsable de la myopathie atypique est présente dans les graines et les plantules de certains érables dont l’Acer pseudoplatanus (= érable sycomore). Il est donc primordial d’éviter que les équidés (chevaux, ânes, zèbres…) ne les ingèrent. Avec la chute des graines à cette période de l’année, il faut limiter dans la limite du possible l’accès aux pâtures qui contiennent des érables. Attention, le vent disperse les graines : il est important de parcourir votre prairie pour vous assurer qu’elle n’en contient pas. Rappel de ce qu’est cette maladie.





La myopathie atypique (MA) est une maladie saisonnière désormais bien présente en France et en Europe. Elle se caractérise par une destruction des muscles posturaux, respiratoires et du myocarde. Des études récentes ont montré que la cause serait une toxine présente dans les graines de certains arbres du genre « Acer » (érable) dont l’Acer pseudoplatanus ou érable sycomore.





La MA, appelée aussi myoglobinurie atypique des chevaux au pré, est une maladie généralement fatale se caractérisant par une dégénérescence sévère de différents groupes musculaires, dont les muscles intervenant dans la respiration, la posture, ou encore le muscle cardiaque.


La MA frappe les équidés de toutes espèces (chevaux de trait, de selle, poneys, ânes et zèbres) séjournant en pâture la majeure partie de la journée.


La MA ne présente pas les caractéristiques d’une maladie contagieuse. Cependant, son apparition étant liée à des conditions environnementales particulières, plusieurs chevaux pâturant sur une même prairie peuvent être affectés simultanément. Les séries cliniques se déclarent essentiellement au printemps et en automne.





Causes


L’hypothèse d’une toxine d’origine environnementale alternant le métabolisme énergétique musculaire a été émise.


Aux Etats-Unis, il a été aussi montré que la myopathie saisonnière était causée par une toxine : « l’hypoglycine A » présente dans les graines de l’Acer negundo (érable negundo). Une fois ingéré, l’hypoglycine est métabolisée en composé toxique « MCPA » qui engendre des désordres biochimiques.


L’Acer pseudoplatanus est un arbre qui peut atteindre 20 à 30 m de haut. Ses feuilles sont vert sombre et présentent 5 lobes arrondies. On le retrouve dans les forêts mixtes de l’Europe occidentale jusqu’à la Mer Baltique. La configuration des fruits (samares) prédispose à la dissémination par le vent, ce qui accroît le rayon d’action d’un arbre ou bosquet.





Traitement-Prévention


Aucun antidote de la toxine n’existe actuellement. Le traitement conseillé est l’administration de vitamines, d’antioxydants et de carnitine qui soutiennent la fonction musculaire et le métabolisme énergétique.





La proximité d’érables sycomores et notamment pendant les périodes de production des fruits pourrait être évitée pour les chevaux vivant en pâture. Cependant la prévention semble difficile compte tenu de la dissémination des graines.


Il n’est pas exclu que la toxine puisse être contenue dans les fruits d’autres arbres c’est pourquoi la recherche en Europe s’attèle à valider un dosage de l’hypoglycine dans les échantillons de végétaux ainsi qu’un dosage rapide de la toxine dans le sang de chevaux malades.


Situation Européenne


Depuis 2006, l’ Autriche, la France, l’ Allemagne, la Belgique, le Danemark, le Luxembourg, l’Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suisse, l’Espagne, la République tchèque ont été touchés dont 69 % des cas en Belgique, en France et en Allemagne.


Outre-Atlantique, une maladie présentant les mêmes caractéristiques cliniques a été identifiée depuis 2006 aux Etats-Unis.





Réseau de surveillance


Depuis 2005, le réseau d’alerte de la MA a été constitué : il s’agit de l’AMAG (Atypical Myopathy Alert Group).


Initié par l’Université de Liège et géré par le Centre européen du Cheval (Belgique), il rassemble les chercheurs et cliniciens européens confrontés à la problématique de la MA.


Depuis l’apparition des premiers cas français en 2002, le Réseau d’EpidémioSurveillance en Pathologie Equine (RESPE; www.respe.net), participe au réseau européen.


Le groupe AMAG collecte les informations épidémiologiques et cliniques auprès des


propriétaires de chevaux et des vétérinaires (de terrain, de cliniques privées et universitaires) et informe les professionnels de la filière équine lors de l’émergence de séries cliniques.





Retrouvez les informations sur le www.myopathieatypique.be.


Si vous avez connaissance d’un cas, merci de le déclarer : en tant que propriétaire, via le lien :


http://www.myopathieatypique.fr/declarer-


24/11/2016

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